Le président du Conseil du trésor, Sam Hamad, s’est dit sensible lundi aux demandes des différents groupes l’appelant à protéger les lanceurs d’alerte qui travaillent pour une entreprise privée.
Il envisage d’élargir la portée de la protection offerte dans le projet de loi 87 aux employés du secteur privé qui divulgueraient des « actes répréhensibles dans l’utilisation des fonds publics ». « Je suis ouvert à le regarder. […] Il faut regarder les fonds publics. Quand les fonds publics sont en question, c’est là qu’on veut avoir la divulgation, c’est ça le principe », a-t-il soutenu dans une entrevue éclair avec Le Devoir lundi après-midi.
M. Hamad a aussi réitéré sa volonté d’amender le projet de loi 87 afin d’y assujettir les employés des municipalités.
« Comment le gouvernement peut-il affirmer vouloir endiguer la corruption en imposant cette loi uniquement au secteur public ? », a demandé le président du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), Richard Perron, aux élus chargés d’étudier le projet de loi 87. « La transparence ne peut être seulement l’affaire du secteur public. Les entreprises privées qui signent d’importants contrats avec le gouvernement devraient, elles aussi, être soumises aux dispositions de ce projet de loi », a-t-il ajouté.
Dans sa forme actuelle, le projet de loi laisserait en plan un ingénieur qui dénoncerait de la falsification de factures au détriment de l’État québécois, selon le SPGQ.
« Strictement cosmétique »
L’ingénieur François Beaudry, qui a été le premier à attirer l’attention, à visage découvert, sur la collusion dans l’attribution des contrats publics de construction, dit avoir ressenti une « profonde déception » à la lecture du projet de loi 87. « Le domaine d’application est tellement limité qu’il m’apparaît strictement cosmétique et presque inutile pour les secteurs névralgiques comme celui de la construction et des investissements publics », a fait valoir le retraité du ministère des Transports. « Les témoignages utiles et révélateurs [entendus à la commission Charbonneau] sont tous, à ma connaissance, venus des entrepreneurs, ingénieurs, administrateurs du secteur privé », a-t-il souligné à gros traits lors de son passage à l’Assemblée parlementaire.
Le SPGQ a également appelé le gouvernement libéral à prévoir de « nouveaux fonds et de nouveaux effectifs », notamment au bureau du Protecteur du citoyen, pour « protéger et défendre » les lanceurs d’alerte et ainsi provoquer « le choc culturel dont a besoin le mode actuel de gestion basée sur la loi du silence ».
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LANCEURS D’ALERTE
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