Expatriés par en dedans

Tribune libre


Je viens de lire la lettre d’opinion de Victor-Lévy Beaulieu du 31 mars 2010 sur la laicité, il a visé droit dans le mille et je l’en félicite. Dans les années 80, j’ai demeuré a Montréal environ 3 ans, je n’ai jamais été un fanatique de la grande ville mais, a cette époque cela me convenait, je m’y sentais quand même chez moi, il y avait des gens venus d’ailleurs, comme il y en a toujours eu, j’avais des amis de couleur qui avaient immigrés ici parce qu’ils aimaient notre façon de vivre et l’avaient adopté, des Québécois dans l’âme et ils étaient fiers de l’être.
Depuis plusieurs années, je vis en Montérégie, dans une petite ville ou il y a de tout, je m’y suis installé il y a un bon moment, comme presque partout ailleurs, il y a des immigrants qui se sont intégrés a la communauté, ils y participent et y travaillent, ils sont comme nous, ils ont réussi a refaire leur vie, semblent très heureux et nous les aimons. Il y a quelques semaines, j’ai du me rendre a Montréal pour un rendez-vous important, je n’y étais pas allé depuis quelques années, je ne suis pas raciste mais, je dois vous avouer que j’ai eu tout un choc, je me suis senti comme un pur étranger, je voulais profiter de l’occasion pour souper en ville mais, finalement j’ai choisi l’option de revenir en pleine heure de pointe, je me sentais plus a l’aise dans mon véhicule.
J’ai été estomaqué par le nombres de personnes immigrées qui y travaillent, dans les endroits ou j’avais a aller, je n’ai pas vu un seul Québécois, je me suis fais servir par des gens d’autres nationalités qui portaient leurs signes religieux, cela a créé un malaise en moi, j’étais, pour dire franchement, gêné de demander les services que j’avais besoin.
Je suis Québécois de souche, mais je serais incapable de m’intégrer au Montréal d’aujourd’hui, je comprends mieux maintenant les gens de la rue, surtout les jeunes, on les regarde avec leurs tatouages, leurs percings et leurs cheveux colorés, ils se sentent rejetés et essaient de nous passer le message avec leurs accoutrements mais, nous sommes peut-être trop occupés a accommoder nos nouveaux arrivants au lieu de les écouter.
Nous devons supposément accepter plus d’immigrants pour combler le manque de naissances, si on s’occupait d’aider nos jeunes a s’intégrer chez eux, leur donner une raison de vivre, les valoriser en les éduquant pour qu’ils puissent un jour travailler et fonder une famille au lieu de les expatrier dans la rue, peut-être que cela contribuerait a nous aider nous aussi a conserver notre identité.
Christian Lambert


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé