Jacques Daoust tire le PLQ vers le bas

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Pour de mauvaises raisons





Déjà, quand il était ministre de l’Économie, Jacques Daoust avait tendance à ternir le blason économique de son gouvernement. Il a fini par perdre son poste au profit de Dominique Anglade. Muté au dossier des transports, il continue pourtant à tirer son parti vers le bas forçant même la Commission-Jeunesse du PLQ à combattre sa Loi sur les services de transport par taxi à même le parquet du conseil général de cette fin de semaine.


Plusieurs commentateurs ont tiré à boulets rouges sur le projet de loi n° 100:



  • «Il aurait mieux valu alléger les frais et la bureaucratie imposés à l’industrie du taxi, plutôt que de contraindre Uber à des règles désuètes.» - Pierre-Olivier Pineau, professeur titulaire à HEC Montréal (source)

  • «Le ministre Daoust a toutefois reconnu l’erreur commise par Québec en permettant la création d’un marché secondaire des permis de taxi, dans lequel plusieurs ont investi toutes leurs économies. C’est devenu un boulet, et le problème reste entier. Il reviendra hanter le gouvernement, tôt ou tard.» - Pierre Asselin, éditorialiste au Soleil (source)

  • «Bref, ce projet de loi, c’est une pelle maniée par un myope.» - Paul Journet, chroniqueur La Presse+ (source)

  • «Les pressions d’Uber nous donnaient l’occasion d’amorcer cette réflexion, de nous préparer à d’autres situations qui seront bien plus lourdes de conséquences, quand on sait l’évolution fulgurante des technologies de l’information. C’est ce test auquel le Québec a échoué.» - Alain Dubuc, collaborateur spécial La Presse+ (source)


Quand on réalise que la péquiste Martine Ouellet criait victoire le jour du dépôt du projet de loi, on voit de quel côté la balance penche.


Plusieurs libéraux m’ont rapporté cette semaine qu’ils comptaient sur les débats du week-end pour infléchir la démarche de Jacques Daoust qui les fait encore passer pour des résistants à l’innovation.


L’ancien président de la Commission-Jeunesse Julien Gagnon ne sera pas sur place, mais son choix de s’associer à la démarche du groupe de contestataires donne de l’espoir à ceux qui veulent réparer l’erreur du PL 100 avant qu’il n’ait causé plus de dommages.


La question demeure quand même de savoir à quelle enseigne loge le premier ministre dans ce dossier.


Hier soir, il en appelait à un maximum d’ouverture et à l’accueil des points de vue divergents.


Du temps de Robert Poëti, plusieurs rumeurs faisaient état d’une pomme de discorde entre ce dernier et Philippe Couillard sur le sujet des mécanismes à mettre en place pour encadrer UberX.


Je fais le pari que Jacques Daoust livre un projet de loi qu’aurait pu signer Robert Poëti.


Au moment où le Parti libéral s’apprête à annoncer ce jeudi un plan d’action en économie numérique, le gouvernement de Philippe Couillard joue peut-être plus gros qu’il ne le pense avec le dossier de Uber cette fin de semaine.


En maintenant le cap sur un projet de loi qui envoie le message que le PLQ n’a aucune volonté d’encadrer l’innovation et l’économie collaborative, Jacques Daoust torpille l’annonce de sa collègue qui lui a succédé à l’Économie.


Qui croira Dominique Anglade quand elle plaidera vendredi pour l’excellence numérique des entreprises québécoises quand son gouvernement n’est même pas capable de trouver un cadre pour Uber?


Le PLQ doit trouver un espace pour que puisse s’épanouir un service de transport prisé par la génération montante qui «fonctionne selon la culture de la Silicon Valley: favoriser la prise de décision rapide, l’action, l’initiative individuelle, une commercialisation combative, un développement des affaires guidé par les données et centré sur l’expérience du consommateur. Être le premier à essayer, quitte à se tromper. (source


Le prix à payer par le Parti libéral s’il donne raison à Jacques Daoust est de perdre le leadership dans le dossier de l’économie numérique.


Philippe Couillard réalise-t-il que son ministre des Transports peut causer autant de dommage à l’économie que quand il était à la tête de ce ministère?


Pire encore, si l’approche du projet de loi n° 100 n’est pas modifiée, elle risque de teinter tout le pilotage de la stratégie numérique du Québec.


Sur ce, je souhaite un bon conseil général à tous les libéraux réunis à Drummondville.


 




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