A mesure que le jour de l’investiture du nouveau président élu Donald Trump se rapproche, les globalistes au sein du Deep-State ,et leurs idiots utiles au sein de la société civile, ont un comportement de plus en plus hystérique.
Ils ne parviennent tout simplement pas à accepter la défaite de leur candidate ainsi que de leur idéologie qui repose sur la mondialisation économique et l’impérialisme militaire, ; ce que le milliardaire Georges Soros appelle des « sociétés ouvertes ».
Tout processus de deuil comporte cinq phases, le déni, la colère, le marchandage, la dépression, puis l’acceptation.
La procédure de recomptage des votes lancée par la candidate écologiste Jill Stein, dans les Etats clefs du Michigan ou du Wisconsin, et les accusations de « piratage » ou de « trucage » des votes dans ces Etats – accusations relayées par les démocrates – relevaient ainsi de la phase du déni. Ces accusations ayant été balayées par le recomptage effectué par les commissions électorales des états concernés, c’est la colère qui prédomine aujourd’hui.
Cette dernière a pris la forme d’accusations étayées par la CIA – à la suite de l’équipe de campagne démocrate – visant à délégitimer Donald Trump. L’agence a ainsi remis au mois d’octobre un rapport au Sénat faisant état de l’ingérence des services secrets russes dans l’élection américaine, notamment par le supposé hacking du serveur démocrate ayant conduit aux « Podesta leaks » et ayant contribué à la victoire du candidat républicain. Cependant, comme je le signalais dans un précédent article, Wikileaks a démenti que les services russes soient à l’origine des « leaks » et le rapport de la CIA ne repose sur aucun élément de preuve directe. Le FBI a par ailleurs refusé de le cosigner.
Le VIPS (Veteran Intelligence Professionals for Sanity), qui regroupe des anciens professionnels des services de renseignement, affirme également que l’origine des « Podesta leaks » est une fuite interne, comme dans tous les cas précédents, et non un « hacking ».
La colère
Un second rapport établissant cette fois-ci que Donald Trump serait directement sous la coupe des services de renseignements russes a ensuite fuité dans la presse début janvier. Le service à l’origine de la fuite, et l’origine du rapport lui-même, demeurent assez nébuleux. Ce dernier a d’abord été présenté au président élu ainsi qu’au président Obama, et à certains membres du Congrès par les responsables des principales agences de renseignement, au vu de son caractère « explosif » selon le New-York Times.
Il aurait été réalisé par un ancien agent des services secrets britanniques Christopher Steele et transmis au sénateur républicain John McCain qui l’aurait lui-même transmis au FBI… La principale information concernerait une « sextape » impliquant Donald Trump, filmée par les services secrets russes à l’hôtel Carlton de Moscou en 2013. Selon le rapport, cette « sextape » aurait fait partie d’une « opération soutenue et dirigée par le président russe Vladimir Poutine. Son objectif était de semer la discorde et la désunion à la fois aux Etats-Unis, mais plus spécialement dans l’alliance transatlantique perçue comme hostile aux intérêts russes. »
Cette « sextape » aurait ainsi permis aux autorités russes de faire de Donald Trump leur « homme de main ». Mais il y a mieux, le rapport confirme également que les services russes auraient aidé activement à l’élection de leur « inside man » notamment à travers le « piratage » du Comité National Démocrate, connu sous le nom de « Podesta leaks ». Cette « opération Trump » des services secrets russes aurait évidemment été mise en œuvre à la demande expresse de Vladimir Poutine…
Dans le même temps, ces mêmes agences précisaient que les informations contenues dans ce rapport n’avaient pas encore été vérifiées. En réalité, elles avaient tenu à communiquer le rapport à l’ancien et au nouveau président ainsi qu’à certains membres du congrès, dans l’hypothèse où « il aurait fuité avant qu’ils aient pu en prendre connaissance »…
Une fois toutes ces personnes au courant de l’existence et du contenu de ce rapport, il a bien évidemment fuité dans les médias, notamment via le site Buzzfeed et CNN. Donald Trump les a immédiatement qualifiés « d’ordures » et de « fake news ».
Malgré les démentis du Kremlin, de Donald Trump et les doutes émis quant au sérieux et à la fiabilité de ces informations, notamment de la part du FBI qui a déclaré ne pas pouvoir « confirmer l’authenticité de plusieurs détails importants du rapport », et être dans l’impossibilité de vérifier « la véracité de ces allégations, fondées principalement sur des informations en provenance de sources russes », la reprise de ces informations par les agences de renseignement et leur communication « à titre préventif » suffisent à accréditer dans l’opinion publique les arguments avancés par l’équipe démocrate depuis l’été d’une collusion entre Donald Trump et les intérêts étatiques russes.
On peut ainsi penser qu’il s’agit de la continuation de la campagne de déstabilisation de la nouvelle équipe gouvernementale de la part d’une partie du Deep State, et notamment des néo-conservateurs, implantés aussi bien à la CIA que dans l’équipe de campagne Clinton.
