Indigné? Non....

Indigné et écoeuré.

Tribune libre

J'ai découvert au travers des pages des journaux et des sondages avec stupeur que la population vieillissante du Québec n'appuyait pas le mouvement actuel de contestation et les grévistes. C'est normal, la plupart des baby-boomers vieillissent et ont peur qu'on coupe dans leur acquis et pension et se dise: ''tant que c'est pas nous qui sommes touchés par les mesures on est OK...''. Ils vont découvrir trop peu trop tard que l'ont vis pour la génération qui s'en vient et non pour celle qui s'en va et que la tirelire ne nous suit pas malheureusement lorsque l'ont passe de vie à trépas....

C'est la jeunesse qui va s'occuper de nos vieux tantôt. Comment pensez-vous qu'ils s'occuperont de ces gens avec respect, si nos aînés n'ont pas daigné les respecter quand c'était le temps de le faire... On prône par l'exemple... Non pas par le silence...
Sans lancer la pierre à personne, la caricature et ce texte s'adressent à la droite silencieuse, qui tend à juger les étudiants qui sont dans la rue aujourd'hui et qui appuie un gouvernement qui est sans doute le plus corrompu de toute l'histoire québécoise. Je vais vous donner un exemple de cette droite baby-boomer pourrie: je travaille dans le milieu de la santé depuis 17 ans et j'ai deux fois sorties dans les rues pour manifester avec mon syndicat, car le gouvernement s'attaquait de plein fouet à ma qualité de vie. En mars 2010, nous étions plus de 300000 personnes à Montréal pour dénoncer ce gouvernement... Quand est venu le temps de négocier notre convention collective et nos salaires lors des des deux dite grève soit en 1989 et 2010, les baby-boomers ont adopté massivement l'adoption de notre convention collective même si les mesures adoptées apportaient peu ou presque pas de changement significatif à nos salaires et avantages sociaux. Car le rejet de cette offre voulait dire que nous tombions en grève et que chaque jour de grève coûtait de l'argent pour chaque syndiqué en guise d'amende (prélevé sur les journées d'ancienneté et de pension.).
Nos salaires sont parmi les plus bas non pas au Canada, mais en Amérique du Nord! Notre échelle de salaire ne suit même pas le cout de la vie et les augmentations du salaire minimum entre les deux conventions collectives ont augmenté de 700% comparativement à nos augmentations salariales du secteur de la santé. Nos salaires ne suivent plus depuis plus de 20 ans l'inflation et les augmentations ne sont plus au prorata du coût de la vie. Alors ceux qui disent que je suis bien payé dans le secteur de la santé à 18.50 de l'heure comme préposés aux bénéficiaires, dites-vous que je suis un employé de l'état parmi tant d'autres dont le gouvernement impose encore plus le salaire que la moyenne nationale justement à cause de mon statut d'employé de l'état. Les déductions sur ma paye sont complètement malades et sont de l'ordre de plus de 60%.
Et pour ceux qui croient qu'on se pogne le cul, venez passer une journée avec moi à l'urgence ou sur une unité de soins... Vous comprendrez que je la mérite mon argent autant sinon plus que le soudeur ou la secrétaire exécutive de la banque. Depuis 17 ans, j'ai fait plus de 140 massages cardiaques et ''emballés '' plus de 300 morts (soins bilan) et je ne compte plus le nombre de cacas et de vomi j'ai nettoyé dans ma carrière... Alors, je défie quiconque de se plaindre de son ouvrage en disant que les employés de l'état son choyés... Les cadres peut-être, mais pas les ouvriers du secteur de la santé que sont les infirmières et les préposés aux bénéficiaires!
Pour revenir à mes fidèles compagnons de travail baby-boomer qui sont plus d'une centaine de milliers dans le secteur de la santé, ont répondu dans un récent sondage avoir voté pour la récente convention collective par peur de perdre des années d'ancienneté et de l'argent sur leur fond de pension même s’il savait que la convention en était une de merde pour les travailleurs et qu'elle laissait un héritage obscur pour tous les jeunes travailleurs de la santé qui sont dans le milieu depuis moins de 15 ans ou depuis peu ou qui débute dans ce secteur. Ils ont avoué candidement se foutre des jeunes parce qu'il ne leur restait que peu de temps avant de prendre leur retraite et que ce n'était plus leurs problèmes...
C'est là qu'ils ou qu'elles font une grossière erreur...
Ils seront plus de 35% de la population du Québec à prendre leur retraite d'ici les 10 ou 15 prochaines années et si nos conditions de travail de s'améliore pas dans le secteur de la santé et ne sont pas rehaussées à la même hauteur et au même pourcentage qu'à l'échelle nationale, les futurs travailleurs seront légions à quitter ce milieu, car, il ne faut pas se leurrer, il y aura bientôt plus de personnes âgées aux Québec que d'adultes et de jeunes adultes réunis.
Si vous regardez dans les médias, les derniers sondages crédibles (Léger Marketing) fait état que chez plus de 2000 répondants de 60 ans et plus se retrouve le plus de gens réfractaires à apporter leur appui aux étudiants et qu'il sont d'accords avec la loi 78 et la hausse des frais de scolarité.
L'OIIQ-L'ordre des infirmières et infirmiers du Québec a annoncé récemment qu'il était pour exiger très bientôt le bac pour la profession infirmière. À cause des fameuses hausses plus personne ne voudra se diriger dans ce domaine à cause justement des frais de scolarité élevé ou parce qu'il n'auront tout simplement plus les moyens de se rendre jusqu'à ce niveau. Ce qu'il restera aux personnes intéressées à joindre le milieu de santé, mais qui n'a pas les moyens de poursuivre des études universitaires, ce sont des études professionnelles pour obtenir un DEP pour devenir infirmiers et infirmières auxiliaires. Quand on sait que la différence de salaire entre un préposé et une infirmière auxiliaire qui commence est moins de 5$, il sera beaucoup moins intéressant pour ceux-ci ou celles-ci de travailler dans le secteur de la santé déjà surchargé de travail. Alors, imaginer ce que seront nos hôpitaux dans 10 ou 15 ans d'ici quand le système sera surchargé de personnes âgées malades...
Ce n'est pas une vision apocalyptique de notre société. Ceci est bien réel. C'est ce qui nous attend d'ici quelques années si nous ne réagissons pas et laissons la droite diriger notre province qui a de toute évidence la sombre intention de privatiser tout le secteur public. Cela a déjà commencé avec les PPP. Vous croyez que cela s'arrêtera aux PPP dans le milieu de la santé et aux hausses de frais de scolarité? Ne soyez pas crédules s'il vous plait... Vous êtes plus intelligents que cela....
C'est là que ce que je disais plus haut dans ce texte prend tout son sens...
Ils vont découvrir trop peu trop tard que l'ont vis pour la génération qui s'en vient et non pour celle qui s'en va et que la tirelire ne nous suit pas malheureusement lorsque l'ont passe de vie à trépas.... C'est la jeunesse qui va s'occuper de nos vieux tantôt.. Comment pensez-vous qu'ils s'occuperont de vous avec respect, si nos aînés n'ont pas daigné les respecter quand c'était le temps de le faire...
Et je le répète encore: on prône par l'exemple... Non pas par le silence...
En terminant, j'aimerais vous dires que les baby-boomers qui sont dans ce mouvement de contestation avec nous, sont ici justement par qu'il appui le mouvement étudiant et ne devrait pas en conséquence se sentir visé par nos commentaires. Car elle vise la droite qui s'oppose aux mouvements étudiants et qui appuie ce gouvernement corrompu...
Steve Brosseau
Administrateur-fondateur du MCNQ


