L’immigration, au-delà des invectives

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« Petit rappel : si jamais les Québécois francophones ne devenaient plus, à terme, qu’une communauté parmi d’autres, cela entraînerait la disparition de l’identité québécoise. »

Si la question de l’immigration est si sensible aujourd’hui, c’est essentiellement parce que des multiculturalistes fanatiques sont prêts à bombarder d’insultes tous ceux qui ne voient pas le monde comme eux.


On l’a encore vu mardi sur Twitter quand le chef de cabinet du ministre Carlos Leïtao, Guillaume Caudron, s’est permis un tweet ordurier à l’endroit de François Legault en l’accusant implicitement de soutenir la politique de séparation des familles soutenue par Donald Trump, qui entend maintenant en finir avec elle.


Legault


Le raisonnement tortueux du Caudron en question était le suivant : Legault a déjà dit du bien de Trump, Trump a ensuite séparé les enfants des parents, doit-on comprendre que Legault au fond de lui-même endossait cette mesure ? En bon français, c’est dégueulasse. Qu’en pense Carlos Leïtao ?


Tout le monde au Québec est horrifié par la séparation des familles. Il faut avoir l’esprit tordu pour croire ou laisser croire que ceux qui veulent en finir avec l’immigration massive se rallient à cette mesure inhumaine.


Nous devons reprendre ce débat sur des bases plus saines, loin des accusations mesquines trop souvent répétées. Car les Québécois veulent parler de l’immigration : elle les inquiète. Le Devoir rapportait lundi une étude du CIRANO qui nous apprenait que 48 % des Québécois associent l’immigration à un grand ou très grand risque et 28 % à un risque moyen. Traduisons : globalement, ils s’en méfient. Si on leur en donne l’occasion, ils seront favorables à une réduction des seuils.


Cela rend perplexes nos élites qui adhèrent au dogme de l’immigration absolument bénéfique, et qui croient que la population a besoin de pédagogie pour surmonter ses inquiétudes jugées irrationnelles. C’est une véritable propagande qu’on veut lui administrer pour l’amener à se réjouir d’une mutation démographique qui dilue toujours plus le poids de la majorité historique francophone.


Petit rappel : si jamais les Québécois francophones ne devenaient plus, à terme, qu’une communauté parmi d’autres, cela entraînerait la disparition de l’identité québécoise.


Les inquiétudes des Québécois sont fondées. Toutes proportions gardées, le Québec est une des sociétés qui reçoit le plus d’immigrés en Occident. Nous en recevons bien au-delà de nos capacités d’intégration.


Résultat : Montréal s’anglicise, en plus de se détacher du reste du Québec, comme si nous vivions aujourd’hui la partition du territoire sans passer par la souveraineté.


Accueil


À Montréal, les Québécois francophones se sentent de moins en moins chez eux. Il faut dire qu’à la grandeur du monde occidental, la peur de devenir étranger chez soi est aujourd’hui dominante. Et on la radicalise lorsqu’on accuse ceux qui la ressentent de xénophobie ou de racisme.


Posons un principe fort : le Québec doit demeurer le Québec, la France doit demeurer la France, l’Italie doit demeurer l’Italie, et ainsi de suite.


Cela ne veut pas dire que nous ne devons accueillir personne. Évidemment pas. Cela veut dire que pour bien accueillir, nous devons accueillir modérément.


Ce n’est pas le cas en ce moment.