Ce titre est provocateur et je le veux ainsi pour démontrer à quel point tout le débat entourant les coûts des soins de santé au Québec est important tant du point de vue des coûts réels que du point de vue des soins à donner qu’ils soient publiques ou privés.
L’idée d’écrire sur le sujet m’est venu suite à une entrevue entendue à la radio de Radio-Canada. L’invité à l’entrevue mentionnait qu’il avait rencontré dans son périple au États-Unis une jeune femme qui lui relatait que sa mère atteinte d’un cancer venait de se faire informer par son médecin traitant que compte tenu qu’elle ne pouvait se payer le traitement adéquat pour son cancer, qu’elle allait mourir dans les prochaines semaines.
La jeune femme a mentionné à son interlocuteur que déjà sa mère avait une facture en suspens avec le centre hospitalier de plus d’un million de dollars. Comme elle ne peut payer ce faramineux montant, l’hôpital lui fait charité de l’héberger mais sans lui donner le médicament requis pour son cancer. Leur charité ne va pas jusque là.
Cette jeune femme qui a travaillé à la réélection de Barack Obama sous l’espoir d’une réforme du système de santé américain, a rétorqué qu’elle était née dans le mauvais pays.
Quand j’ai entendu ce reportage, ma première réaction en fut une d’indignation. Cela m’a profondément choqué et je me suis demandé si c’est ce vers quoi nous mènerait une privatisation de notre système de santé. Sommes-nous suffisamment conscient des conséquences d’une privatisation des soins de santé? Je suis extrêmement contre la privatisation. Vive les soins universels!
Qu’en est-il des coûts? Un récent rapport nous apprend que la masse salariale des 200, 000 employés de la santé coûte à l’État 10 milliards de dollars, soit une moyenne de 50,000$ par employé. Et que le coût de la masse salariale de 17,000 médecins s’élève à 5 milliards, soit une moyenne de 294,117.65$ par médecins. N’y-a-t-il pas là réponse à notre problème du coût des soins de santé.
Je ne pense pas qu’un médecin ayant sa maison, ses amis, son chalet ici au Québec depuis des années nous quitterait pour aller travailler ailleurs au Canada ou aux États-Unis contraint de refaire sa vie et tout ce qui suit avec. Je ne dis pas qu’il n’y en aura pas mais cela serait très marginal pour ne pas dire sans conséquences graves.
Roger Kemp, Trois-Rivières, 14 novembre 2012.
Les États-Unis, un pays non civilisé
Je suis née dans le mauvais pays
Sommes-nous suffisamment conscient des conséquences d’une privatisation des soins de santé ?
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4 commentaires
Marcel Haché Répondre
16 novembre 2012Ben pour dire, M. Kemp. Ben pour dire. Je viens tout juste de connaître son nom, Karine. Elle s’appelle Karine. C’est le prénom du médecin de famille que le système m’a fourni aujourd’hui même. Quel système ! Je m’en vais sûrement acheter un billet de loterie. C’est mon jour ! Quel vendredi ! Je ne me moque pas. Je suis content.
Mais je n’oublie pas que les listes sont pleines de ceux et celles qui attendent que le système leur attribue un médecin. Je n’oublie pas tous les chanceux en santé qui ne réclament rien, inconscients de leur chance, mais qui paient tout et sans dire un mot. Et je n’oublie pas que toute une génération, celle précisément qui a porté si haut deux fois le Référendum, si elle n’y prend garde, je crains qu’elle s’en aille mourir dans les corridors des hôpitaux construits à si grands frais. Et Ottawa qui serre la vis, toujours et depuis si longtemps… Un peu d’ombre à mon contentement bien légitime.
Je n’oublie pas non plus,JacBer, qu’avant le système actuel, il y en avait un autre. Qu’avant le système qui perdure, les malades se faisaient soigner aussi. L’assurance maladie n’a pas inventé un nouveau métier qui consiste à soigner les malades. Car avant toute chose, avant le privé-public, avant les systèmes à deux et trois vitesses, avant même l’argent tout court qui raccourci les délais, c’est précisément de cela dont il s’agit : répondre au Besoin et Soigner. S’il y a scandale dans le système actuel, c’est le tort, parfois irréparable, qui est fait au Besoin bien davantage qu’à la Justice. Car en toute justice, la fin venue, personne ne sera jamais en mesure d’apporter tout son argent au ciel, s'il en a, et s’il existe… Cela fait bien des si.
SI,si le système actuel était parfait,pas besoin de listes...
Jacques Bergeron Répondre
16 novembre 2012Il faudrait que ceux et celles qui s'expriment sur l'assurance maladie puissent se souvenir ce qu'était que de se faire soigner lorsque la maladie était sous le règne despotique de l'entreprise privée,qu'on devrait nommer l'entreprise qui prive de soins celles et ceux qui ne sont pas des millionnaires. Ces personnes sont probablement trop jeunes pour savoir? Je termine ce propos par un exemple pouvant faire réfléchir les tenants et les temantes d'un système ant-social appelé assurance privée, qui prive de soins celles et ceux qui n'ont pas les sous nécessaires pour s'en payer.Anecdote: j'ai un frère qui , comme de nombreuses personnes ,ne trouvait que des mauvais côtés à notre système d'assurance maladie,jusqu'à ce qu'une de ses filles ne souffre d'un forme de cancer, appelé «maladie d'Hodgkin» (est-ce la bonne ortographe?). Un neveu de mon frère demeurant aux USA lui dit un jour: mononcle, si tu vivais ici tu devrais «hypothéquer ta maison» et peut-être, la vendre pour soigner ma cousine? Depuis ce jour il n'a plus de mauvais mots contre notre excellent système nous protégeant contre les rapaces de la finance propriétaires des sociétés d'assurance maladie hospitalisation,certains de ceux-là vivant d'assistance sociale dans leur royauté de Charlevoix? On devrait tous et toutes, lire: «Privé de soins» d'Alain Vadeboncoeur,un livre document pouvant nous aider à voir les excellents côtés du système de soins dont nous bénéficions dans l'État du Québec.
Archives de Vigile Répondre
16 novembre 2012Nos soins de santé « dits universels, sans égard aux centres et cliniques privés» sont bons au Québec, mais pour y avoir accès, il faut se battre continuellement. L’argent est là, mais la volonté politique n’y est pas. Pour éviter un système à deux vitesses, il est urgent de briser le monopole des médecins sur notre santé. Une infirmière /er spécialisé peut très bien, avec des actes délégués, assurer le suivi des patients pour leurs prises de sang, leurs médications, leurs examens annuels, etc. Heureusement il y en a ici et là dans certains secteurs, mais en nombre insuffisant. Que chaque citoyen ait son médecin de famille est un leurre. L’autre solution consiste à donner aux pharmaciens plus d’actes délégués, quant à certains examens, aux prescriptions médicales et à leur renouvellement. Ils ont de grandes compétences et sont accessibles à la population en général. Il est extrêmement difficile de changer un « système » que l’on connait depuis des lunes. Les médecins au Québec sont jaloux de leur pouvoir et font tout pour le garder.
Marcel Haché Répondre
15 novembre 2012Et si l'universalité n'était pas le principe de justice que vous énoncez? L'universalité serait alors un problème,bien davantage qu'un objectif à poursuivre. La réalité des services de santé au Québec est un scandale depuis bien longtemps.
L'universalité agit plutôt comme un placébo.