FTQ: La face cachée du vote stratégique

Le projet de loi 377 du gouvernement Harper

Tribune libre

La seule part de vérité pour laquelle la FTQ se dissocie du Bloc québécois dans la présente campagne électorale fédérale réside dans le fait qu’elle désire à tout prix balayer le Parti conservateur du pouvoir à Ottawa. Toutefois, si on gratte un peu les raisons qui se cachent derrière cette stratégie, nous allons vite découvrir le projet de loi 377 du gouvernement Harper.

Un projet de loi qui exigera que les Centrales syndicales gèrent leurs affaires à livre ouvert, ce que les dirigeants des Centrales n’apprécient pas particulièrement si on se fie, entre autres, à certains témoignages lors de la Commission Charbonneau.

À titre d’exemples, le projet de loi 377 obligera les Syndicats à dévoiler les coûts d’organisations des manifestations, du lobby auprès des gouvernements, à dévoiler les fonds consacrés aux activités politiques, aux activités syndicales à l’étranger, aux fonds placés ailleurs en fiducie.

Pire encore, « l’aristocratie ouvrière » est beaucoup plus inquiète des autres dispositions de la loi 377. Celles qui l’obligeront à dévoiler le salaire de ses officiers les plus importants, de ses délégués sur les chantiers et de ses consultants. De préciser tous les avantages consentis aux sous-fifres en titre à même les cotisations. Comme les prêts accordés aux cadres, les avances aux officiers syndicaux, les allocations, les primes, les dons ou toute autre forme de rémunération.

Enfin, les dirigeants syndicaux, toujours selon ce projet de loi, devront aussi produire une «estimation raisonnable du pourcentage du temps qu’ils consacrent à la conduite d’activités politiques, d’activités de lobbying et d’autres activités non liées aux relations du travail»...

En bref, en laissant tomber le Bloc pour conserver ses petits secrets bien gardés, la FTQ est très loin de ses convictions politiques souverainistes traditionnelles et démontre une attitude égocentrique malsaine qui sent la magouille de bas étage à plein nez. Gageons que Stephen Harper prendra un malin plaisir à mettre au grand jour la face cachée du vote stratégique de la FTQ!

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Henri Marineau2020 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    13 août 2015

    Merci de nous éclairer M. Marineau....Vous avez mis le doigt dessus, la FTQ gère des milliers de milliards de dollars des Québécois et elle n'a pas aucune reconnaissance...
    Avez vous remarquez que nos syndicats ne défendent plus les travailleurs Québécois depuis quelques années... La Discrimination en emploi, une loi très Raciste et très Discriminante envers les Québécois, la FTQ et la CSN, n'en parlent pas...
    Il y a des travailleurs Québécois qui paient des cotisations et qui disent tu va les voir, mais ta cause n'est JAMAIS assez pas bonne, etc...
    Ce que j'ai découvert c'est que nos syndicats sont du coté du patronat maintenant, car ils sont pour l'Immigration Massive et incontrolée...

    Pourquoi?.... Une question de cotisations
    Un extrait; Pourquoi les syndicats auraient-ils intérêt à ce que le gouvernement s’enfonce, la tête baissée, dans les politiques d’immigration massive? C’est bien simple. Pour eux, l’immigration est avant tout une source d’éventuelles cotisations supplémentaires. En reprenant la formule utilisée par Éric Duhaime pour estimer le 1 milliard de dollars en cotisations perçues dans une année (cotisation mensuelle moyenne de 65$ x douze mois x nombre de syndiqués), nous pouvons à notre tour estimer, du moins en partie, ce que l’immigration rapporte aux syndicats.
    Syndicats et immigration : le chapitre interdit;
    http://quebecoisdesouche.info/fqs-syndicats-et-immigration-le-chapitre-interdit/
    Vers une nouvelle politique québécoise en matière d’immigration?
    Allons nous digérer le prémâché de la ministre Weil?
    En Janvier 2015, Le gouvernement a annoncé la tenue d’une consultation publique en commission parlementaire sur une nouvelle politique québécoise en matière d’immigration, de diversité et d’inclusion.
    Même si le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles est maintenant rebaptisé le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, la tactique libérale de Kathleen Weil reste la même.
    À tous les 4 ans, le gouvernement organise un simulacre de démocratie représentative pour confirmer son orientation après avoir entendu, en audiences, les principaux acteurs de l’immigration québécoise.
    Dans « Syndicats et immigration, le chapitre interdit », nous avions justement démontré comment ces consultations publiques sont en fait une sinistre farce où les plus grandes puissances financières du Québec, c’est-à-dire les syndicats et les corporations patronales, plaident une hausse du taux d’immigration pour qu’augmente leur nombre de cotisations. Nous citions en exemple le gigantesque poids que représente la CSN dans la balance immigrationiste:
    «La CSN, en tant qu’acteur important sur le marché du travail, continue de plaider en faveur de la venue de personnes immigrantes sur le territoire du Québec. L’approche proposée est que la mise en place et le maintien de mesures existantes assurent l’intégration en emploi des personnes issues de l’immigration…»
    «…ce syndicat reçoit donc plus ou moins 41,3 millions en cotisations syndicales d’immigrants annuellement. La même année, le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles (MICC) injectait 42,3 millions de son budget de dépenses annuelles dans ses services d’intégration.»
    http://quebecoisdesouche.info/vers-une-nouvelle-politique-quebecoise-en-matiere-dimmigration/

  • François A. Lachapelle Répondre

    12 août 2015

    Stratégie hypocrite de la FTQ qui sera suivie par d'autres grands syndicats. Merci à Henri Marineau pour faire la lumière sur les dirigeants des syndicats qui font passer leurs intérêts personnels avant ceux de la classe ouvrière.
    Les syndicats depuis plusieurs décennies se sont embourgeoisés à la grande satisfaction du patronat.
    Si les permanents et les dirigeants des syndicats pratiquent autant le secret sur leurs finances, c'est qu'ils sont embourbés dans l'argent et les autres avantages monétaires grassement distribués.
    Malheureusement pour les membres-cotisants, c'est surtout le gros syndicat de la FTQ qui est gangrèné: un peu plus de transparence sur leurs finances ne sera que salutaire pour tout le Québec.

  • Jean Gilles Répondre

    12 août 2015

    Absolument d'accord avec vous!