Faire autrement

Pour éviter le désintéressement

Tribune libre

Dans un article du Le Devoir paru le 11 juin dernier, Antoine Robitaille s’interrogeait sur les raisons de la désaffection des gens à la chose politique. J’aimerais apporter ma contribution à son analyse.
Premièrement selon moi, ce désintéressement commence d’abord à l’école. Il est particulièrement difficile de permettre aux jeunes de recevoir de l’information politique de la part des acteurs politiques à l’école. Un parti politique ne peut présenter son programme dans le milieu scolaire, les directions d’écoles et des commissions scolaires refusent systématiquement cette approche politique sous la raison de ne pas favoriser tel ou tel parti par rapport à un autre. C’est aussi vrai au CÉGEP qu’à l’université. C’est malheureux, si nos jeunes pouvaient être sensibilisés dès le secondaire à la chose politique, nous aurions probablement plus d’engouement de leur part à la chose politique qu’actuellement. En refusant ainsi aux jeunes cette information, ne soyons pas surpris qu’ils s’en désintéressent une fois arrivé en âge de voter. Faire de la politique autrement ne voudrait-il pas dire commencer à instruire notre jeunesse à la chose politique?
Deuxièmement, je pense que le désintéressement est fortement la résultante du traitement que les medias font de la politique. Pour une question de tirage, de rentabilité, les medias ne cherchent que les scandales, la polémique. Quand il y a une campagne électorale, on porte la couverture de cette campagne que sur les chefs, très peu ou à peu près pas sur le programme des partis politiques. Une campagne électorale est devenue un concours de popularité. On utilise à outrance les sondages ce qui fait que la population ne va que se fier qu’à ces sondages pour se faire une idée. Elle ne sera pas tenter de faire plus d’effort pour aller chercher ailleurs toute l’information utile à sa prise de décision. On s’en remet qu’aux journalistes qui, de par leurs propos, leurs opinions, parfois biaisés, vont influencer le vote de celle-ci. L’opinion du journaliste émise est la sienne ou souvent celle de ses patrons. Ai-je besoin de faire un dessin?
La manipulation médiatique est à mon avis à l’origine de ce désintéressement. Si l’on veut faire de la politique autrement, il faudra aussi faire du journalisme autrement. Il est encore temps de changer notre façon de faire.

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Roger Kemp110 articles

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Pamphlétaire actif à Trois-Rivières Membre actif à la SSJB de la Mauricie





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2 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    27 juillet 2011

    « Autrement »?
    Le défi des indépendantistes est gigantesque : percer une sorte de mur des lamentations et des frivolités médiatiques.
    Hier soir, les grandes chaînes d’information étaient déchaînées, comme à l’habitue, quand il ne se passe rien chez nous. Elles ont mis sur le même pied toute la messe néo-démocrate sur le cancer de leur chef, et la vitalité de Sir Paul, à faire « encore à 69 ans », les steppettes qu’il fait dans ses chansons depuis 1964, date de son premier passage à Montréal.
    Comment percer ce mur de haut-parleurs qui rend sourd à lui-même tout un peuple ? Comment placer la « question nationale » en avant-place ?
    Cela peut se faire seulement par un gouvernement, même provincial.
    Cela peut se faire par un gouvernement provincial qui met doucement sur la table fédérale son projet de pays, et qui invite lui-même le fédéral à dîner. Ipso facto les haut-parleurs seraient orientés, et Nous dresserions l’oreille.
    Une bonne enquête sur la corruption pourrait évidemment servir de happy hour…
    Le grand soir ne serait plus très loin…
    Une question d’éducation ? De programmes et de principaux d’écoles ? Ben non. Juste du nerf ! Mais du nerf…


  • Archives de Vigile Répondre

    27 juillet 2011

    Bonjour M.Kemp
    Sheila Copps, candidate à la présidence du Parti libéral fédéral?
    La "chose" politique est devenue ici ce que le ski de fond est à la Jamaïque; un songe au travers les nuages de bons sentiments comme un spectacle de Céline Dion entourée de danseurs à Las Végas avec une toune en français pour les coeurs sensibles.
    Êtes-vous certain que Gilbert Rauzon ne serait pas l'homme de la situation après Stéphane Dion et Mickael Ignatieff? Tant qu'à vouloir nous dérider un peu plus en ce matin pluvieux.
    C'est drôle comme je me sens vieux ces temps-ci quand je lis tout ce qu'on dit.
    http://www.radio-canada.ca/regions/Ontario/2011/07/27/001-sheila-copps-parti-liberal-direction.shtml