Ces accusations pourraient ainsi servir de base à une procédure d’« impeachment » à l’encontre du milliardaire, dont les positions géopolitiques vont à l’encontre de l’idéologie et des intérêts du Deep state. L’éventualité d’une telle procédure n’est en tout cas pas à exclure selon différents analystes politiques, à moins qu’elle serve tout simplement de base à la phase trois du processus de deuil, le marchandage en cours entre les néo-conservateurs et Donald Trump…
Le marchandage
Alors qu’il avait fait campagne sur la thématique révolutionnaire de la corruption des élites, de Wall Street, et de l’establishment, et sur sa volonté d’assainir le marigot de Washington DC, le milliardaire semble en effet avoir déjà renoncé à une grande partie de ces ambitions.
Le poste de secrétaire au trésor de la future administration a ainsi été attribué à Steven Mnuchin, un ancien dirigeant de la plus importante banque d’affaires américaines, Goldman Sachs. Wilbur Ross, ancien de chez Rotschild et spécialisé dans le « redressement » d’entreprises en difficultés, c’est à dire les restructurations impliquant la plupart du temps des licenciements massifs et des délocalisations, a été nommé secrétaire au commerce chargé de la mise en place de la nouvelle politique industrielle, axée précisément sur le retour de l’emploi industriel…
Enfin, Rex Tillerson, PDG d’ExxonMobil, a été nommé secrétaire d’Etat et sera en charge de la politique étrangère du gouvernement Trump, ce qui peut là encore faire naître quelques doutes sur la volonté réelle de changement au niveau de la politique étrangère qui fut marquée sous Georges W. Bush par la prédominance des questions énergétiques. Il faut cependant noter que sous la présidence Obama, les Etats-Unis sont devenus des exportateurs nets grâce à l’exploitation du pétrole et du gaz de schiste. La donne énergétique a donc considérablement changé…
Au niveau de la vision géostratégique, les choses semblent également susceptibles d’évoluer, à mesure que la campagne de diffamation orchestrée par la CIA et les néo-conservateurs gagne en intensité et que l’administration Obama intensifie sa politique de la « terre brûlée ».
Ainsi lors de son audition par le Sénat en vue de l’investiture au poste de secrétaire d’Etat, Rex Tillerson, a dû répondre à la question du sénateur républicain Marco Rubio : « Vladimir Poutine est-il un criminel de guerre ? » ce qui l’a contraint à se démarquer des positions de Trump :
« La Russie représente aujourd’hui un danger. Mais elle n’est pas imprévisible. Elle a envahi l’Ukraine, notamment en s’emparant de la Crimée et elle a apporté son soutien aux forces syriennes qui ont violé avec une grande brutalité les lois de la guerre. »
Au cours de son audition, il a également dû admettre : « Même si la Russie cherche à se faire respecter sur la scène internationale, ses activités récentes sont allées à l’encontre des intérêts américains. »
On voit ainsi que la phase de marchandage en cours en vue de l’installation de l’équipe Trump à la Maison blanche peut être favorable aux néoconservateurs et à leur idéologie, portée par les accusations du renseignement US et les « fake news ». Les négociations évoluent vers une réévaluation des positions géopolitiques de l’équipe Trump, notamment en ce qui concerne les rapports avec la Russie.
Donald Trump lui-même a dû admettre à demi-mots, suite à la fuite dans la presse du « rapport » concernant la sextape, l’implication russe dans le « piratage » du parti démocrate :
« La Russie, la Chine et d’autres pays, d’autres groupes et d’autres gens essaient constamment de faire intrusion dans les systèmes de nos institutions, de nos entreprises et de nos organisations […]cela n’a eu aucun effet sur le résultat des élections ».
Cependant, fidèle à sa doctrine isolationniste, il continue à critiquer l’OTAN, qu’il a qualifié « d’organisation obsolète » dans une interview au Times, et à se réjouir du « Brexit » ; il a par ailleurs conditionné la levée des sanctions économiques contre la Russie à une réduction globale de l’arsenal nucléaire.
On voit donc que les concessions accordées par les membres de son cabinet en vue d’obtenir leur investiture se trouvent pour l’instant en contradiction avec le discours tenu par l’homme d’affaire sur la scène internationale. On peut ainsi imaginer que ces derniers servent actuellement de contre-feux et sont utilisés par Trump comme marge de négociation avec le Deep-State, notamment afin de lui donner le temps de mener à bien la purge des services de renseignement qu’il accuse, à juste titre, d’être politisés.
Comme dans tout marchandage, il y aura cependant un perdant, et les enjeux sont ici énormes… Le Deep-State mobilise actuellement ses « idiots utiles » qui se prétendent « progressistes », dans le but de perturber au maximum la cérémonie d’investiture du 20 janvier. Des initiatives coordonnées visant à « stopper le fascisme » ont été lancées [refusefascim.org], dans le but de faire monter la pression en impliquant la « société civile » pour préparer et mobiliser l’opinion en vue d’une procédure d’impeachment. Les semaines à venir vont ainsi être décisives pour le futur de l’administration Trump mais aussi pour la stabilité des Etats-Unis et la démocratie…
Guillaume Borel | 17 janvier 2017
Guillaume Borel est un analyste politique. Il est l’auteur de l’ouvrage Le travail, histoire d’une idéologie – Éditions Utopia: 2015. Il s’intéresse à la géopolitique, aux questions de macro-économie, de propagande et de manipulations médiatiques
Source : http://arretsurinfo.ch/lhysterie-gagne-les-etats-unis-avant-linvestiture-de-donald-trump/
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