Les contrats de gré à gré entre le Ministère Québécois des Transports (MQT) et les firmes d'ingénierie : au moins 200 millions en 2010.
Monsieur Amir Khadir a dénoncé à plusieurs reprises l’utilisation de prête-noms par les firmes d’ingénierie pour financer surtout le Parti Libéral du Québec (PLQ). Les firmes sont aussi, parmi les compagnies, celles qui contribuent le plus à la caisse électorale du PLQ. Suite à une enquête du Directeur Général des Élections du Québec (DGÉQ) entreprise sous la pression de Québec Solidaire, la firme Axor, en août 2010, a plaidé coupable d'avoir utiliser des prête-noms pour financer surtout le PLQ. Le député Khadir affirmait que ce type de financement n’était pas le fait de gestes isolés mais un système bien organisé. Avec raison, il craignait que les firmes d’ingénierie profitent de façon indue d’un retour d’ascenseur de la part du gouvernement Charest. Il ne se trompait pas.
Monsieur Renaud Lachance, vérificateur général du Québec, dénonçait, en novembre 2009, la pratique de plus en plus courante, au cours des années 2000, de contrats signés de gré à gré entre les compagnies de construction ou les firmes d’ingénierie et le Ministère Québécois des Transports (MQT). Dans une étude de ces contrats pris au hasard, le vérificateur arrivait à la conclusion que 20 des 23 contrats ne nécessitaient pas une telle exception à la loi et que le donneur de contrats (MQT) aurait dû aller en appel d’offres.
À la lueur des dernières données émises par le Système électronique d’appel d’offres (SÉAO), il semble bien que ce type de contrat se poursuit sur une grande échelle. À partir de la liste de publication du 7 octobre 2010, j'ai recensé 19 contrats signés de gré à gré seulement avec les firmes d’ingénierie pour un montant de plus de
26 millions $. La moyenne des contrats est évaluée à plus 1 360 000 $. Les bénéficiaires les plus importants sont, seul ou en consortium, SNC Lavalin. Cima+, Dessau, BPR, Séguin et Roche. Les contrats les plus élevés sont allés : Consortium SNC-Lavalin, Cima + et Génivar (6 150 000 $), Consortium Dessau et Cima+ (4 132 000 $), Consortium SNC-Lavalin, Dessau et Séguin (2 700 000 $), Consortium SNC-Lavalin, BPR et Pluritec (2 550 000 $), SNC-Lavalin et Cima+ (1 700 000), Cima+ (1 390 000 $), Dessau (1 226 000 $), Cima+ (1 100 000), etc. Comme par hasard, parmi l'ensemble des grandes firmes d'ingénierie, Cima+ et SNC-Lavalin profitent le plus de ces contrats négociés, elles, qui ont été les plus importants "contributeurs" au PLQ en 2007 et 2008.
Cette liste de publication paraît mensuellement. J’ai aussi calculé le montant des contrats signés de gré à gré entre le MQT et les firmes d’ingénierie, à partir de la liste de publication parue le 9 septembre 2010 : 32 contrats pour une valeur de plus de 23 259 000 $. En extrapolant de façon prudente, au moins 200 millions $ de contrats de gré à gré sont et seront signés en 2010 entre le MQT et les firmes d'ingénierie.
Malgré les dénonciations d’Amir Khadir, du Vérificateur général du Québec, et les multiples scandales dans la construction, le système n’a pas été ébranlé et les Québécois continuent à payer pour la collusion entre le gouvernement Charest et les firmes d’ingénierie.
Il faut mettre à la porte ce gouvernement complètement corrompu.