L'ANGLAIS, de Denise Bombardier
Mon ami Barberis, qui aime beaucoup-beaucoup Denise Bombardier, a écrit ceci sur Vigile à propos d'elle : «Avez-vous lu son texte sur Agnès Maltais ? Elle fait l’éloge de son courage et de sa volonté de faire sortir certains Québécois de la dépendance. Je suis d’accord et avec Denise Bombardier et avec Agnès Maltais. »
L'ANGLAIS, de Denise Bombardier 186 p.
Or, voici comment monsieur Eric Chevillard, éminent critique littéraire (en plus d'être l'auteur d'une trentaine de livres remarquables), parle de ce bouquin, de sa mièvrerie et de la prétention de son auteur. En voici des extraits :
_________________
« ... Peut-être est-il bon de s'infliger parfois la lecture d'un mauvais livre. Par pénitence, pour se punir, se mortifier. Méritons-nous vraiment de ne fréquenter que des chefs-d’œuvre, comme si le meilleur nous était dû, comme si notre infaillible noblesse nous dispensait de composer avec la médiocrité. Et si cette macération expiatoire sent un peu trop le couvent, alors ne pourrait-on aventurer que la lecture de mauvais livres est encore une fine stratégie de la jouissance tendue vers son acmé : le terme de la souffrance !
(...) il faut avouer qu'avec L'Anglais, le nouveau roman de Denise Bombardier, nous sommes servis très au-delà de notre appétit. L'Anglais nous est vendu comme un roman, mais ne nous laissons pas berner : c'est du vécu. Du vécu à la petite semaine, du vécu heure par heure, du vécu style « le grand amour n'a pas d'âge... » Et en effet, la vulgarité du slogan rend bien compte de la chose.
(…) D.B (David Backman ) a connu de folles passions et trois mariages : « Je fonce dans l'amour comme d'autres se sont aventurés sur les terrains minés de l'Afghanistan, car j'avoue ne pas croire que l'amour tue, bien que j'aie frôlé ses précipices à certains moments de ma vie. » (Ayoil la plume ! et quelle puissance dans la description!!! Le ayoil est bien sûr de moi, s'cusez, je n'ai pu me retenir)
(...) c'est alors que — attention ! la révélation qui suit est si renversante que vous pourriez choir de votre fauteuil — c'est alors que — tenez-vous bien — elle rencontre un homme ! Je vous avais prévenu, et nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Car le docteur Philippe Spencer est beau, cultivé, charmant, quasi vierge, et il s'éprend aussitôt résolument de la pétulante D.B. (Dany Boon !)
(…) Mais ça se complique, il vit à Dublin, elle vit à Montréal. Encore un précipice ! Et même si la pétulante D.B.estime que même à cinquante ans « on ne va pas au lit le premier soir», sa retenue la fait douter de son désir : « Ma longue expérience des hommes semblait inadéquate devant celui dont je ne savais pas encore qu'il m'avait choisie. »
Autre perle : « je me sens homme avec toi, déclare Philip qui se décoince». Les corps se rencontrent dans « un silence habité de draps froissés et de soupirs contenus », puis, plus profondément encore, tels deux calamars lascifs, « dans les abysses du plaisir » (Ayoil donc...bis) C'en est trop : « les mots, notre passion commune, nous faisaient défaut. Pour la première fois de ma vie, je vivais l'amour en silence ».
Et voici comment Chevillard conclut : « Et sans doute eut-il été sage de persévérer dans ce non-dit et de laisser s'épanouir cet amour dans le secret des cœurs : Il y avait là certainement un beau livre à ne pas écrire. »
_______________
Pour ma part, ce livre, je le situe dans la catégorie des romans Arlequin pour adolencentes, et je suis gentil : cucul, à l'eau de rose, facile, trop facile bref : un navet!
Et c'est cette bonne femme de droite qui nous fait la morale, qui nous donne des leçons de littérature et de bon parler français, cette plagiaire avérée qui patauge dans la fiente du Journal de Montréal aux côtés des Martineau et consort, et qui ose, tout comme Barberis-Gervais sur Vigile, encenser Agnès Maltais et la saluer bien bas pour avoir eu le courage de couper dans les maigres revenus des pauvres.
Edifiant !
André Vincent
L'anglais de Denise Bombardier
Un roman à l'eau de rose
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
4 commentaires
Archives de Vigile Répondre
14 avril 2013Il y a un monsieur (ou une madame) qui m'a fait parvenir un courriel pour me dire que si j'avais quelque chose à dire à Denise Bombardier, de le lui dire à elle, et qu'elle était présentement au Salon du Livre de Québec.
Je lui ai répondu (maud54_50@hotmail), que je n'allais certainement pas me rendre à Québec pour lui dire mon sentiment, sur elle et sur son «oeuvre», mais que j'aimerais beaucoup avoir son adresse courriel afin de lui faire parvenir ce texte.
Malheureusement, la machine a dit que cette adresse n'était pas valide.
André Vincent
Archives de Vigile Répondre
13 avril 2013Pour Alain,
Je vois que nous somme en accord au moins sur un sujet : la littérature. La politique, c'est un peu plus ardu de s'entendre.
