Après avoir mis des décennies de longue lutte à se bâtir une personnalité internationale propre, le Québec a maintenant tout intérêt à s’allier à l’Ontario sur l’échiquier mondial. C’est du moins ce que soutient l’ancien premier ministre libéral Jean Charest.
Il a fait une apparition-surprise mercredi, à Pékin, en Chine, où se déroule une mission conjointe de plusieurs provinces canadiennes sous l’égide du Conseil de la fédération. Il a pris part au banquet annuel du Conseil d’affaires Canada-Chine, en soirée mercredi, auquel ont aussi assisté les premiers ministres Philippe Couillard et son homologue ontarienne Kathleen Wynne.
En point de presse avec les journalistes qui suivent la mission de M. Couillard en Chine, M. Charest a plaidé pour un bloc Québec-Ontario, car les intérêts sont convergents et n’entrent pas en contradiction. Et il pourra peser de son poids dans les relations avec de grands États comme la Chine. « Surtout quand on se présente à l’étranger, en Chine, ils [les Chinois] voient le Canada, le Québec fait partie du Canada, c’est à notre avantage, tout comme l’Ontario. Mais quand ils voient les deux provinces qui travaillent ensemble, qui tiennent la même ligne, cela nous rend plus intéressants, ça aide les projets québécois et ontariens, et ils ne sont pas en contradiction, la Chine est assez grande pour tout le monde », a-t-il dit.
M. Charest faisait ainsi écho à un entretien important qu’avaient réussi à décrocher M. Couillard et Mme Wynne ensemble mercredi après-midi, pour mousser notamment leur plan de développement nordique respectif auprès du puissant ministre des Ressources naturelles du gouvernement central chinois, Jiang Daming. « Il va de soi que c’est dans notre intérêt de se présenter côte à côte plutôt que séparément », a insisté M. Charest. Enfin, il a estimé que l’élection de deux gouvernements majoritaires libéraux au Québec et en Ontario cette année a donné un souffle nouveau à la relation entre les deux provinces et au Conseil de la fédération.
La présence internationale du Québec est une des grandes réalisations de la Révolution tranquille. Le droit du Québec de parler seul de sa propre voix sur la scène internationale dans ses champs de compétence a été une revendication constante de tous les gouvernements québécois, un des symboles de son affirmation nationale.
Même si le Québec et l’Ontario ont chacun leur réseau de représentations à l’étranger, il n’était pas dans leurs habitudes de faire des offensives conjointes. Toutefois, la réorganisation du réseau québécois à l’étranger au cours des dernières années, la fermeture de certains bureaux, les rumeurs de disparition du ministère des Relations internationales, tout cela milite peut-être pour un recentrage et un partage des missions ou des initiatives à l’étranger au gouvernement, qui remet tout en question en vue d’atteindre l’équilibre budgétaire.
SCÈNE INTERNATIONALE
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