L’Alberta se défend de cibler le Québec avec ses pubs «propétrole»

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Campagne de propagande albertaine à destination des Québécois


Le gouvernement de l’Alberta se défend bien de cibler les Québécois avec sa nouvelle campagne de publicité web à 50 000 $, qui vante à gros traits l’agrandissement du pipeline controversé Trans Mountain.


« Il n’y a pas de campagne Keep Canada Working qui cible spécifiquement le Québec. Cependant, le gouvernement de l’Alberta a consacré plus de 50 000 $ afin de pouvoir parler de Trans Mountain aux Canadiens francophones à travers le Canada », explique au Journal Thomas Adams, un porte-parole du gouvernement albertain. En décembre dernier, lors de la rencontre des premiers ministres à Montréal, l’Alberta a payé pour 84 000 $ de publi­cité afin de vendre Trans Mountain aux Québécois.


Or, Le Journal a appris que la province de l’Ouest vient de lancer une autre offensive à 50 000 $ sur les réseaux sociaux, ce qui fait gonfler la facture totale à 134 000 $.


« Industrie saine »


Sur le site web de la campagne Canada Travaillant Ensemble, on affirme que « le secteur pétrolier et gazier rapproche le Canada de son objectif d’un avenir énergétique propre ». On dit aussi que « les pipelines soutiennent une industrie énergétique saine ».


À coup de citations du premier ministre Justin Trudeau, du maire de Calgary et de vidéos de la première ministre de l’Alberta Rachel Notley, on vante Trans Mountain.


Plus de 15 milliards $ de retombées économiques ont filé entre les doigts des Canadiens depuis l’arrêt de sa construction le 30 août dernier, dénoncent-ils.


Goutte d’eau


De son côté, le professeur agrégé au département d’économique à l’Université Laval, Patrick Gonzalez, estime que cette opération de charme est de bonne guerre, après des mois monopolisés par des groupes environnementaux très visibles dans les médias.


« Je ne trouve pas que ce sont des montants très élevés. Je trouve même qu’ils ont beaucoup tardé à faire ça. Ils auraient dû le faire depuis longtemps », analyse l’expert en énergie, qui rappelle que l’économie de l’Ouest est intimement liée au pétrole.


Un avis qui fait bondir le porte-parole de la Fondation David Suzuki, Diego Creimer. « L’Alberta et les compagnies pétrolières devraient plutôt investir chaque sou dans la transition énergétique et la recherche de solutions », martèle-t-il.


Joint par Le Journal, Pierre-Yves Boivin, directeur du cabinet du ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles du Québec, Jonatan Julien, préfère éviter de parler de « pétrole sale », comme l’a fait François Legault en décembre dernier.


« Trans Mountain est un projet qui concerne le gouvernement fédéral et d’autres provinces. Il n’appartient pas au gouvernement du Québec de s’immiscer dans les échanges entre ces gouvernements quant à ce projet », se limite-t-il à dire.


Chronologie du pipeline Trans Mountain


Source : Canada Travaillant Ensemble et gouvernement du Canada