Fidel Castro

L'homme qu'on voudrait voir mort

Tribune libre

Incroyable destin que celui de ce fils de propriétaire terrien, devenu avocat, puis révolutionnaire en la Sierra Maestra, au début des années 1950. Cible de plus de 650 tentatives d’assassinat, il est toujours là, simplement là, au sommet de ses 83 ans, avec une plume qui lève les ombrages, dissipe les malentendus, pourfend l’hypocrisie, le mensonge et interpelle la conscience de toute personne de bonne volonté. Il est également là, simplement là, accueillant chefs d’État, intellectuels, croyants et non croyants. Il écoute, questionne, réfléchit et discute. Qui est-il donc cet homme que nos médias présentent toujours comme l’homme à abattre, l’ennemi numéro un des droits humains?
Il est et continue toujours d’être ce jeune cubain brillant, de famille aisée, converti, dès sa jeunesse, au drame des injustices qui accablaient alors des millions de cubains et de cubaines, toujours enchaînés à un système d’exploitation et de domination qui en faisait plus des bêtes de somme que des êtres humains. La nouvelle dictature de Batista, dominant la vie politique, économique et sociale, ne faisait que raffermir cette situation en y ajoutant son lot de corruption et de répression. Dans sa défense, en octobre 1953, lors du fameux procès faisant suite à l’attaque de la Moncada, il a ces paroles qu’il adresse à ses accusateurs et au jury: « Si en vos âmes il y reste un brin d’amour pour la patrie, d’amour pour l’humanité, d’amour pour la justice, alors écoutez-moi avec attention. Je sais que l’on me forcera au silence pendant de nombreuses années; je sais que l’on cherchera par tous les moyens possibles à taire la vérité; je sais que l’on fera tout pour qu’on m’oublie. Mais ma voix ne s’éteindra pas pour autant : elle recouvre d’autant plus de force dans ma poitrine que quand je me sens seul et elle trouve dans mon cœur toute la chaleur que les âmes orgueilleuses ne peuvent ressentir. » (Traduction libre : La Historia me absolvera, p.33) Cette prédiction, qu’il faisait en pensant aux années de prison qui l’attendaient et aux efforts déployés par ses adversaires pour que « son message » tombe dans l’oubli, deviendra la prédiction de ce que sera toute sa vie : prisonnier d’une désinformation des plus persistantes faisant de lui, faute de pouvoir en effacer le souvenir, un monstre d’humanité.
Mais voilà que l’Histoire prend sa revanche et nous livre de plus en plus l’étoffe de l’homme, ses véritables traits de révolutionnaire, sa passion pour une Humanité ouverte et non refermée, sa préoccupation pour l’éducation et la santé, sa conviction profonde que le développement passe par la solidarité et se nourrit de justice, de vérité, de compassion, de fraternité. Nous sommes loin de ces dictateurs qui ont occupé les premières places de la vie politique de ce Continent et qui ont semé la terreur auprès des plus démunis et la corruption auprès des plus opportunistes. Ce n’est pas pour rien que les victimes de ces régimes se reconnaissent de plus en plus dans ceux qui, comme eux, ont connu cette terreur. Rien de surprenant qu’ils trouvent en Fidel ce rocher qui a résisté aux tsunamis médiatiques et terroristes des plus variés pendant autant d’années sans perdre pour autant ce qui le rend si humain : sa simplicité et son humilité.
Il fut un temps où la Revue Forbes classait Fidel Castro parmi les hommes les plus riches de la planète. En 2006, je crois, il a mis tous ses détracteurs au défi de trouver un seul dollar de cette fortune dans quelque banques ou paradis fiscaux d'où qu'ils soient. « Si vous en trouvez un seul, je donnerai sur le champ ma démission comme Président de Cuba. » Depuis le temps qu’ils voulaient s’en débarrasser, l’occasion était belle et surtout facile, à en croire la revue Forbes, d’y arriver sans avoir à le tuer. Mais, il semble que les recherches n’aient pas donné les résultats attendus, puisqu’il est demeuré à son poste jusqu’à sa maladie en 2008 et que nous n’avons plus jamais réentendu parler de cette soi-disant fortune. Ce n’est pas tout. On évalue à plus de 95 milliards de dollars, les pertes encourues par Cuba en raison du Blocus économique qui perdure depuis plus de 50 ans. L’objectif recherché est que la Révolution cubaine soit un fiasco. Là encore, Cuba, tout en étant un pays très pauvre et en dépit des écueils semés sur sa route, a pu sortir, grâce à sa révolution, de la dépendance et se doter d’un système d’éducation et de santé qui fait l’envie de bien des pays développés. Chez lui, la solidarité fait partie de son destin. Il est actuellement un des plus actifs pour aider son voisin d’Haïti victime de ce terrible tremblement de terre qui l’a secoué en janvier dernier. Avec ses 350 médecins y de nombreux éducateurs ils apportent assistance, supportent et accompagnent ce peuple courageux à se relever et à se reprendre en main. Pourtant, Cuba et Haïti ont eu longtemps la même histoire, le même destin d’esclaves. Il y a 55 ans et plus, ils étaient tous les deux sous la gouverne de dictateurs. Les populations vivaient en grande majorité sous la dépendance et l’esclavage. Que s’est-il donc passé pour que leur destiné ne les ait pas conduit au même endroit? Pendant que des milliards $ étaient régulièrement dépensés pour que la révolution cubaine échoue, des milliards d’autres étaient investis en Haïti, soit disant, pour assurer son développement. Nous en voyons, aujourd’hui les résultats. Qui, des deux systèmes, a permis les meilleures conquêtes humaines et institutionnelles? Qui compte le plus de morts violentes tout au long de ces 55 ans ?
Ce bref rappel est un devoir de justice et d’humanité à l’endroit de cet homme que déjà l’Histoire reconnaît comme un des plus grands des 60 dernières années et sans doute qu’elle proclamera un jour comme le Père de la seconde indépendance des pays de l’Amérique Latine et des Caraïbes. N’en déplaise à ses détracteurs, sa mémoire survivra à tous ces présidents et dictateurs qu’ils auront soutenus et corrompus, durant toutes ces années, pour mieux régner.
La flamme que porte Fidel en sa poitrine est toujours aussi chaleureuse et forte que celle qu’il évoquait dans ses premières années de lutte. La vérité, comme la lumière avec l’obscurité, finit toujours par faire reculer les frontières du mensonge.
Oscar Fortin
25 février, 2010
http://humanisme.blogspot.com