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    1 juin 2012

    Tout à fait d'accord avec vous M. Fortin. J'ai le même âge que vous et je porte fièrement le carré rouge depuis longtemps.
    Aux côtés des jeunes de ce parti j'ai porté fièrement la banderole de l'Option nationale tout au long de la longue marche du 22 mai.
    SVP monsieur Brosseau prenez conscience que ce conflit en est un de valeurs, pas de générations.

  • Gaston Boivin Répondre

    31 mai 2012

    Je crois monsieur Fortin que votre mise au point est appropriée et juste et que votre façon de voir les choses est la bonne.

  • Oscar Fortin Répondre

    31 mai 2012

    Steve, je ne vois pas pourquoi vous faite intervenir le conflit des générations dans un débat qui repose davantage sur des appartenances idéologiques ou du "moi premier servi". Il y a autant de gens de droite et de gauche dans à peu près toutes les générations, incluant celle des étudiants et des jeunes. Le "moi premier servi" prend une place souvent fort disproportionnée par rapport à sa justification objective. Comme le dit le dicton "charité bien ordonné" commence par soi-mëme, mais elle ne doit pas s'arrêter à soi-même.
    J'ai 71 ans, sans doute bénéficiaire de ce qu'a été la révolution tranquille et pourtant je suis complètement engagé avec les préoccupations et les demandes des étudiants et des défavorisés de la société. Je suis loin d'être le seul de mon âge à partager ce sentiment et cet engagement.
    Je trouve regrettable, et je me garde bien de vous en prêter l'intention, que certains groupes, idéologiquement identifiés à la droite, cherchent constamment à faire dévier les débats de fond sur un conflit de générations, sur les bébé-boomers etc. Il veulent mettre la chicane dans la famille pour dépouiller plus facilement le Québec. C'est comme s'ils ne voudraient pas que l'on regarde ce que l'on fait avec les richesses naturelles du Québec que nos gouvernements dilapident à plus que rien. Là, il y a des ressources pour répondre à nos besoins sociaux, à notre éducation et à bien d'autres choses. Si le privé fait des milliards de dollars avec ces richesses, pourquoi ne pourrions-nous pas en faire autant. Nous leur mettons tout cuit dans la bouche pour des miettes.
    Un exemple, est celui de la Bolivie. Lorsqu'en 2006, Evo Morales a entamé la prise de contrôle des richesses naturelles et de leur développement, les réserves internationales de la Bolivie ne dépassaient pas les 3 milliards de dollars. Six ans plus tard ils sont de l'ordre de 30 milliards de dollars. Il a fallu qu'un gouvernement prenne les intérêts du bien commun d'un peuple pour que ça se produise. Il en va tout autant de la fiscalité et des subventions consenties aux compagnies privées.
    Dire que les bébé-boomers sont la cause des problèmes financiers du Québec c'est, à mon humble avis, dévier du véritable débat qui doit porter sur la gestion de nos richesses, à tous les niveaux, pour répondre adéquatement au bien commun de la société.
    Avec tout mon respect