FONDATION ÉQUIPE QUÉBEC

François Legault sommé de tenir parole

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Pour une équipe nationale québécoise dans tous les sports


Mikaël Kingsbury drapé de bleu sur le podium d’une Coupe du monde et Alexis Lafrenière avec une fleur de lys sur la poitrine. Robert Sirois ne lâche pas le morceau avec son idée d’Équipe Québec lors des événements sportifs internationaux. 


Dans un livre fraîchement imprimé, il exhorte même le premier ministre François Legault à respecter l’appui qu’il avait manifesté à son projet lorsqu’il siégeait dans l’opposition.


L’ex-joueur de la Ligue nationale de hockey, qui milite depuis des années pour que les athlètes québécois forment une nation dans toutes les compétitions autres que les Jeux olympiques, relance le sujet avec son livre Équipe nationale du Québec, un projet rassembleur et identitaire, un ouvrage de 171 pages dont le lancement s’effectuera samedi à Piedmont, dans les Laurentides.



Mikael Kingsbury aurait été flamboyant avec le drapeau bleu du Québec sur le podium aux Jeux de Pyeongchang en 2018.

Photo d'archives, Didier Debusschère

Mikael Kingsbury aurait été flamboyant avec le drapeau bleu du Québec sur le podium aux Jeux de Pyeongchang en 2018.




Le Québec, une nation


« Depuis 2006, le Québec est reconnu par l’UNESCO comme étant un peuple avec un territoire », rappelle l’auteur, qui y voit la cohérence d’être représenté « dans tous les sports au même titre que les quatre nations qui forment le Royaume-Uni, soit l’Écosse, l’Irlande du Nord, le Pays de Galles et l’Angleterre, qui ne sont pas des pays, mais des nations non souveraines au même titre que le Québec ».


« Mon but, c’est de voir le Québec [...] participer aux Jeux du Commonwealth, aux Jeux panaméricains, aux Coupes du monde et aux championnats du monde dans tous les sports, mais comme le Royaume-Uni, le Québec se joint au Canada pour les Jeux olympiques », propose Sirois en entrevue avec Le Journal.








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Mouvement de pression


Plus d’une décennie après un premier bouquin paru en 2009 dans lequel il prêchait pour une équipe du Québec lors du championnat mondial de hockey junior (Le Québec mis en échec), Robert Sirois jette aujourd’hui une nouvelle pierre dans la mare politique.


Tout en rappelant les décisions du gouvernement libéral de Philippe Couillard d’avoir « jeté à la poubelle » une étude de faisabilité que lui avait commandée Pauline Marois alors au pouvoir, cette fois, c’est François Legault que l’auteur invite à se mouiller.


« Je veux créer un mouvement de pression envers le gouvernement du Québec pour que Legault tienne sa parole », dit-il.


Sirois s’explique mal pourquoi le premier ministre a refusé de discuter d’une motion déposée par le Parti québécois, en juin 2019, sur la pertinence de voir le Québec être représenté comme une nation lors des événements internationaux. Il juge ce refus contradictoire après qu’il eut versé, à l’époque où il siégeait dans l’opposition, des montants de 200 $ à trois occasions à la Fondation Équipe-Québec « afin de contribuer à la pérennité de votre mission ».


« Les trois lettres avec les sommes d’argent de son budget discrétionnaire qu’il nous a envoyées sont en copie dans mon livre. Il ne pourra pas dire que ce n’est pas vrai », argue l’auteur qui a lancé cette fondation en 2013 en compagnie d’André Matteau.


Un effet rassembleur


Robert Sirois mise sur l’effet rassembleur que générerait une équipe fleurdelisée, tous sports confondus. Il dit imaginer une soirée dans un stade olympique galvanisé par un match de soccer entre le Mexique et le Québec.


« On aurait des joueurs originaires du Maghreb, d’Haïti, de Russie, des Grecs, des Italiens, des Québécois tricotés serrés, etc. Notre diversité serait représentée avec cette équipe. Vous pouvez être certains que les Grecs, les Italiens, les Haïtiens seraient tous derrière la fleur de lys parce que les joueurs de leurs communautés feraient partie de l’équipe du Québec. » 


Le mondial junior, l’élément déclencheur 


Sa carrière dans la Ligue nationale de hockey avait aidé Robert Sirois à aiguiser son regard sur la place que devrait prendre le Québec dans l’univers du sport. La faible représentation des joueurs québécois au championnat mondial de hockey junior a servi de détonateur pour la revendiquer.


Militant pour la nation


En 2009, l’ex-attaquant des Flyers de Philadelphie et des Capitals de Washington a publié le livre Le Québec mis en échec dans lequel il souhaitait voir le Québec envoyer sa propre équipe au Mondial junior afin de contrer le favoritisme qu’il observait dans la LNH. Sa nouvelle carrière de militant pour la nation venait de s’élancer.


« Certaines années, le Québec a un joueur (dans l’équipe canadienne), d’autres années, il y en a deux ou trois maximum. Alors, tous les autres Québécois qui jouent dans la LHJMQ n’ont aucune visibilité. Quand on sait que des équipes de la Ligue nationale n’ont même pas de recruteurs au Québec, ça n’aide pas trop nos joueurs, à part nos exceptionnels, à pouvoir se mettre en valeur », déplore-t-il encore aujourd’hui.


Autres sports, autres exemples 



Robert Sirois

Photo courtoisie




Cet exemple au hockey junior a amené Robert Sirois à étendre sa réflexion dans tous les sports. Dans le nouveau livre qu’il publie ce samedi, il soulève la légitimité du Québec à déléguer des équipes nationales dans les principales compétitions des fédérations internationales en vertu de son statut de nation reconnue par l’UNESCO.


« Il y a 35 nations ou territoires, qui ne sont pas des pays et qui ne sont pas membres de l’ONU, mais qui ont pourtant des équipes nationales », dénombre l’auteur, qui reproche aux médias d’ici un manque d’intérêt à défendre la représentation québécoise sportive en tant que nation.


« L’Écosse, l’Irlande du Nord, le Pays de Galles, Porto Rico, Gibraltar, les îles Vierges, admirez leurs ardeurs, leurs identités propres, celles de ces nations fières, écrit-il dans sa conclusion. Mais le Québec reste pourtant jusqu’à ce jour l’une des dernières nations non souveraines à ne pas participer aux championnats internationaux majeurs. » 


Nations non souveraines aux Jeux olympiques, Jeux du Commonwealth et Jeux panaméricains     


Nations non souveraines reconnues par la Fédération internationale de hockey sur glace :     



  • Hong Kong  

  • Macao  

  • Taïwan   


Le Québec reconnu comme une nation :     



  • Fédération internationale des associations de ballon sur glace  

  • Fédération internationale du combat médiéval  

  • Fédération mondiale de hockey-balle (dekhockey)  

  • Fédération internationale d’intercrosse  




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