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Oscar Fortin292 articles

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citoyen du Québec et du monde

Formation en Science Politique et en théologie. Expérience de travail en relations et coopération internationales ainsi que dans les milieux populaires. Actuellement retraité et sans cesse interpellé par tout ce qui peut rendre nos sociétés plus humaines.





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10 commentaires

  • Yves Chartrand Répondre

    1 mars 2010

    Bonjour monsieur,
    Je pars une autre fois pour Cuba jeudi. C'est un pays que j'aime beaucoup avec des gens très gentils et très chaleureux. J'espère y passer de vieux jours d'hiver à la retraite. Comme vous j'admire la révolution cubaine, le Che et Fidel.
    Par contre je déchante chaque fois que j'y vais en constatant la grande misère de ce peuple qui paie cher, peut-être trop cher maintenant la révolution de 1959. Le régime en place n'a jamais réussi à diversifier vraiment l'économie du pays et ce n'est pas seulement à cause des Américains mais aussi du à la trop grande centralisation, à la bureaucratie à la soviétique, à la dépendance vis àa vis de L'Union Soviétique et au manque de place laissé à l'initiative indivuduelle.
    Mon rêve est de voir les jeunes instruits cubains partir à la découverte du monde,
    de voir Cuba s'ouvrir sans se faire avaler, de voir une économie sociale à la québécoise fleurir sur l'île.
    Yves Chartrand

  • Archives de Vigile Répondre

    27 février 2010

    M. Morin, votre honnêteté intellectuelle vous honore d'autant plus que ce n'est pas en sacrifiant vos principes qui sont et qui demeurent pour vous les plus importants: la démocratie, la participation la plus large possible du peuple et le respect des droits les plus fondamentaux. Je pense que la déclaration du Président de Cuba sur la mort d'Orlando Zapata ouvre la porte à une voie qui permettrait d'aplanir bien des choses. Un dialogue ouvert et respectueux entre les États-Unis et Cuba permettant d'aborder tous les sujets de part et d'autre et de créer entre ces deux peuples une relation de confiance.Vous avez assez lu sur le sujet pour savoir que cette voie n'est pas celle que souhaitent les États-Unis dont l'objectif est ni la démocratie (voir le Honduras, la Bolivie, le Venezuela), ni le respect des droits humains (voir Guantanamo, la Colombie et le Honduras d'aujourd'hui). Ce qu'ils veulent c'est la main mise sur Cuba.
    Merci, M. Morin, pour votre contribution.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 février 2010

