Fichu problème

Un choix déchirant

Tribune libre

Fichu problème
Être indépendantiste et homme de gauche est un écartellement continuel. Pénible. On a beau être en colère contre le PQ, gueuler contre ses coupures aux plus démunis, sacrer contre son recul sur la taxe santé etc. ; on aura beau se désâmer de les voir se coucher devant une opposition à genoux, devant les lucides, les banqsters, les Chambres de Commerces et autres mouvements de droite, reste que si on vote à gauche, on affaiblit tout le mouvement indépendantiste et, par le fait même, on repousse l'échéance de notre souveraineté politique.
En plus, nous sommes obligés de constater que QS n'est pas un parti indépendantiste, du moins que de la fesse gauche si on peut dire, et que pour gruger des votes. Ce parti, formé de la fusion de l'UFP (ex-NPD Québec moribond ) et d'Option Citoyenne, est d'abord un parti gauchiste et à mon avis, toujours contrôlé de l'intérieur par le NPD. Si on pousse plus loin, dans les faits, il fait ainsi parti de la cinquième colonne puisque à toute fin pratique, il affaiblit le PQ, lui bloque le chemin de la majorité et brouille le paysage. Parce qu'on dira ce qu'on voudra : un véritable gouvernement de gauche au Québec ne sera possible qu'après l'indépendance.
Et cette phrase (de Landry je crois) reste toujours vrai : L'indépendance n'est ni à gauche, ni à droite. Elle est devant ! Et comment ne pas voir que chez la droite, au Québec, il y a un pourcentage significatif d'indépendantistes dont on ne peut absolument se passer. Ce qui fait que si le PQ va trop à gauche, il va perdre cette part de votes dont on ne peut absolument pas se passer. Ce parti se doit donc de rester social démocrate, et ne pas aller plus à gauche pour l'instant.
Je le vois bien et je m' y résigne. De là l'écartellement continuel pour les indépendantistes de gauche. Quant à ON, pour l'instant, ce n'est pas une force suffisante pour être vraiment nuisible ; bien sûr, il gruge quelques pourcentages du vote lui aussi, mais à sa décharge, il peut aussi faire peur au PQ et l'obliger à regarder derrière son épaule, ce qui n'est pas mauvais pour un parti si enclin au recul et au louvoiement. Tout un chacun sait qu'aux dernières élections, les indépendantistes auraient balayés le Québec s'ils avaient été unis. Et bien sûr, sans une bonne majorité, on fait du surplace.
Ce qui me désole le plus présentement est le manque d'audace de Pauline Marois, quoique elle semble se raplomber depuis une quinzaine. On verra. Les mots « gouvernance souverainiste, conditions gagnantes, et autres slogans de carton pâte ne sont pas important à mes yeux, c'est de la guimauve. De l'audace et encore de l'audace ! De la pugnacité aussi. De la détermination, ne jamais reculer d'un pouce, sauf pour mieux avancer après, tête haute, et du front tout le tour !
On a souvent traité les Québécois de pissous, et parfois avec raison; mais je me suis toujours demandé si des gens solides, véritablement décidés, des frondeurs, des baveux même !n'auraient pas entraîné notre peuple à dire OUI à sa liberté politique. La peur fait peu, la confiance inspire. Lévesque y est allé, mais avec une formule gna-gna, et un reste de peur atavique dans la question ; Parizeau y est allé plus directement, et on a presque gagné.
Alors ? Eh bien alors, il faut combattre QS par tous les moyens, même si cela peut nous rebuter, obtenir une majorité parlementaire, même faible, en tentant de rallier ON et tous ceux qui ont l'indépendance comme priorité (incluant ceux de la CAQ — nan mais y'en a peut-être!), et se diriger droit vers l'indépendance.
En attendant, ici, sur Vigile, il faut continuer à critiquer solidement le PQ (on est entre nous), l'obliger à pousser, et pousser, et pousser encore ; et bordel de merde lui dire d'arrêter de gaffer à répétition, telle cette coupure à L'aide Sociale qui est une pure imbécilité, en plus d'être contre productive et facho sur les bords ; des mesures inutiles, qui ne peuvent que nous nuire, ou alors ne sont que de malhabiles tentative de récupération du vote de droite destinées aux radios-poubelles de Québec. Ce que je n'ose croire.
Et même si c'est dur-dur d'être Québécois, résistants écartelés entre les deux rives du St-Laurent, il y a toujours une ouverture au bout, un Golfe, un port, un Cap Diamant, et un pays.
Ouf ! et dire que j'ai écris tout ça en respectant les nouvelles normes de Vigile :-) !


