25 milliards de primes - Amoral

L’Empire - mondialisation-colonisation



Il y a obligation de rester calme et de respirer exclusivement par le nez. Les 25 gérants des principaux fonds spéculatifs américains ont avalé des revenus, des salaires, des primes, avoisinant ceux que les banques d'affaires de Wall Street ont accordés à leurs employés. On insiste, 25 personnes, 25 individus, ont empoché des rémunérations dépassant les 25 milliards, somme à comparer avec la trentaine et des poussières de millions que des dizaines et des dizaines de courtiers travaillant pour Goldman Sachs et consorts se sont partagés.
Comment qualifier le plus adéquatement possible cette réalité quand on a qualifié d'outrance celle dessinée il y a quelques mois par les banques? Comment nommer cette nouvelle matérialité financière lorsque celle composée toujours par Goldman et compagnie mettait en relief la crise morale qui rythme jour après jour cette activité économique? Comment observer les devoirs de la rationalité alors que les sommes en jeux dépassent l'entendement, voire interdisent l'analyse un tantinet logique et posée?
Au rami de la spéculation édition 2009, David Tepper est arrivé bon premier en récoltant quatre milliards. Bonté divine! Quatre mille millions! C'est colossal dans le sens le plus monstrueux du terme quand on sait que ce Tepper s'est nourri sur la bête. Sur l'État. Au plus fort de la crise, soit à l'automne 2008, Tepper a fait l'acquisition à vil prix d'actions privilégiées et d'obligations des banques ainsi que du géant de l'assurance AIG pariant que l'État des contribuables viendrait à leur secours en injectant des milliards et des milliards dans le circuit. Autrement dit, Tepper a tiré un profit maximum des subventions gouvernementales sans créer une goutte de richesse.
La beauté de la chose, doit remarquer tout comptable ayant la fibre du cynisme bien affûtée, c'est que Tepper et ses collègues ne paieront pas, proportionnellement causant, autant d'impôts que monsieur Tout-le-Monde. Il se trouve en effet que ces milliards sont inscrits à la rubrique gain en capital, moins taxée que celle des revenus. Et ce, grâce à la fourberie politique des élus du Congrès qui se complaisent dans le rôle de figurants. Oui! Cela fait des mois qu'ils discutent de ce sujet en usant de sophismes et juste de sophismes pour mieux anesthésier une opinion publique tétanisée par des millions de faillites personnelles. C'est à pleurer!
Que l'on y songe. Cela fait maintenant près de deux ans que la crise financière a connu ses premiers soubresauts. Et qu'a fait le gouvernement? Rien, absolument rien. Ou plutôt si: Bush d'abord, Obama ensuite, ont adopté les pas d'une valse-hésitation d'autant plus irresponsable que tous les éléments, les moteurs, les vices, les immoralités, les perversités, de la crise 2008 sont toujours réunis, toujours consommés.
Ces 25 milliards illustrent mieux que n'importe quel chiffre l'adage qui dit que «l'argent est plat afin de mieux l'empiler».


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