    À la lumière de toutes les précisions que vous avez fournies, M. Fortin, au sujet d’Orlando Zapata, je me rends compte que je me suis fait berné par de la « désinformation ». Je m’en excuse. Comme beaucoup de personnes, je souhaite une forme de démocratie participative à Cuba, le plus tôt possible. Mais si ce retour à la démocratie ouvre la porte à l’extrême droite cubaine de Miami très puissante et dangereuse et à la CIA américaine… vous aurez deviné que je demande aux Cubains d’y aller prudemment avec la démocratisation, car nos supposés démocrates élus, une fois au pouvoir, finissent par imposer trop souvent leur volonté au détriment des intérêts de la population. Tant et aussi longtemps que le peuple Cubain sera soumis au blocus américain, ses dirigeants doivent demeurer fermes et fidèles à leur révolution et à leurs acquis… et la démocratie viendra en temps et lieu.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    26 février 2010

    M. Fortin, vous suggérez:
    "Autant écouter tous les sons de cloche."
    Je n'entends ici que votre son de cloche, et celui de la dynastie autoproclamée à Cuba, pas celui du peuple...qui tente toujours l'évasion, vers la liberté, et qui, désinformé, trouve pire: le Canada.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 février 2010

    Jacques-François Bonaldi - 200.**.137.***
    Je joins ci-dessous deux textes qui peuvent éclairer et donnent la vision du Gouvernement cubain. D’abord, les antécédents du casier judiciaire de Zapata ; ensuite, les déclarations de Ráúl Castro à ce sujet. Autant écouter tous les sons de cloche.
    ANTÉCÉDENTS
    Orlando Zapata Tamayo, quarante-deux ans, ne fait pas partie des mercenaires jugés et condamnés en mars 2003 (il n’est pas un des 75).
    Il purgeait une peine de vingt-cinq ans de réclusion après avoir été condamné en 2004 à trois ans pour désordre public, outrage à magistrat et résistance. Son passé de délinquant relève du droit commun.
    Il avait été jugé et condamné à plusieurs reprises, dès juillet 1990, pour des délits de droit commun, dont désordre public, dégâts, résistance, escroquerie (deux chefs d’accusation), exhibitionnisme public, blessures et port d’armes blanches. Une fois en prison, il avait été puni plusieurs fois pour désordre en établissement pénitentiaire et outrage à magistrat.
    En 2001, il s’est lié à la contre-révolution, contacté entre autres mercenaires par Oswaldo Payá Sardiñas et Marta Beatriz Roque.
    En 2003, il est de nouveau incarcéré. Dès lors, il a réalisé plusieurs actions violentes, agressant des fonctionnaires pénitentiaires. Il a refusé à de nombreuses occasions de manger la nourriture de la prison, ne consommant que les aliments reçus de sa famille.
    Il a commencé à faire la grève de la faim le 18 décembre 2009, refusant de recevoir des soins médicaux. Il a pourtant été transféré d’abord au poste médical de la prison, puis à l’hôpital provincial de Camagüey et enfin à l’hôpital national des détenus à La Havane.
    Il a subi partout des examens cliniques et reçu toute l’assistance médicale requise, dont des soins intermédiaires et intensifs et une alimentation volontaire par voie parentérale (intraveineuse) et digestive (par sonde), et a disposé de tous les médicaments et traitements nécessaire jusqu’à son décès, ce que sa propre mère a reconnu.
    Le 3 février, il a fait une poussée de fièvre qui a disparu en vingt-quatre heures. On a diagnostiqué ensuite une pneumonie qui a été traitée aux antibiotiques et par des traitements plus avancés. Les deux poumons ayant été touchés, on l’a placé en respiration artificielle jusqu’à son décès.
    Après l’emprisonnement de Zapata Tamayo, sa mère, Reyna Luisa Tamayo, s’est engagée dans les activités de groupes contre-révolutionnaires, ce pour quoi elle a reçu de l’argent d’organisations contre-révolutionnaires opérant aux Etats-Unis, telle la Fondation nationale cubano-américaine.
    DÉCLARATIONS DE RAÚL CASTRO RUZ, PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ÉTAT ET DU CONSEIL DES MINISTRES, SUR LE DÉCÈS DU DÉTENU ORLANDO ZAPATA TAMAYO, EL MARIEL, 24 FÉVRIER 2010
    Nous le regrettons beaucoup.
    Il avait été condamné à trois ans de réclusion, mais il a commis d’autres délits en prison et sa peine s’est accrue. Après, on l’a conduit dans nos meilleurs hôpitaux. Il est décédé, nous le regrettons beaucoup.
    Dans notre confrontation avec les USA, nous avons perdu malheureusement des milliers de Cubains, surtout victimes du terrorisme d’État. Entre morts et invalides, cela fait environ cinq mille, sans compter des milliers d’autres blessés qui sont parvenus à se rétablir. Des diplomates à nous ont même été assassinés à l’étranger ou faits disparaître dans d’autres pays.
    Le jour où les USA décideront de vivre en paix avec nous, tous ces problèmes finiront et nous en surmonterons bien d’autres. Nous devons tout simplement nous habituer à vivre en nous respectant les uns les autres.
    L’administration étasunienne dit vouloir discuter avec nous et nous sommes prêts à discuter avec elle tous les problèmes qu’elle veut. Je l’ai dit trois fois au Parlement : tous, tous, tous. Nous n’acceptons de discuter que si l’égalité absolue règne entre les deux parties. Elle peut parler de toutes les questions de Cuba, mais nous avons aussi le droit à notre tour de parler de toutes les questions des USA.
    Nous ne reconnaissons à aucun pays, aussi puissant qu’il soit, ni à aucun groupement de pays, comme l’Union européenne, le droit de s’immiscer dans nos affaires intérieures. À partir de là, nous sommes prêts à discuter de tout.
    En un demi-siècle, nous n’avons assassiné personne ici, nous n’avons torturé personne, nous n’avons jamais réalisé une exécution extrajudiciaire. En fait, à Cuba, oui, on a torturé, mais sur la base navale de Guantánamo, par sur le territoire où gouverne la Révolution.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 février 2010

