Goldman Sachs sur la sellette - Le coup du gendarme

Le motif? Fraude. Gigantesque fraude.

L’Empire - mondialisation-colonisation


Après des mois d'enquête, la Securities and Exchange Commission (SEC), soit le gendarme de la Bourse américaine, a orchestré une onde de choc en déposant une poursuite contre la plus influente banque d'affaires du monde: Goldman Sachs. Le motif? Fraude. Gigantesque fraude.
Avant toute chose, il faut s'arrêter à la manière choisie par la SEC pour mener le dernier chapitre du dossier Goldman Sachs. Au milieu de l'année dernière, les patrons de cet établissement, soit dit en passant craint entre tous, ont été informés qu'une enquête portant sur leurs agissements avant et pendant la crise financière était en cours. Contrairement à la coutume, jamais la SEC, au fur et à mesure qu'elle levait le voile sur le vilain, n'a proposé la négociation d'une entente à l'amiable. Quoi d'autre? Contrairement à l'habitude, la SEC a déposé sa requête sans avoir prévenu au préalable la direction de Goldman.
Dans l'attitude de la SEC, il y a évidemment un calcul politique: frapper un grand coup pour mieux marquer l'imagination d'un peuple américain très remonté contre Wall Street quelques jours avant que les démocrates ne présentent leur réforme du système financier. De cette réforme, on sait qu'elle devrait trancher avec le laxisme qui a caractérisé la gestion par les autorités du secteur concerné depuis 1999, date à laquelle
l'administration Clinton avait levé les derniers écrous qui empêchaient les sorciers de Wall Street de confectionner leurs recettes toxiques. On pense...
On pense évidemment à celle concoctée par les maîtres-jongleurs d'algorithmes de Goldman. Tout a commencé à la fin 2006, il y a donc quatre ans de cela, lorsque deux de ces derniers ont tiré la sonnette d'alarme en affirmant que le marché immobilier n'éviterait pas une implosion d'envergure. Leurs supérieurs leur ont alors demandé de concevoir un véhicule financier regroupant des hypothèques vermoulues.
Imaginons, c'est sérieux, un pâté chinois. Le dessus avec sa couche de purée présentable cache une couche de maïs pourri qui camoufle une couche de viande datée. Et alors? Les cuisiniers de Goldman ont préparé leur plat de telle manière que la moindre incision sur le dessus provoque une intoxication totale. Bien au fait des vices contenus, ils ont mis en marché leurs produits, les ont vendu, pour mieux parier contre eux après coup.
Autrement dit, ils savaient avoir refilé pour des milliards de dollars de fictions financières à AIG que l'État a été obligé de secourir en alignant près de 80 milliards! Ils savaient que la Royal Bank of Scotland, la plus importante banque universelle du Royaume-Uni, était percluse de pilules toxiques à la suite de l'acquisition d'une banque néerlandaise auprès de qui Goldman avait écoulé, moyennant des milliards d'espèces bien sonnantes, ses pâtés indigestes.
On insiste. Ils ont joué contre AIF, la Royal Bank of Scotland, la Deutsche Bank et beaucoup d'autres parce qu'ils savaient. Ils savaient les avoir toutes enduites d'une pommade si nocive qu'elle pouvait rapporter des dizaines et des dizaines de milliards à ceux qui savaient. Comme quoi, cela confirme, contrairement à ce qu'affirment ceux qui ne jurent que par l'efficacité de la main invisible, soit l'imam occulté de l'économie, que la somme des informations détenues par le vendeur est supérieure à celles de l'acheteur.
Les conséquences désastreuses qu'ont eues les actions malfaisantes de Goldman Sachs et autres JP Morgan sur des millions et des millions d'individus, voire des pays, devraient se traduire par l'imposition d'une réforme composée à l'aune d'un minimum d'éthique. L'éthique de responsabilité davantage que l'éthique de conviction.


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