AUTOUR DE LA TRANSACTION D’ACHAT D’ACTIFS
D’ÉNERGIE NB PAR HYDRO-QUÉBEC: POURQUOI LE SECRET ENTOURANT LA 2E ENTENTE DU 20 JANVIER 2010 ?
À Montréal ce temps-ci, des vérificateurs comptables sont poursuivis pour négligence “dans la vérification d’états financiers cruciaux”. Avant d’en arriver là, le syndic a dû travailler durant 5 ans d’enquête.
À quoi ressemblent ces négligences comptables, je cite: «Transactions injustifiées, conflit(s) d’intérêt non dévoilés, documents non vérifiés» in La Presse
Ces négligences comptables ont eu lieu parce que:
- les membres de la direction ont fraudé leurs clients, ils ont menti. Les rendements annoncés étaient faux et le capital placé entre leurs mains a été détourné en leur faveur.
- les vérificateurs comptables, les gardiens de la vérité comptable, ont aussi trompé le public et déshonoré leur profession.
- la contrefaçon, le vol et le mensonge professionnel ne durent qu’un moment, jusqu’à la découverte de la fraude, de la tromperie.
Mais les dommages sont irréparables et souvent permanents.
- la vigilance du public est aussi mise en cause: comment se fait-il que des particuliers honnêtes confient leurs avoirs précieux à des
beaux parleurs? comment se fait-il qu’une confiance aveugle serve
de guide, que des indices de malversations n’apparaissent pas au
détour et que la sonnette d’alarme ne mette fin à une fraude? comment se fait-il que les ordres professionnels qui ont pour mission de protéger le public travaillent avec des filets pleins de trous?
CONSIDÉRATIONS:
C1. il y a le public ordinaire qui n’est pas particulièrement formé pour déceler une fraude économique; disons que le public ordinaire a fort à faire pour gagner sa vie au quotidien et qu’il fait confiance autant aux conseillers en placements qu’au garagiste, qu’à son dentiste et qu’à son esthéticienne.
Le fraudeur est habile et laisse croire tout le contraire de ce qu’il fait en cachette. Même des experts prennent des années pour démonter la fraude.
C2. dans le public ordinaire, il y a des personnes plus averties que la moyenne des ours; ces personnes plus éveillées, plus prudentes, ont aussi une formation qui leur permet de questionner des chiffres obscurs ou incomplets. Certains sont retraités et ont le temps de réfléchir, d’ouvrir les yeux pour regarder ce qui s’en vient. Encore, faut-il que ces gens remplissent leur rôle, qu’ils parlent, qu’ils dénoncent publiquement. Il faut que ces avertissements soient entendus, relayés par les médias. Et que les gouvernements agissent pour protéger le bien commun.
C3. seule la TRANSPARENCE peut mettre en échec le fraudeur et son oeuvre. Le contraire de la transparence, le secret, est malheureusement pratiqué par le gouvernement du Québec à une haute échelle. Les élus du peuple remplissent une fonction publique mais s’ingénient à dissimuler la vérité des dossiers qui concernent le public. L’actualité politique au quotidien au Québec démontre toutes ces entourloupettes comme le déni des politiciens envers la perte de 40 milliards de $ en 2008 à la “Caisse”. Vous comprendrez qu’on ne se remet pas d’un tel fiasco par des excuses trompeuses à la Henri-Paul Rousseau qui était sans doute “au-dessus” de Jean Charest à ce moment...!
C4. Pendant ce temps, ceux qui s’intéressent à la 2e entente du 20 janvier 2010 portant sur l’achat d’actifs d’Énergie NB par Hydro-Québec au montant de 3,2 milliards de $ demandent la publication du texte de cette entente. C’est la seule façon pour les journalistes et les autres citoyens de la juger au mérite et de poser des questions d’éclaircissements. Ce sera aussi l’occasion de connaître certaines vérités que Jean Charest cache aux québécois, ceux qui paieront la note. Cette demande de publication est urgente.
C5. Énergie NB a besoin d’électricité et Hydro-Québec est un producteur voisin pouvant vendre des surplus circonstanciels encore que le prix annoncé de 7,35 c/kWh est consenti après un rabais de 25% par rapport au prix moyen vendu de 9,8 c/kWh tel que mentionné à la page 10 du dernier rapport annuel d’Hydro-Québec. Pourquoi consentir un rabais lorsque l’acheteur est en manque? Je ne comprends pas. Doubler la puissance d’exportation hors Québec vers le Nouveau-Brunswick de 1000MW à 2000MW est possible sans acheter des actifs “de piètre qualité” d’Énergie NB.
Je ne crois pas que les impôts des québécois, comprendre le pouvoir d’emprunt et de rembourser du Gouvernement du Québec, doivent payer une partie de la dette du Nouveau-Brunswick à moins d’annoncer l’annexion complète de la province de Shawn Graham, ce qui n’a pas encore été révélé. Je ne crois pas que la mission du gouvernement du Québec s’étende à gérer une partie de la dette d’une province voisine lorsque sa propre dette augmente et que les conventions collectives de centaines de milliers d’employés de l’État du Québec soient à renouveler cette année. Jean Charest devrait s’occuper de sa maison avant de consolider la maison des autres: c’est une question de jugement et de priorité.
François A. LACHAPELLE Montréal, 13 février 2010