François Legault et le référendum

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Gilles Proulx sermonne Legault sur la question nationale

Jurer, comme l’a fait François Legault dimanche devant ses partisans, qu’il n’y aura pas de référendum si son parti gouverne, c’est déposer les armes avant le combat. C’est perdre sa valeur aux yeux d’Ottawa, qui ne respecte que le rapport de force.


Si le but de la mise en scène triomphaliste de l’arrivée de François Legault en autobus avec ses candidats dans le centre des congrès de Lévis visait à nous permettre de le visualiser comme notre futur premier ministre, c’est réussi.


Désormais favori aux yeux de tous, Legault doit se montrer « premier-ministrable » et rassembleur. Lorsqu’il présente ses idées et ses projets posément, il se montre bon pédagogue, il inspire confiance.


Inutiles yeux doux


Dès lors que François Legault s’exalte et s’emporte comme un orateur à la Pierre Bourgault ou René Lévesque, sa voix se perche haut, son ton sonne faux. Et quand il hurle Free yourselves, vote for change !, on se dit que c’est une énième supplication inutile destinée à une population qui vote « libéral » aussi certainement que le chien de Pavlov salive en entendant la clochette.


Bref, hurler en anglais qu’on ne fera pas de référendum, ça fait surtout plaisir... à ceux qui voteront pour les libéraux, quoi qu’il arrive.


Le flambeau de Lesage


Par habilité politique, notre futur chef d’État – si la tendance des sondages se maintient – se doit d’au moins garder l’idée d’une consultation sur les revendications traditionnelles du Québec portées par des fédéralistes nationalistes de bon aloi qui ne voulaient pas « briser le Canada », tels Jean Lesage (dont personne ne porte le flambeau), Daniel Johnson père ou Robert Bourassa.


François Legault ne se dépouille-t-il pas de son armure un peu tôt ? À la première gifle d’Ottawa, il lui faudra de quoi répliquer... pour pas se coucher par terre comme un bon « chien-chien » à la manière des Charest et Couillard.