    Je tiens à faire remarquer que les adresses url qui apparaissent sous la photo et une partie du texte ne sont pas de l'auteur. Elles sont sans doute le fruit de personnes qui sont pour la liberté d'expression et la liberté de diffusion.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 février 2010

    L'intérêt que plusieurs portent à la question de Cuba et aux évènements qui s'y produisent m'amène à vous référer à un auteur, Salim Lamrani, qui vient de publier un ouvrage sur Cuba que Nelson Mandela a préfacé. Salim Lamrani est un enseignant universitaire, écrivain et journaliste français, spécialisé sur les relations entre Cuba et les États-Unis.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 février 2010

    Déclarations du président cubain Raul Castro sur le décès du détenu Orlando Zapata
    jeudi 25 février 2010 (16h53)

    Nous le regrettons beaucoup.
    Il avait été condamné à trois ans de réclusion, mais il a commis d’autres délits en prison et sa peine s’est accrue. Après, on l’a conduit dans nos meilleurs hôpitaux. Il est décédé, nous le regrettons beaucoup.
    Dans notre confrontation avec les USA, nous avons perdu malheureusement des milliers de Cubains, surtout victimes du terrorisme d’État. Entre morts et invalides, cela fait environ cinq mille, sans compter des milliers d’autres blessés qui sont parvenus à se rétablir. Des diplomates à nous ont même été assassinés à l’étranger ou faits disparaître dans d’autres pays.
    Le jour où les USA décideront de vivre en paix avec nous, tous ces problèmes finiront et nous en surmonterons bien d’autres. Nous devons tout simplement nous habituer à vivre en nous respectant les uns les autres.
    L’administration étasunienne dit vouloir discuter avec nous et nous sommes prêts à discuter avec elle tous les problèmes qu’elle veut. Je l’ai dit trois fois au Parlement : tous, tous, tous. Nous n’acceptons de discuter que si l’égalité absolue règne entre les deux parties. Elle peut parler de toutes les questions de Cuba, mais nous avons aussi le droit à notre tour de parler de toutes les questions des USA.
    Nous ne reconnaissons à aucun pays, aussi puissant qu’il soit, ni à aucun groupement de pays, comme l’Union européenne, le droit de s’immiscer dans nos affaires intérieures. À partir de là, nous sommes prêts à discuter de tout.
    En un demi-siècle, nous n’avons assassiné personne ici, nous n’avons torturé personne, nous n’avons jamais réalisé une exécution extrajudiciaire. En fait, à Cuba, oui, on a torturé, mais sur la base navale de Guantánamo, par sur le territoire où gouverne la Révolution.
    El mariel, 24 février 2010

