Hong Kong: bagarres entre camps adverses, reflet d’une tension croissante

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Pékin envoie des « civils » contre-manifester





Hong Kong | Plusieurs bagarres ont éclaté samedi à Hong Kong entre militants prodémocratie et des partisans progouvernementaux, reflet de la tension grandissante entre les deux camps.


Un groupe d’hommes, dont certains agitaient des drapeaux chinois et portaient des t-shirts bleus sur lesquels était écrit «J’aime la police de Hong Kong», ont attaqué des militants qui semblaient appartenir au mouvement prodémocratie, dans une galerie marchande du quartier de Fortress Hill. 


De nombreuses vidéos, postées sur internet, montrent ces hommes en train d’attaquer à coups de poing, de pied et de bâtons surmontés de grands drapeaux, un groupe de jeunes, sous les yeux de passants terrifiés.  


La police hongkongaise, contactée par l’AFP, n’a pas fait de commentaires. 


Peu avant cette bagarre, des hommes appartenant au groupe des partisans progouvernementaux ont été filmés en train d’enlever des Post-it et des messages hostiles au gouvernement sur les murs dits «de Lennon» qui se sont multipliés à travers la ville au grand déplaisir des soutiens de Pékin. 


Mouvement «toujours vivant»


Rapidement, des habitants se sont pressés pour couvrir à nouveau ce mur de papiers multicolores. 


«Cela me met en colère», a déclaré à l’AFP un manifestant prénommé Ed. 


«Ces murs sont une forme de soutien émotionnel, ils montrent que le mouvement est toujours vivant. Même s’ils le détruisent, nous le reconstruirons», assure ce militant prodémocrate de 37 ans. 


Des bagarres entre prodémocratie et pro-Chinois ont ensuite éclaté dans un autre centre commercial, le Amoy Plaza, situé de l’autre côté de la baie.  


Selon un photographe de l’AFP, présent sur les lieux, environ 200 personnes s’étaient rassemblées pour agiter des drapeaux chinois et chanter l’hymne national.  


La bagarre a éclaté quand les militants prodémocratie sont arrivés sur place. Des personnes étaient en sang et souffraient de contusions. 


Des policiers, armés de boucliers et de casques, sont intervenus pour mettre fin à cette rixe. 


Selon le South China Morning Post, des bagarres ont également éclaté entre les deux camps dans une station de métro de Hong Kong. 


Hong Kong traverse depuis bientôt 100 jours sa pire crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, avec des manifestations et des actions quasi quotidiennes, qui ont parfois dégénéré en violents affrontements entre radicaux et force de l’ordre. 


Le récent retrait définitif du projet de loi sur les extraditions, qui avait mis le feu aux poudres en juin, ne semble pas avoir apaisé la colère des manifestants.  


Ils ont élargi leurs revendications, toutes liées à la dénonciation du recul des libertés et de l’emprise grandissante de Pékin sur sa région semi-autonome. 


Face à ce mouvement de contestation qui s’installe dans la durée, les antagonismes des deux camps semblent s’exacerber au fil des jours. 


Au cours des derniers jours, des bagarres ont éclaté à plusieurs reprises entre des militants prodémocratie rassemblés pour entonner Gloire à Hong Kong, un chant qui s’est imposé comme l’hymne de la contestation hongkongaise, et des partisans pro-Pékin qui chantaient l’hymne national chinois. 


Les militants prodémocratie ont appelé à un grand rassemblement dimanche, mais il a été interdit par la police.  


D’autres manifestations sont également prévues pour les deux prochains week-ends et le mouvement appelle à une grève générale à compter du mois d’octobre, au moment où Pékin s’apprête à célébrer le 70e anniversaire de la fondation de la Chine communiste. 


 




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