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5 commentaires

  • Yves Rancourt Répondre

    24 avril 2013

    Monsieur Vincent,
    Vous vous torturez inutilement, la question est déjà réglée. Le CROP de ce matin nous indique que le PLQ s'est installé confortablement en tête. On l'aura ce gouvernement que l'on mérite. Les Chambres de commerce, les affairistes, les minières, les anglos et tous les défenseurs des "nobles causes" vont être contents, ils vont gagner.
    Mes salutations à vous.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 avril 2013

    À Alain Moronani,
    Je comprends bien ce que vous me dites, mais je ne parlais surtout pas de la droite extrème, ce qui me semble le cas dans vos rencontres. Mais de cette droite ici, au Québec,celle de Québec, ou de Rivière du Loup à Mario, pas si loin du centre ; de cette droite un brin catho encore, avec des beaux principes, et une belle cravate qui va avec.
    AVe

  • Alain Maronani Répondre

    23 avril 2013

    Vous expliquez bien le dilemne. Deux situations;
    J'ai eu l'occasion de participer à une réunion d'information de nationalistes de droite, je ne partage absolument pas leurs idées économiques, pour l'indépendance du Québec, dont certains m'ont affirmé qu'ils ne voteraient jamais oui à un référendum, si le PQ est le moteur de ce référendum, parce qu'il ne veulent pas se retrouver dans un état socialiste...en passant pour eux, Obama est socialiste...
    L'année dernière j'ai été au festival du théâtre anarchiste de Montréal et discutant avec des spectateurs ils m'ont expliqué qu'ils ne voteraient jamais oui à un référendum pour l'indépendance du Québec, parce qu'ils ne veulent pas cautionner un état...socialiste...l'anarchisme coast to coast...assez drôle.
    Je ne sais pas si l'indépendance est droit devant comme le dit si bien Landry...

  • Archives de Vigile Répondre

    21 avril 2013

    Salut M.Vincent
    L'affaire de la constitution a fait long feu grâce à Lisée.
    La dernière bourde du P.Q., on la doit à J-F Lisée lors de la visité de fiston Trudeau à Québec. Ce qui a permis à TVA et à RDI de cabotiner sur ce fait divers dans les bulletins de nouvelle de fin de soirée plutôt que de parler de l'essentiel, càd la volonté de Justin Trudeau de rendre coupable René Lévesque pour l'isolement du Québec dans la confédération canadienne.
    Jean-François Lisée rétorque par une invitation
    « Bon, il semble que Justin et moi soyons victimes d'une erreur de comm entre son bureau et celui de ma PM. Cela arrive. J'offre de lui offrir une bière à Mtl. Je prendrai une Tremblay, mais serai prêt à lui payer une Canadian... Ou vice-versa. », a écrit M. Lisée sur son compte Twitter.
    http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2013/04/18/002-lisee-trudeau-prince.shtml

  • Marcel Haché Répondre

    21 avril 2013

    Lors du pénible référendum de 1995,Mario Dumont était sur la bonne barricade.
    Est-ce que Françoise David était sur la même barricade que Mario Dumont ?
    L'espoir va apparaître clairement si la gauche ne cultive pas l'isolement politique autour de l'idée d'indépendance, qui n'est pas une idée brevetée par le P.Q. ni par la gauche...