AVe
Archives de Vigile Répondre
13 avril 2013M. Vincent,
Votre style d'écriture et les expressions utilisées m'ont bien fait rigoler. Je n'ai pas lu "l'Anglais" de Denise Bombardier et je n'ai pas d'argent à gaspiller pour me procurer ce genre de littérature, surtout pondu par cette poule de Pâques en chocolat fondu (à la Nestlé). Je me souviens d'avoir passé des commentaires suite à sa lettre à John James Charest sur Vigile, le 18 septembre 2010 intitulé: "Lettre ouverte à/de Mme. Bombardier". En référence à notre Barberis national, vous mentionnez son amour inconditionnel à Denise Bombardier qui a enfin trouvé son nid douillet dans le très intellectuel et huppé Journal de Montréal avec les Martineau et ceux de son acabit qui confondent le Dalaï Lama et Jojo Savard. À vrai dire, ce monsieur Barberis, s'il n'existait pas, il faudrait l'inventer. Il nous a tellement fait rigoler! Comme je le mentionnais dans un autre article, ce monsieur est tellement entiché de ce genre de bonne femme qu'il voit Mme. Marois dans sa soupe nageant parmi les nouilles. C'est dommage car j'ai déjà lu d'excellents textes signé de cet auteur mais celui-ci préfère, à l'évidence, souiller son doctorat en littérature (de moins à ce qu'il dit) à écrire des horreurs à ceux qui ne sont pas de son avis. C'est sa liberté n'est-ce pas?
Changement de sujet (ouf!). Je suis allé récemment à la librairie Carcajou à Rosemère pour acheter le bouquin de Frédéric Bastien intitulé: "la Bataille de Londres". Ils venaient à peine de le recevoir que tout était vendu. Il est actuellement en réimpression. Ce semble être un travail titanesque de recherches et bravo à Boréal de l'avoir publié. Un succès de librairie assuré de par la densité de son contenu. C'est ça, un Québécois qui se tient debout. Il n'est pas le seul mais celui-là fait trembler le Québec et la cour suprême. Pour que Lucien Bouchard sorte de son antre de vendu aux gaz de schiste, il fallait que ce soit consistant. Triple bravo.
Ivan Parent
Alain Maronani Répondre
13 avril 2013@André Vincent
Eric Chevillard et Denise Bombardier nous ne sommes pas dans la même catégorie.
L'autofiction et la bluette campagnarde ou londonienne...
La révolte versus l'indignation bourgeoise bien tempérée...
L'exigence et la rigueur littéraire versus le torchon vite torché, pour des lecteurs crédules et des éditeurs complices, de la littérature de quai de gare, des livres que l'on peut oublier quelque part....sans regret si on a fait l'erreur de les acheter...
Voir le très bon blogue de Eric Chevillard;
http://l-autofictif.over-blog.com/
Denise Bombardier reste pour moi cette virago, cette mère la pudeur qui pour vendre sa soupe peu digeste avait provoqué un mini-scandale à l'une des émissions de Bernard Pivot...Apostrophes en 1990
Un peu d'esclandre....avec Gabriel Matznef...
Dénonçant le laxisme régnant en France en même temps que le déviationnisme pervers de l’auteur, Denise Bombardier a qualifié Gabriel Matzneff de « pitoyable » jugeant son livre « ennuyeux ».
« J’arrive d’un continent où il y a des choses auxquelles on croit, a déclaré Denise Bombardier, les traits tendus sous son casque de boucles blondes, et je ne comprends par que dans ce pays la littérature serve d’alibi à ce genre de confidences… À l’heure où on dénonce ici l’apartheid, ailleurs la torture… je ne comprends pas comment on peut oublier ce genre de chose », a déclaré avec violence Denise Bombardier.
Gabriel Matznef 12 années plus tard...
"La leçon de morale de Mme Bombardier avait évidemment fait grand bruit. Elle se trompait. Je suis persuadé qu'elle ne m'avait pas lu, pense maintenant Matzneff. L'écrivain français fréquentait de très jeunes femmes, c'est vrai, mais une seule n'avait que 14 ans (15 ans étant l'âge légal en France pour avoir des relations sexuelles). C'était une grande histoire d'amour. J'ai été blessé qu'elle me salisse, qu'elle m'agresse sans m'avoir lu, sans aucune considération, a-t-il dit.
La romancière Christine Angot, l'auteure de L'Inceste, a critiqué elle-aussi l'attitude de Denise Bombardier: Elle prouve, cette femme, que ce qui dérange, ce n'est pas ce qu'il fait dans la vie, c'est l'écriture. Elle lui reproche en fait d'être un écrivain, c'est ça qui la dérange, a-t-elle estimé. A l'époque, Matzneff avait trouvé intolérable que Mme Bombardier porte sur son oeuvre un jugement moral plutôt que littéraire. Il n'y a pas de sujets nobles et ignobles, a estimé l'écrivain. Tout est sujet. C'est l'écriture qui transfigure.
Comme le dit Christine Angot...
Elle lui reproche en fait d'être un écrivain, c'est ça qui la dérange...tout le monde ne peut écrire comme Gabriel Matznef et surtout pas notre Bombardière Nationale...qui ne transfigure pas grand chose et tente de nous passioner (?) avec ses récits érotico-londonien...
Et puis sa dernière trouvaille....
En 2011, elle a publié un livre coécrit avec la journaliste française Françoise Laborde, "Ne vous taisez plus", suite à l’affaire Dominique Strauss-Kahn, pour dénoncer le machisme en France...un sujet urgent suite aux escapades de DSK, entre adultes consentants...
C'est bon coco ca fait vendre....que ne ferais-je pas pour ne pas tomber dans l'oubli...et continuer a remplir de mes oeuvres les kiosques des aéroports et des gares...