Hydro n'a toujours pas justifié son recours aux compteurs intelligents

Les "affaires"


Louis-Gilles Francoeur - Hydro-Québec n'a encore offert aucune justification sérieuse devant la Régie de l'énergie pour expliquer les raisons qui l'amènent à installer des compteurs dits «intelligents» dans 3,7 millions de foyers québécois, ont affirmé hier plusieurs groupes environnementaux et sociaux en conférence de presse à Montréal.
La démonstration réclamée d'Hydro-Québec à trois semaines de l'audience qui sera consacrée au dossier, ont-ils dit, doit être centrée sur la nécessité d'obtenir des informations quotidiennes, voire horaires, sur la consommation des clients québécois par l'entremise d'un septième réseau d'émetteurs de radiofréquences et d'antennes-relais dans les maisons et les quartiers de tout le Québec, en plus de ceux des géants des télécommunications.
L'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), le groupe Stratégies énergétiques et Sauvons nos enfants des micro-ondes (SEMO), en plus du comité d'opposants en gestation dans le quartier Villeray estiment que la société d'État aurait pu songer à des technologies moins invasives dans la vie personnelle des gens et surtout plus sécuritaires pour la santé publique.
Selon le Collectif SEMO, «comparés au téléphone cellulaire de base, les besoins en puissance des micro-ondes pour alimenter des appareils cellulaires dits intelligents sont 24 fois supérieurs, et pour les tablettes [iPad], ils sont supérieurs de 120 fois».
Six fois seulement
Ces groupes exigent la suspension du programme en cours tant que la société d'État n'aura pas démontré que ses nouveaux compteurs ne vont émettre des radiofréquences que six fois par jour, comme elle le prétend.
Comme le révélait récemment Le Devoir, des mesures effectuées par le spécialiste en électromagnétisme, Stéphane Bélainsky, ont plutôt démontré que les compteurs installés dans le cadre des trois projets-pilotes complétés — dans Villeray, à Montréal, à Boucherville et à Magog — émettent plutôt entre 1440 et 2880 fois par jour. De plus, ce système d'émissions à intervalles courts augmenterait certains risques de cancer. Comparée à un téléphone cellulaire de base, ont affirmé les groupes hier, la densité de puissance à un mètre «dépasserait, selon le compteur utilisé, de 671 à 4980 fois la recommandation d'exposition extérieure» de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.
Les groupes ont insisté sur le fait qu'Hydro-Québec se cache derrière la norme dite du «Code de sécurité 6» en vigueur au Canada, 6000 fois plus tolérante que la norme européenne, laquelle tient compte des impacts biologiques des radiofréquences.
Sans une justification stricte de la nécessité d'avoir des rapports horaires par un réseau de radio-fréquences de la consommation individuelle des clients hydro-québécois, on peut se demander, estiment les groupes, quand Gaz Métropolitain ou les pétrolières réclameront les mêmes renseignements, une intrusion dans la vie personnelle des gens jugée inacceptable en plus de les exposer involontairement à des champs électromagnétiques dont les impacts inquiètent de plus en plus la vaste majorité des chercheurs indépendants de l'industrie des télécommunications.


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