Interculturalisme et multiculturalisme : même combat!

Bouchard voit les droits des minorités partout, même lorsqu’ils n’y sont pas. Son regard est moins perçant quand vient le temps de reconnaître leurs devoirs. Pour lui, la Charte des droits a l’allure d’un texte sacré.

Enseignement intensif de l'anglais en 6e année

Gérard Bouchard est de retour. Désolé que les Québécois ne se soient pas convertis à la philosophie de l’accommodement raisonnable malgré ses recommandations, il organisera en mai un symposium « international » pour nous convaincre de ses vertus.
Le contexte est important. Dans plusieurs pays européens, on constate que le multiculturalisme a échoué, qu’il mène à la fragmentation sociale, à la perte d’identité collective ainsi qu’au gouvernement des juges.
Gérard Bouchard cherchera à nous convaincre que l’interculturalisme est l’alternative au multiculturalisme. Il ne faut pas se laisser bluffer. Le multiculturalisme et l’interculturalisme, c’est du pareil au même.
Au nom du « pluralisme identitaire », l’inter/multiculturalisme inverse le devoir d’intégration. La société d’accueil n’est plus sérieusement en droit d’imposer son identité, ses mœurs, ses coutumes aux nouveaux arrivants. Elle doit plutôt s’adapter à eux.
Pire encore : l’inter/multiculturalisme fait passer les caprices identitaires dans le registre des droits fondamentaux et donne à chacun le droit de crier à la discrimination si on se refuse à l’accommoder. Ne pas s’intégrer à la société d’accueil devient un droit fondamental.
Bouchard voit les droits des minorités partout, même lorsqu’ils n’y sont pas. Son regard est moins perçant quand vient le temps de reconnaître leurs devoirs. Pour lui, la Charte des droits a l’allure d’un texte sacré.
Évidemment, Bouchard prétend vouloir conserver la culture nationale. Peut-être. Mais la définition qu’il en donne est minimaliste, aseptisée. Il refuse d’instituer son statut de culture de convergence. En fait, Bouchard souhaite d’abord contenir la culture majoritaire.
Par exemple, l’immense majorité des Québécois a approuvé l’Assemblée nationale lorsqu’elle a refusé à quatre sikhs d’y pénétrer avec leurs kirpans. Gérard Bouchard a plutôt dit de cette décision qu’elle était « limite ».
Semblablement, le refus de consentir au clientélisme religieux dans la confection du menu des cafétérias relèverait d’un « débordement » de la culture majoritaire, qui abuserait nécessairement de ses privilèges.
L’inter/multiculturalisme est un fantasme d’ingénieurs sociaux imaginant la société comme un laboratoire. D’un côté, les « experts-en-diversité », de l’autre ceux qu’il faudrait rééduquer par une thérapie de l’ouverture censée arracher leurs préjugés.
Gérard Bouchard se fait même lyrique. L’interculturalisme serait un modèle de gestion de la diversité que le Québec pourrait offrir au monde, une solution originale pour piloter la « démocratisation » des rapports intercommunautaires.
La contribution du Québec à l’humanité? Une idéologie entraînant la dissolution progressive de l’identité des peuples occidentaux! On a le messianisme qu’on peut. Laissez-moi y penser…
Non merci, professeur Bouchard!


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