L’Allemagne de Merkel, cheval de Troie de Wall street

Crise du capitalisme - novembre décembre 2011


De notre correspondant à Wall Street - Ce qu’il faut bien comprendre c’est que l’Allemagne est pour nous, à Wall Street, un excellent allié de circonstance. Leur désir revanchard de conquête en Europe est un parfait cheval de Troie qui nous permet d’en accélérer la soumission. Je vous livre ici quelques clefs qui permettent de décrypter les événements actuels.
L’Allemagne a depuis un certain temps et avec notre bénédiction pris le contrôle de la Banque Centrale Européenne. Leur rôle majeur est de maintenir une surévaluation de l’Euro contre le Dollar bénéfique à l’Empire. C’est une alliance solide car les allemands profitent également de la forte valorisation de l’Euro dans leurs échanges avec la Chine. L’Euro/Dollar est aujourd’hui bien plus fort qu’à sa création alors qu’il devrait en toute logique être attaqué dans le climat de défiance actuel. Ce n’est pas le cas et ce n’est bien sûr pas un hasard.
Une évidence depuis le début de cette crise européenne, qu’Emmanuel Todd et quelques économistes ont bien notée : la crise serait instantanément apaisée, ou du moins passerait au second plan par rapport aux problèmes bien plus sérieux qui se présagent outre-Atlantique si Berlin donnait son feu vert à la BCE pour faire tourner la planche à billet. Les taux italiens, français et espagnols s’aligneraient immédiatement sur ceux de l’Allemagne. C’est très simple mais ce n’est bien sûr pas souhaitable.
La hausse des taux est notre arme ultime, celle qui permet de dissoudre en quelques jours tout gouvernement récalcitrant. C’est seulement à la fin du processus que la BCE sera autorisée à imprimer, afin d’éviter l’explosion de l’Euro qui serait autrement inéluctable. Quand l’Allemagne aura à sa botte une Europe fédérale et que les gouvernements qui ne s’exécutent pas avec assez d’entrain auront tous été remplacés par des partenaires de confiance formés chez Goldman Sachs, la pression pourra être relâchée.
Les choses avancent au pas de charge. La France et les autre pays se sont soumis à toutes les exigences allemandes sans broncher la semaine dernière et nous sommes allés un cran plus loin dans la maîtrise de l’espace européen. Sans surprise notre bras armé en Europe, la City, se maintient en dehors de ce système. Nous aurions pu craindre un sursaut de la classe politique, particulièrement en France. Ça n’a pas été le cas : les habituels Marine Le Pen et Dupont-Aignan ont exprimé leur désaccord, Elisabeth Lévy et Eric Zemmour se sont indignés. Pas de quoi déstabiliser un pays et pendant ce temps le rouleau compresseur avance.


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