«Fucking Frogs» : la victoire des Québécois et du Gros Bon Sens!

Des excuses publiques seraient plus qu’à propos, mais si le préfet de discipline de la LNH avoue ses torts à ses employés, ce sera ça de gagné.

Quand le sport devient politique



Les aveux de Shane Doan dans la tristement célèbre histoire de l’insulte «Fucking Frogs» lancée aux arbitres et juges de lignes québécois qui officiaient le match Canadien-Coyotes du 13 décembre 2005 permettent aux Francophones de célébrer plusieurs petites victoires.
On ne se contera pas d’histoire, nous sommes encore loin d’avoir gagné la guerre, surtout que le Canadien ne semble pas vouloir aider la cause de ceux qui patinent à l’ombre du Centre Bell.
Mais plusieurs victoires méritent d’être soulignées et ma foi célébrer(sic).
La victoire de Michel Cormier d’abord. Le juge de lignes francophones qui a décidé de dénoncer l’insulte que des joueurs des Coyotes venaient de lui cracher au visage après une défaite, une autre, de cette équipe alors dirigée par Wayne Gretzky.
Surtout que Cormier avait avisé à plusieurs reprises les joueurs des Coyotes et leurs entraineurs qu’ils tiraient dangereusement sur l’élastique en insultant comme ils le faisaient, les arbitres qu’ils accusaient de favoritisme parce qu’ils travaillaient au Centre Bell.
À noter que c’était la première fois – ou l’une des très rares fois – que quatre officiels de la Belle Province se retrouvaient sur la glace du Centre Bell en même temps.
Victoire pour Cormier donc que la LNH a ridiculisé en acceptant les explications émises par Doan et les Coyotes à l’époque, explications qui soutenaient que jamais au grand jamais des insultes de la sorte n’avaient été lancées.
J’ose espérer que Colin Campbell, qui avait alors balayé du revers de la main le rapport d’événement signé par les Québécois, aura la décence de s’excuser à leur endroit.
Des excuses publiques seraient plus qu’à propos, mais si le préfet de discipline de la LNH avoue ses torts à ses employés, ce sera ça de gagné.

Victoire aussi pour Denis Coderre, notre coloré ex-ministre des sports, grand défenseur des Québécois sur la scène canadienne. Il a beau mettre épais de sirop d’érable sur ses tartines d’indignation, un fait demeure : dans ce dossier, Coderre, et Coderre seulement – avec l’appui des médias francophones il est vrai à commencer par mon grand frère Réjean Tremblay et Ron Fournier – a pris le flambeau et l’a porté bien haut dans ce dossier.
Coderre avait non seulement dénoncer les propos de Doan, mais réclamé également son exclusion d’Équipe-Canada en vue des Jeux olympiques de Turin parce qu’il ne pouvait représenter, selon lui, le plus meilleur pays du monde tout en crachant au visage d’un grand pan de cette nation.
Victoire aussi, et surtout, pour le gros bon sens.
Dans les jours qui ont suivi cet incident diplomatique, tous les Don Cherry du Rest Of Canada, avaient démoli les prétentions des officiels en soutenant, une main sur le cœur et l’autre sur la bible, que Shane Doan, en pieu catholique qu’il est, ne pouvait avoir commis le péché mortel d’avoir dit le mot «Fucking!»
Un mot qui meuble le vocabulaire de bien des Québécois qui ne sont pas au courant de l’impact négatif qu’il représente en anglais.
Le «F Word» comme le disent les anglos est non seulement à proscrire, il serait cause de congédiement s’il était lancé en ondes à la radio ou à la télé, voire écrit dans un journal le moindrement sérieux.
Que Doan ait dit ou non les mots «Fucking Frogs» dans l’ordre ou le désordre m’importe peu. Voir pas du tout. Car ce n’est pas le mot Fucking qui était offensant pour les officiels et tous les Québécois fiers de l’être, mais le fond du message.
Un message qui soutenait que les Coyotes devaient s’attendre à rien de moins de la part de Frogs qui s’étaient rangés dans le camp d’autres Frogs.
Comme si le Canadien était encore aujourd’hui, et même en 2005, le dernier rempart des francophones dans la LNH.
C’est ce message, avec tout son poids de calomnie, d’injure, voire de racisme, qui méritait d’être puni par la LNH et dénoncé par nos amis du Rest Of Canada.
Mais au lieu de comprendre ce que les mots voulaient dire, ils se sont contentés de prétendre que le «F Word» avait été inventé.
Doan ne dit pas que les mots Fucking Frogs ont été prononcés par lui ou Ladislav Nagy, son coéquipier tchèque de l’époque, qui était lui-aussi au centre de la tempête.
En passant, Nagy, pendant son séjour d’une saison à Halifax, en 1998-1999, dans la LHJMQ, a eu amplement le temps d’apprendre ce qu’était un Frog et d’apprendre la portée de ce que veut dire l’expression «Fucking Frog»…
Mais voilà : ce dont Doan convient, et c’est crucial dans le dénouement de l’affaire, est que des propos injurieux ont été tenus à l’endroit des officiels québécois et que Denis Coderre, comme tous ceux qui ont dénoncé ces excès méprisants, avait complètement raison de monter aux barricades pour exiger des excuses.
J’ai hâte de voir si elles viendront et d’où elles viendront…
Entre les lignes
À part ça?
Tout va bien. Les plus belles journées de l’été sont arrivées.
Étienne et Arnaud viennent de rejoindre leur grande sœur Mathilde au Collège Laval, c’est donc tranquille à la maison, mon golf va pas mal, je me prépare pour le championnat du club et le tournoi du Canadien, le 16 septembre prochain, la saison de soccer des gars prend fin en fin de semaine, en même temps que les camps d’entraînement de hockey se mettent en branle, Mathilde et ses championnes de coéquipières de Pirouettes multiplient les heures dans les arénas, déjà, et dans quelques jours ce sera au tour des joueurs du Canadien.
En passant, vous l’aimez autant qu’au printemps votre équipe?
Je vous demande ça parce que j’ai des amis qui, déçus, voire très déçus des derniers mois, ont décidé de changer de camp.
Et dire que les Nordiques ne sont pas encore de retour.
Je vais vous conter ces histoires en début de semaine prochaine.
Parlant des Nordiques, leur retour est non seulement probable, il est pratiquement acquis selon à qui on parle dans la Belle Ville. J’y ai fait quelques visites au cours des dernières semaines, j’étais même au tournoi de golf des Remparts de Patrick Roy, de Jacques Tanguay et de quelques autres grands décideurs de ce qui se passe, ou ne se passe pas, à Québec et j’ai bien des choses à vous écrire sur le sujet.
En début de semaine prochaine.
Surveillez Tiger ce week-end : maintenant qu’il sait combien son divorce lui coûtera, il n’a plus le choix, il doit retrouver le chemin de la victoire pour boucler ses fins de mois.
On rit bien, mais tu as beau être riche, ou très riche, signer un chèque de 100 millions, ça doit faire trembler les mains un brin…
Il y a aussi les gros chars et les racing poupounes en ville. Je ne suis pas un grand fan, mais pour ceux que ça intéresse…
On reconnecte dans pas long!


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