Le français sur la voie d'évitement?

Francisation des immigrants: un constat d'échec

Welcome to Adidas!

Tribune libre

Seulement le tiers des immigrants auxquels est destiné le processus de francisation se sont inscrits aux cours offerts par le ministère de l'Immigration, entre 2010 et 2013. Plusieurs s'inscrivent au cours, mais abandonnent en chemin, sans qu'aucun suivi ne soit effectué par le ministère. Plus de 90 % de ceux qui complètent le cours de francisation sont incapables de fonctionner au quotidien en français. En ce qui a trait à l'expression orale, seulement 9 % ont atteint le « seuil d'autonomie langagière » fixé par le ministère alors qu’à l'écrit, 3,7 % ont passé le test en « compréhension écrite » et 5,3 % en « production écrite ».


 


Tel est le triste portrait que dresse la vérificatrice générale, Guylaine Leclerc, dans son rapport déposé à l’Assemblée nationale, et tout cela, malgré le fait que le gouvernement ait injecté 74 millions de dollars dans ces programmes de francisation en 2016-2017. Un échec lamentable dans un contexte laxiste où le ministère n’a procédé à aucune évaluation de son programme de francisation au fil des ans.


 


Mais là où le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est que deux portes d’entrée s’offrent aux immigrants, à savoir le ministère de l’Immigration et celui de l’Éducation qui se livrent une guerre de clocher eu égard aux résultats obtenus, le MEQ obtenant plus de succès que le MIDI ( ministère de l’Immigration, de la Diversité et Inclusion Québec) grâce à l’efficacité de ses cours aux adultes. Toutefois, à la suite d’une rencontre bilatérale organisée il y a quelques années, les discussions ont abouti à un cul-de-sac, chaque ministère refusant de mettre de l’eau dans son vin.


 


À mes yeux, tant et aussi longtemps que le gouvernement n’instaurera pas une seule porte d’entrée à ces cours de francisation aux immigrants et n’entamera pas une sérieuse réflexion sur la démarche pédagogique et le contenu de ces cours, nous assisterons à une « mascarade éhontée »…encore une fois aux frais des contribuables québécois !


 


Welcome to Adidas !


« Je vais dire un mot en français, pour accommoder la Ville de Montréal et les médias francophones » a déclaré le gérant de la nouvelle boutique Adidas de la rue Sainte-Catherine à Montréal, Alexandre Des Roches, dans son discours d’ouverture lors de la conférence de presse annonçant l’inauguration du magasin rénové.


Un comportement mesquin et éhonté qui dénote de la part d’Adidas un mépris inacceptable envers la langue officielle du Québec en plein cœur de la Métropole. Une gifle cavalière au visage des Québécois francophones pour qui la marque Adidas a toujours manifesté le respect de sa clientèle.


Il n’en fallait pas davantage pour que les médias sociaux s’enflamment et dénoncent haut et fort cet impair inapproprié, voire grotesque, de la part de M. Des Roches, et appellent ses lecteurs au boycott de la compagnie Adidas. Une réaction on ne peut plus fort justifiable !


En revanche, quarante-hui heures plus tard, dans une déclaration transmise aux médias, Adidas Canada a présenté ses excuses pour le tollé suscité, affirmant que l'entreprise s'est engagée à "respecter la culture, les coutumes et les langues de chaque ville et pays dans lesquels nous résidons"...Eh bien, peutêtre serait-il opportun qu'Adidas Canada  instruise ses dirigeants de succursales de sa politique linguistique! 


Henri Marineau

Québec


 


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Henri Marineau2021 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • André Gignac Répondre

    5 décembre 2017

    Monsieur Marineau



    Que pensez-vous de la motion de l'Assemblée Nationale, la semaine dernière sur le bonjour! hi!, adressée aux commerçants du centre-ville de Montréal? Délirant! Voyez-vous la France agir de la sorte au niveau linguistique? Nous passons pour une bande de cons! Je n'ai jamais compris qu'au Québec avec 78% de Québécois de langue française que notre langue ne soit pas encore devenue la langue commune de tous les Québécois. Il est vrai que nos gouvernants à Québec sont au service du West Island, ça n'aide pas. Nous n'avons pas assez d'être une minorité dans le Canada, nous laissons l'autre minorité au Québec nous dicter une ligne de conduite au niveau linguistique, il faut le faire.  Colonisés un jour, colonisés toujours!


    INDÉPENDANCE OU ASSIMILATION!



    André Gignac 5/12/17 


  • André Gignac Répondre

    26 novembre 2017

    Monsieur Marineau


    L'incident de Sport Experts à Montréal n'est que la pointe de l'iceberg de la dégradation de la langue française au Québec. Pendant près de 15 années, sauf pour une courte période en 2012, les Québécois ont fait confiance au "quebec liberal party" du West Island et des allos et voyez les résultats! En plus, avec le multiculturalisme de Trudeau pratiqué par nos politiciens provincialistes à Québec, la cohésion sociale des Québécois est en train de s'effriter. Présentement, aucun parti politique en place au Québec, à l'Assemblée Nationale, ne peut faire quoi que ce soit pour nous sortir de ce merdier fédéraliste assimilateur  sauf avec du colmatage comme la loi 101 qui est presque devenue une loi passoire.



     Voyez ce qu'il arrive lorsque vous n'avez pas votre propre pays avec le plein contrôle de votre économie, de votre immigration, de vos frontières, de votre langue (le français devrait être la seule langue officielle et commune des Québécois.), vous dépendez d'Ottawa le pays des autres qui ne demande pas mieux que de nous assimiler, de nous faire disparaître, craignant que nous nous prenions éventuellement en main au Québec. Si les Québécois ne se réveillent pas, le Québec c'est fini! Seule l'arrivée d'un parti résolument indépendantiste peut nous sauver d'un génocide au Québec. Est-ce assez clair? Bon texte!



    MORT À LA DÉPENDANCE AVEC OTTAWA!


    VIVE L'INDÉPENDANCE DU QUÉBEC!



    André Gignac, 26 novembre 2017