Témoignage de solidarité envers les étudiants révoltés et spécialement celui qui a perdu un œil.
Un œil de chair est mort dans le lieu, Victoriaville, qui porte le nom de la reine dont l’armée a réprimé dans le sang le mouvement démocratique des patriotes en 1837-1838. Toutefois, dans la nuit du chaos politique national actuel, cet œil est ressuscité au ciel de la conscience collective. Grand comme la pleine lune, l’œil de harfang contemple tour à tour les acteurs sur la scène politique. Son regard bienveillant soutient la révolte des étudiants. Son regard critique perçoit l’ambivalence de plusieurs citoyens. Son regard impitoyable fixe la pourriture oligarchique qui prétend encore nous gouverner selon le principe du pouvoir de la mafia fédéraste, par la mafia fédéraste, pour la mafia fédéraste.
L’œil sait que la gratuité scolaire constitue l’un des fondements de la civilisation moderne. Que cette gratuité est un projet inachevé de la Révolution tranquille. Que l’indépendance nationale est l’aboutissement logique de cette première étape de la mutation politique du peuple québécois en marche. Que les connaissances rendent lucide et attisent la soif de liberté. Que le savoir doit être accessible sans entrave élitiste d’ordre financier. Que la cherté scolaire consiste à réduire le Québec dans le moule canadien et anglo-saxon. Qu’une société humaniste place les activités de l’esprit à distance — et au-dessus — des activités économiques. Qu’une société décadente qui a érigé l’argent en idole marche sur la tête. Que cette tête va éclater.
L’œil voit que les citoyens font de plus en plus les mêmes constats. Que l’oligarchie se cache derrière le gouvernement acheté par elle pour qu’il marche au pas, c’est-à-dire à l’envers au profit du 1 %. Que les corps humains doivent demeurer les temples de l’esprit. Que ce gouvernement détient le pouvoir légal de la violence qui détruit ces corps, donc la capacité de commettre allègrement des crimes contre la sûreté de l’esprit. Que l’hostilité des juges acéphales a la gâchette de l’injonction facile en faveur de l’État de droits… scolaires. Que la loi spéciale est l’injonction des injonctions. Que la judiciocratie ou le gouvernement des juges n’est autre que l’héritage de Pierre Elliott Trudeau contre l’avènement de la République québécoise. Que la majorité actuelle des députés de l’Assemblée nationale — y compris ceux de l’opposition — sont englués dans leurs petites ambitions provinciales. Que les provincialistes sont des collabos canadiens conscients ou inconscients. Qu’il y a même des intellectuels frileux et éteignoirs qui invitent sournoisement les étudiants à rentrer en classe avant d’avoir obtenu gain de cause, c’est-à-dire en acceptant un moratoire sur leurs justes revendications. Que des chroniqueurs sermonneurs bombardent les étudiants avec leurs admonestations aussi condescendantes que futiles. Que malgré tout, le peuple québécois se réveille.
L’œil n’oubliera pas que le messie canadien John James Charest a été installé à la tête du Québec par l’argent secret de la mafia fédéraste. Que le despote au discours pervers n’a eu de cesse d’étaler sa morgue désinvolte d’inspiration monarchiste contre les sujets québécois récalcitrants de Sa Majesté canado-britannique. Qu’en cherchant à casser le mouvement étudiant, c’est la jeunesse — donc l’avenir — du peuple québécois que le tyranneau provincial cherche à placer dans un cul-de-sac définitif. Que la loi 78 omniliberticide réduit à néant le droit fondamental de s’associer, de s’exprimer et de manifester non seulement des étudiants mais de l’ensemble des citoyens du Québec. Qu’il faudra en arriver à exproprier collectivement la Couronne qui a confisqué la souveraineté naturelle du peuple québécois. Que cette usurpation est la violence des violences, c’est-à-dire la violence primordiale obscure qui a engendré toutes les répressions historiques subies par le peuple québécois. Que le Québec résistant et combattant devra, en plus des voies traditionnelles, entrer dans la clandestinité pour s’organiser, agir, vaincre.
L’œil saisit aussi que l’oligarchie est une pieuvre planétaire. Que ses opérations de magouille sont tentaculaires. Qu’à partir du printemps arabe, l’indignation a gagné l’Europe, puis le reste du monde, dont l’Amérique du Nord latine. Que la machine médiatique officielle est en service commandé de dénaturation des mots et des enjeux dans le but de les néantiser. Qu’il s’agit-là de la manière la plus fourbe de supprimer la qualité et le rayonnement de la langue française au Québec et la diversité culturelle dans le monde. Que les médias sociaux sont toutefois hors du contrôle oligarchique. Que la mondialisation de la révolte s’adapte à la situation particulière de chaque peuple comme un système de vases communicants. Que tout geste individuel ou collectif de libération contribue donc à affranchir l’humanité entière.
Par souci pédagogique historique, l’œil poursuivra tous les usurpateurs de souveraineté jusque dans leur tombe politique.
GAUVIR, sexagénaire
L'œil éternel
L’œil saisit aussi que l’oligarchie est une pieuvre planétaire. Que ses opérations de magouille sont tentaculaires. Qu’à partir du printemps arabe, l’indignation a gagné l’Europe, puis le reste du monde, dont l’Amérique du Nord latine.
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
22 mai 2012Il pourrait mettre un robot comme premier ministre, ça serait pareil. En autant que le robot ait été programmé pour être obéissant à la riche aristocratie capitaliste de la finance et des affaires.
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article87206
Archives de Vigile Répondre
21 mai 2012Jean Charest admet avoir peut-être rencontré Karlheinz Schreiber en 1993
Fraude fiscale : Karlheinz Schreiber est libéré en raison de son état de santé.
L’homme d’affaires a soutenu avoir versé 300 000 $ à l’ex-premier ministre pour qu’il fasse la promotion d’une usine d’armement au Canada. M. Mulroney a admis pour sa part avoir reçu 225 000 $ en argent comptant pour faire la promotion d’un véhicule blindé auprès des pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU.
Le premier ministre (Charest) n’a pas été interrogé sur les 30 000 $ en argent comptant que Karlheinz Schreiber dit avoir donné à sa campagne au leadership du Parti progressiste-conservateur, en 1993.
Cette histoire avait fait les manchettes à l’automne 2007 pendant les audiences du comité parlementaire de l’éthique sur l’affaire Mulroney-Schreiber.
Jean Charest avait alors admis avoir reçu un don de l’ancien lobbyiste germano-canadien, mais cette contribution n’aurait été que de 10 000 $. L’argent avait été remis à son frère Robert, qui était alors responsable bénévole de la gestion des dépenses de la campagne.
http://www.lapresse.ca/le-droit/actualites/ailleurs-au-pays/200905/21/01-858591-jean-charest-admet-avoir-peut-etre-