L’électricité de Terre-Neuve passera par Hydro-Québec

Énergie : ligne de transport Terre-Neuve-Ontario via le Québec



Les lignes de transmission d’Hydro-Québec transporteront l’électricité produite à Terre-Neuve-et-Labrador. (Presse Canadienne: Jacques Boissinot)
QUÉBEC - Le ministre des Ressources naturelles, Claude Béchard, a déclaré, hier, que Terre-Neuve-et-Labrador utilisera le réseau d’Hydro-Québec pour exporter une partie de la production de sa centrale hydroélectrique de Churchill Falls, au cours des cinq prochaines années.

M. Béchard a indiqué que la province versera annuellement 20 millions $ pour transmettre sur les lignes de transport québécoises 200 mégawatts destinés au marché américain.
Le contrat entre Québec et Saint-Jean est en vigueur jusqu’en 2014 et devra alors être renégocié suivant les conditions qui prévaudront à ce moment.
Selon le ministre québécois, en procédant de la sorte, Terre-Neuve-et-Labrador a accepté de jouer selon les règles du marché, en payant pour réserver une capacité de transport sur les lignes québécoises.
«Ils ont simplement décidé de jouer selon les règles du jeu, c’est-à-dire de réserver de l’espace sur les lignes existantes, selon les règles existantes, comme nous on le fait en Ontario et aux États-Unis», a-t-il déclaré lors d’un point de presse.
M. Béchard n’a pas fermé la porte à la construction d’une nouvelle ligne de transport vers les États-Unis qui relierait aussi Terre-Neuve-et-Labrador, où un mégaprojet de 2800 mégawatts, sur la Basse Churchill, est en préparation.
«On ne peut pas empêcher les autres de jouer sur ce marché-là, a-t-il dit. Ce qu’on aime, c’est que les autres veulent jouer selon les mêmes règles du jeu. Et pour d’éventuels projets, nous, les portes sont toujours ouvertes.»
Les propos mesurés de M. Béchard tranchaient grandement avec les déclarations du premier ministre terre-neuvien Danny Williams, qui a parlé d’une entente «historique» qui donnera à sa province l’accès au marché américain.
Au cours des dernières années, le Québec a été l’objet de pressions afin que le secteur de la distribution d’Hydro-Québec s’ouvre aux exportations d’électricité de Terre-Neuve-et-Labrador.
Le gouvernement québécois s’opposait à ce que son voisin puisse accéder à son réseau sans condition.
Selon M. Béchard, Terre-Neuve avait des causes devant la Régie de l’énergie du Québec à ce sujet et a réclamé la participation financière du gouvernement fédéral dans la construction d’une ligne de transport, ce à quoi s’oppose le Québec.
Avec l’entente annoncée hier, les exportations de Terre-Neuve-et-Labrador disposeront d’un espace qui était disponible sur les lignes de transport, mais Québec a pris toutes les mesures pour assurer que le projet hydroélectrique de la rivière Romaine, dont la production sera de 1500 mégawatts, ait aussi accès à cette marge de manoeuvre-là, a indiqué le ministre.
Selon M. Béchard, en acceptant de payer pour exporter son
électricité, Terre-Neuve-et-Labrador aura de la difficulté à justifier la participation financière du gouvernement fédéral dans la construction de lignes de transport, qui pourraient s’avérer nécessaires au cours des prochaines années.
«Ce que Terre-Neuve vient un peu d’avouer par cette entente-là, c’est qu’on ne veut pas de ligne hydroélectrique et d’électricité subventionnée par le gouvernement fédéral, a-t-il dit. Ça viendrait carrément briser la façon de fonctionner, la façon dont la réglementation est faite et ça placerait tout le monde à risque. Alors, en ce sens-là, aujourd’hui, pour le Québec, c’est aussi un gain historique.»


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