  • Archives de Vigile Répondre

    26 février 2010

    La mort de toute personne est triste et lorsqu’elle est la conséquence d’un engagement de vie, elle est toujours héroïque et devrait nous faire réfléchir. Je ne connais pas les avenants et aboutissants des engagements d’Orlando Zapata si ce n’est ce que j’en ai lu sur Google. Je sais qu’il est mort dans un hôpital où il avait été transféré et que le Président a dit regretter cette mort. Au-delà de cette mort tout à la fois tragique et héroïque, il faut, me semble-t-il, la dissocier de toute cette manipulation dont l’ennemi numéro un de Cuba, les États-Unis qui investissent des dizaines de millions de dollars par année pour déstabiliser, désinformer et renverser le gouvernement et son régime, peuvent en faire. Cette action subversive qui dure depuis avant l’invasion de la Baie des Cochons en 1961 n’a pas pour objectif la démocratie qui leur importe peu, comme nous venons de le voir avec ce qui s’est passé au Honduras, pas plus que les droits humains dont se moque le Honduras auquel ils apportent tout leur appui. Leur intervention à Cuba est de même nature que celle au Chili, en 1973, en Bolivie avec leurs dictateurs qui en ont marqué l’histoire et récemment contre Evo Morales, le Président démocratiquement élu qu’ils ont voulu éliminer physiquement, et au Venezuela où ils sont en pleine action pour renverser le gouvernement légitime d’Hugo Chavez. Il leur importe peu l’usage qu’ils peuvent faire de personnes de bonne foi, souvent de milieu humble, pour les amener, comme certains gourous religieux ou autre parviennent à le faire avec leurs disciples, à poser des gestes condamnables. Ce qu’il y a de malheureux c’est que les affrontements entre des nations mettent en scène des personnes qui sont, à leur insu, de simples pions utilisés par ces nations. Qu’on se souvienne de toute l’histoire que l’on avait faite avec le petit Elian dont le père réclamait son retour à Cuba alors que les tantes et oncles voulaient le garder en Floride. On faisait des nuits de prières dans les rues et aux abords des églises avec tout le show médiatique amplifiant la contre propagande contre Cuba. Heureusement, la Cour a reconnu le droit du père et l’enfant est retourné à Cuba… Que de gens de bonne foi ont été utilisés dans cette circonstance. Encore une fois je regrette cette mort d’un homme qui aura livré un combat dans lequel il a cru jusqu’à la fin. Je lamente que la manipulation puisse parfois conduire à de tels extrêmes. Pas toujours, mais parfois. J’ose espérer que ce ne fut pas le cas d’Orlando Zapata.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 février 2010

    À toute médaille d’honneur, il y a un revers. À 42 ans, un opposant gréviste de la faim au régime de Fidel Castro, Orlando Zapata est mort ce mardi le 23 février dans un hôpital de la Havane. Le désaccord est une trahison et la demande d’une démocratie à Cuba est toujours condamnable. Cet activiste a été condamné avec 75 personnes opposées au régime, en avril 2003. Orlando Zapata, un prisonnier de conscience, a toujours été aux yeux du pouvoir cubain, un agent au service de la CIA et des États-Unis. « La France suivait sa situation de près. Elle avait demandé sa libération, ainsi que celle d’autres détenus, dont l’état de santé lui paraissait particulièrement préoccupant. Elle déplore que cet appel à un geste d’humanité n’ait pas été entendu. » France Diplomatie