L’argent coule à flots des barrages d’Hydro-Québec

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Le régime libéral gaspille la production d'Hydro-Québec entraînant des pertes de 11 milliards $

En raison des surplus énergétiques qui s’accumulent, Hydro-Québec prévoit déverser l’équivalent de 10 térawattheures (TWh) de ses grands réservoirs cette année. Une perte de revenus potentiels de plus de 700 millions $, a appris Le Journal.


Hydro-Québec n’a d’ailleurs jamais autant déversé d’eau de ses barrages de son histoire. Depuis la fin avril, la société d’État soutient qu’elle doit laisser couler quotidiennement des quantités d’eau «significatives» de ses réservoirs et barrages de la Baie-James, de la Côte-Nord et de Péribonka pour éviter des débordements.


«C’est du jamais vu. On se dirige vers des déversements qui atteindront les 10 térawattheures (TWh)», a confirmé jeudi une source bien au fait du dossier chez Hydro-Québec.


Seulement au barrage La Grande-1, Hydro-Québec a laissé s’écouler en juin dernier plus d’un million $ de revenus potentiel chaque jour.


«Sans possibilité de turbinage et de revente [à 7 cents du kilowattheure au Québec], Hydro-Québec aura ainsi perdu des revenus plus de 700 millions $ avec les grands déversements cette année», a ajouté notre source.


Prudente


Chez Hydro-Québec, on n’a pas voulu dévoiler hier les quantités d’eau déversées depuis le printemps, les qualifiant toutefois de «très importantes». «Ce sont des informations que nous gardons confidentielles», a fait savoir un porte-parole de la société d’État, Francis Labbé.


Depuis quelques mois, les gestionnaires du réseau d’Hydro-Québec doivent jongler avec des crues très élevées sur les cours d’eau qui alimentent ses grands réservoirs.


La réserve hydraulique d’Hydro-Québec a atteint au début du mois de mars la barre des 140 térawattheures (TWh) stockés derrière ses barrages. Un record absolu.


«Mauvaise gestion»


En octobre dernier, Hydro-Québec disait avoir accumulé 139 térawattheures de stocks d’eau dans ses 27 immenses réservoirs situés dans le nord du Québec.


«L’eau coule en pure perte chez Hydro-Québec. Cela témoigne d’une très mauvaise gestion des stocks d’énergie au cours des dernières années», souligne l’analyste indépendant en énergie, Jean-François Blain.


Selon ce dernier, la capacité excédentaire de production de la société d’État liée à l’achat d’énergie éolienne ne lui permet plus de gérer efficacement ses stocks d’eau derrière ses barrages.


«Hydro-Québec a trop acheté d’électricité de producteurs privés au cours des dernières années. Et là, on le voit, ça se traduit par des déversements. Cela lui fait perdre des millions $ chaque jour», a-t-il souligné.


Cette année, Hydro-Québec achètera pour 11 térawattheures d’énergie éolienne à des producteurs privés pour un montant de 1,1 milliard $.


Un térawattheure peut alimenter en électricité 50 000 maisons.





Déversements massifs des réservoirs depuis la fin avril



  • Équivalent de 10 TWh déversés cette année en eau



  • Perte estimée à plus de 700 millions $


Sur la Côte-Nord



  • Barrages : Manic-2, Manic-3, Manic-5, Péribonka, Bersimis-1, Bersimis-2, Toulnustouc, Outardes-2 et McCormick


À la baie James



  • Barrages : La Grande-1, Brisay et Eastmain-1




Énergie éolienne inutile



  • Nombre de parcs éoliens : 38



  • Tout près de 4000 mégawatts (MW)



  • 11 TWh d’achats prévus en énergie éolienne par Hydro-Québec en 2018



  • Coût des achats 1,1 milliard $


Principaux propriétaires de parcs éoliens au Québec


EDF, Boralex, TransCanada, Innergex, Invenergy, Eolectric, Enbridge, Enerfin, Caisse de dépôt et placement du Québec, Northland Power, Valener (Gaz Métro), Kruger