Iran : accord d’étape sur le nucléaire

Un accord incomplet qui reste à définir

Après un an et demi de tractations et huit jours de discussions à Lausanne, en Suisse, les grandes puissances et l'Iran ont annoncé les «paramètres clés» pour résoudre le dossier du nucléaire iranien. Mais le terme reste flou.
C’est un pré-accord qui a été signé jeudi à Lausanne. Il prend acte des points d’entente entre les deux parties : d’un côté, l’Iran, et, de l’autre, les 5 + 1 (les membres du Conseil de sécurité, plus l’Allemagne). Il fixe les problèmes à résoudre et, surtout, permet aux différentes parties de continuer à négocier jusqu’à un traité final, dont la date butoir est prévue au 30 juin. «C’est un grand jour. Retour au travail bientôt sur un accord final. L’UE, les 5 + 1 et l’Iran ont maintenant les paramètres pour résoudre les principales questions du programme nucléaire», a tweeté le secrétaire d’Etat américain, John Kerry.
Autre chant de victoire, de Barack Obama : «Les Etats-Unis avec leurs alliés et partenaires ont conclu une entente historique avec l’Iran qui, si elle est pleinement appliquée, l’empêchera d’obtenir l’armé nucléaire.»
A lire ces déclarations triomphalistes, on peut néanmoins s’étonner qu’au bout de discussions marathons de Lausanne - elles ont duré huit jours, faisant suite à des tractations pendant un an et demi, sans parler de celles d’auparavant qui s’étaient étalées des années - les négociateurs soient seulement parvenus à s’entendre sur les «paramètres», terme flou s’il en est. Le chemin de l’accord final s’annonce encore bien long même si des deux côtés de la table on a intérêt à régler l’épineux problème du nucléaire.
Du côté de Téhéran, on retrouve une satisfaction qui n’est guère différente de celle de John Kerry. «Des solutions sur les paramètres clés du dossier nucléaire de l’Iran ont été trouvées. L’écriture [d’un accord final] doit commencer immédiatement, pour être terminée d’ici le 30 juin», a déclaré le président Hassan Rohani sur Twitter.
La France est plus prudente. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius : «Cet accord est un accord d’étape qui comporte des avancées positives incontestables, mais il reste encore du travail à faire.»
Même tonalité à l’Eysée : «La France veillera, comme elle l’a toujours fait en lien avec ses partenaires, à ce que [les modalités précises de mise en œuvre] soient établies dans le souci d’aboutir à un accord crédible et vérifiable afin que la communauté internationale soit assurée que l’Iran ne sera pas en situation de se doter de l’arme nucléaire.»
Selon les premiers éléments divulgués de ce pré-accord ou accord-cadre, la capacité d’enrichissement d’uranium de l’Iran devra être réduite et Téhéran ne pourra maintenir que 6 000 centrifugeuses en activité (contre 19 000 actuellement). Les sanctions américaines et européennes seront levées en fonction du respect des engagements, a prévenu l’UE. «Tout accord final devra être endossé par le Conseil de sécurité» a souligné la chef de la diplomatie de l’UE, Federica Mogherini.


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