La question de l’immigration est aujourd’hui au cœur de la vie politique occidentale. C’est normal : il s’agit assurément de la question la plus importante de notre temps.
L’immigration massive frappe toutes les sociétés occidentales, qui ne savent ou ne veulent pas la contenir, comme si elles devaient consentir, pour des raisons morales ou humanitaires, à leur transformation démographique. On le voit en Europe, où on assiste à un détournement à grande échelle du droit d’asile pour normaliser juridiquement une immigration massive que les peuples refusent.
Québec
On le voit même ici, dans de plus modestes proportions évidemment, avec le chemin Roxham, qui est devenu la porte d’entrée pour pénétrer au Canada illégalement avec la complaisance d’Ottawa.
Cela dit, si la question de l’immigration suscite les passions, elle ne parvient pas, ici, à prendre toute la place politique qui devrait lui revenir.
Nous la réduisons à celle d’une pénurie de main-d’œuvre bien plus complexe qu’il n’y paraît. On ajoute que si l’immigration massive ne tient pas ses promesses économiques, c’est à cause du racisme systémique québécois.
Les partis politiques eux-mêmes refusent de parler sérieusement de cet enjeu. Car il suffit de ne pas réciter le petit catéchisme des partisans de l’immigration massive pour subir les classiques accusations de racisme. Le politiquement correct verrouille le débat public.
Alec Castonguay, de L’Actualité, a mis la main sur un document interne de la CAQ, qui explique sa politique migratoire.
Dans notre vie politique, la CAQ passe pour le parti le plus critique de l’immigration massive. Certes, on trouve dans ce document des mesures bien pensées pour favoriser l’intégration des immigrés.
Mais sur l’essentiel, la CAQ se couche. Officiellement, elle veut réduire les seuils d’immigration de 50 000 à 40 000 par année.
C’est une réduction essentiellement cosmétique. Il faudrait réduire les seuils bien davantage. Mais la CAQ, au contraire, précise que cette baisse sera temporaire, et que les seuils pourront ensuite être haussés à nouveau.
En d’autres mots, la CAQ considère que la norme doit demeurer 50 000 immigrés par année et n’entend la transgresser que le temps de faire croire qu’elle a du courage. Appelons ça la stratégie du bluff.
Pourquoi est-il si urgent de baisser les seuils ?
Cela tient en une formule : l’intégration ne fonctionne tout simplement pas. L’anglicisation de Montréal en est un exemple, la multiplication des forteresses libérales en est une autre.
Car les nouveaux arrivants n’adoptent pas les comportements électoraux de la majorité historique francophone. C’est-à-dire qu’ils demeurent trop souvent extérieurs à ses préoccupations collectives.
CAQ
Pour vraiment s’intégrer, les immigrés doivent s’installer dans une masse culturelle francophone, à laquelle ils s’identifieront par la force des choses. Ce n’est pas le cas en ce moment.
À Montréal, et maintenant à Laval, les immigrés s’installent au contact d’autres immigrés plus ou moins intégrés. Si on veut éviter que le Québec ne se casse en deux, il faut avoir le courage de vraiment réduire les seuils.
Ce courage, pour l’instant, personne ne l’a.