L'appui de Julius Grey à Louise Harel suscite la colère à Hampstead

«Totalement hystérique», répond Harel

Montréal - élection 2009

L'avocat Julius Grey. Photo Patrick Sanfaçon, La Presse

Martin Croteau - L'avocat Julius Grey se retrouve au coeur d'une controverse politique qui divise la ville défusionnée de Hampstead. Le maire William Steinberg a opposé son véto à une résolution du conseil municipal pour qu'il cesse de représenter la Ville devant les tribunaux. La raison: il soutient la candidate à la mairie de Montréal Louise Harel, l'architecte des fusions municipales.
La dernière réunion du conseil municipal a été houleuse, convient le maire Steinberg. Il a été contraint d'utiliser son droit de véto pour que Me Grey puisse garder ses fonctions.«Julius Grey a le droit de croire ce qu'il veut, et j'ai le droit d'être en désaccord, a-t-il affirmé. Mais on ne vire pas des gens pour cela. C'est comme le Maccartisme aux États-Unis dans les années 50.»
L'affaire a éclaté en 2006, lorsque l'administration Steinberg a fait bâtir un enclos pour chiens dans le parc Langhorne. Le choix du site ne faisait pas l'affaire de certains citoyens, qui se plaignent du bruit. Après que leurs démarches pour faire fléchir la Ville ont échoué, ils ont porté l'affaire devant les tribunaux.
Pour assurer sa défense, le maire William Steinberg a fait appel aux services de Julius Grey. Ce choix a été contesté par des membres du conseil, qui soulignent que l'avocat est un ami personnel du maire. Estimant qu'il y avait conflits d'intérêts, ils ont voté pour le démettre de ses fonctions. Le maire a opposé son véto à la résolution.
Le débat a repris de plus belle au cours des dernières semaines, lorsque Me Grey a publiquement appuyé la candidature de Louise Harel à la mairie de Montréal. Lors de la dernière réunion du conseil municipal, trois conseillers sont revenus à la charge alors que deux supporters de l'avocat étaient absents. Les opposants ont profité de leur majorité pour voter sa destitution.
«À la lumière de son appui à Mme Harel et du fait que nous croyions qu'il s'agisse d'un conflit d'intérêt, je crois que nous devrions mettre un terme à la relation de Me Grey avec la Ville», a affirmé le conseiller Abe Gonshor, joint samedi.
«Je ne vois pas pourquoi cette ville continuerait (les procédures) avec quelqu'un qui appuie une candidate à la mairie à cause de laquelle cette ville a perdu son statut officiel», avait déclaré M. Sternthal à l'hebdomadaire anglophone The Suburban.
Le maire Steinberg a de nouveau utilisé son droit de véto pour casser la résolution. Mais il précise que ce n'est pas par amour pour l'ancienne ministre péquiste.
«J'ai mené la bataille pour qu'on retrouve notre ville, a-t-il indiqué. À l'évidence, je ne soutiens pas Louise Harel. Mais je ne crois pas qu'on doive virer des personnes à cause de leurs croyances politiques.»
«Totalement hystérique», répond Harel
Louise Harel dénonce pour sa part l'attitude «totalement hystérique» des conseillers opposés au mandat de Me Grey. Elle a par ailleurs salué «l'attitude démocratique» du maire Steinberg.
Est-ce la preuve qu'elle aura fort à faire pour gagner la faveur de la communauté anglophone de Montréal? Pas du tout, répond la candidate, qui estime y avoir des «appuis importants».
«C'est une manifestation d'un certain comportement hystérique, a-t-elle indiqué. Mais je suis convaincue qu'il est minoritaire au sein de la communauté anglophone.»
Il n'a pas été possible de joindre le conseiller David Sternthal, pas plus que l'avocat Julius Grey.


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