Jagmeet Singh décoiffé

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La question identitaire a permis aux conservateurs de l'emporter au Saguenay

Nos élites et les clowns du star système le savent. On peut se moquer sans coup férir de l’ex maire Jean Tremblay ou d’Yvon Deshaies, celui de Louiseville. C’est de bon ton à gauche, en particulier chez les humoristes à gages de Radio-Canada, l'agence TASS du multiculturalisme canadien.


En vertu d’un double standard aussi étrange que méprisant, la foi des gens de chez nous est risible. Un objet de moquerie en vogue chez ceux qui n’ont pourtant rien à redire de la religiosité ostentatoire de Jagmeet Singh, le chef du NPD.


S’il portait un crucifix au cou au lieu d’un turban sur la tête, serait-ce différent? Aurait-il droit aux mêmes railleries? Sans doute pas...


Ce serait à tout le moins embêtant pour les multiculturalistes radicaux et les eunuques dénationalisés qui en ont contre le moindre vestige du Québec de souche...


La gauche fédéraliste ne veut pas tenir Singh responsable de la déconfiture du NPD dans Chicoutimi-Le Fjord. Lessivé, javelisé, blanchi, le parti de Jack Layton. Moins de dix pour cent des suffrages. Et vlan dans les gencives.


Toujours capable de dire n’importe quoi, le député Alexandre Boulerice a soutenu que son chef souffrait d’un déficit de notoriété.


À gauche comme au conseil central, on prend les Québécois pour des grutiers, faciles à apeurer, à manipuler, à endormir...


La commission Charbonneau



CAPTURE D'ÉCRAN / TVA NOUVELLES / AGENCE QMI


Ne manque que Jocelyn Dupuis, symbole toujours vivant du syndicalisme nauséabond...


Singh a pourtant profité de toutes les tribunes, même à un passage naturellement facile à Tout le monde en parle, là où les excentriques servent à faire de l’audience.


Boulerice veut qu'on prenne sa valise pour une lanterne : «Ce n'est pas son identité le problème, c'est sa notoriété le problème». Euh... non! C'est son turban!


En fait, les Québécois ne veulent pas de Singh, exactement comme ils résistent au Canada de Trudeau. Un pays qui n’en est plus vraiment un, devenu, au fil des ans et des flux migratoires, une vue de l’esprit, un patchwork de communautés plus ou moins isolées, se côtoyant par nécessité, et diluant de plus en plus rapidement le corps et l’âme des deux peuples fondateurs... Alors, quand ils le peuvent, ils disent non au pays des yogi...


Si les souverainistes québécois n’étaient pas si incompétents, si peureux devant les recteurs de la bienséance, s’ils étaient plus articulés, plus solidement ancrés dans leurs convictions, ils pourraient faire naître quelque chose de cette répulsion envers l’hypocrite fantasmagorie de Trudeau. Ils n'en sont plus capables.


Ce sont donc les conservateurs qui tirent les marrons du feu. Pas tant à cause du charisme d’Andrew Sheer, loin s'en faut, mais bien plus à cause d’un vague sentiment, tenace mais rarement avoué, que ce qui reste de l'héritage du passé est plus en sécurité avec les conservateurs...


Et c’est bien ce qui enrage Trudeau, Singh, Boulerice et les commissaires du peuple au multiculturalisme... Ils ne disent pas ce qu'ils pensent des derniers résultats électoraux; ils savent très bien ce qu'il leur en coûterait... Ils préfèrent y aller en douce, passant leurs idées au percolateur de la rectitude.