Etats-unis: Atlantic City au bord de la faillite

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Rien ne va plus !

Quand en 1978 les jeux d’argent furent légalisés dans le New Jersey, Atlantic City pensait pouvoir concurrencer Las Vegas. Mais l’économie de la ville totalement dépendante du revenu de ses casinos est passée au rouge au fil des ans. Le gouverneur de l’Etat Chris Christie, candidat à la primaire républicaine pour la Maison Blanche, propose un plan de redressement pour endiguer ce phénomène.


Le New Jersey n’a pas été épargné par la crise financière qui a frappé le pays de 2007 à 2011. Victime de la désindustrialisation, l’Etat a atteint le quatrième taux de chômage du pays. En 2012, le nombre de chômeurs qui avait doublé depuis quatre ans atteignait plus de 12%, quatre points de plus que la moyenne nationale.


Atlantic City, malgré son industrie du jeu, n’a pas été épargnée. La ville a été classée quinzième des zones urbaines les plus touchées des Etats-Unis. Aujourd’hui, elle ne compte plus que huit casinos.


A la différence de Las Vegas, qui a diversifié ses offres (gastronomie, spectacles, habillement) et donc engrangé des revenus déconnectés du jeu, Atlantic City – comme Detroit avec son industrie automobile – a majoritairement investi dans une économie monomaniaque, le jeu. Mais elle a été incapable de faire face à la concurrence des nouveaux casinos situés notamment dans les Etats voisins comme la Pennsylvanie, le Connecticut ou le Delaware. Lesquels ont ces dernières années légalisés les jeux d’argent.


En 2006, les casinos rapportaient à la ville plus de 5 milliards de dollars alors qu’en 2009, les revenus liés au jeu avaient chuté de plus d’un milliard. En 2010, quatre de ses casinos étaient incapables de payer les intérêts de leurs prêts hypothécaires ou encore les taxes sur le jeu dues à l’Etat du New Jersey.


En 2012, le «Revel», le plus grand casino d’Atlantic City, ouvre ses portes. Le gouverneur Chris Christie le présente alors comme «le futur d’Atlantic City» et injecte 300 millions d’argent public pour que le chantier aboutisse. En échange, le «Revel» doit reverser au New Jersey 20% de ses gains. Mais à peine ouvert, le casino déclare 40 millions de pertes sèches et réclame 100 millions aux investisseurs. L’économie du jeu d’Atlantic City est détrôné par celle de Pennsylvanie, classée seconde derrière le Nevada toujours en tête grâce à Las Vegas.


En 2014, la somme que rapportent les salles de jeux de la ville ne dépasse pas les 3 milliards. Quatre de ses douze casinos ont fermé et la chute du tourisme n’a fait qu’accentuer le problème. L’agence d’évaluation financière Standard and Poor’s a abaissé de quatre crans la note de la ville. Cette nouvelle nomenclature désigne aujourd’hui Atlantic City, comme une ville «vulnérable en défaut de paiement». 26% de la population vit sous le seuil de pauvreté (15% au niveau national) et le taux de chômage dépasse les 13%, le double de la moyenne américaine.


Le 19 janvier 2016, la situation économique de la ville s’est de nouveau brutalement dégradée quand le gouverneur Chris Christie a mis son veto à une proposition de texte soumise au Sénat du New Jersey qui aurait permis de soulager les finances de la ville.

Concrètement, les élus auraient autorisé la municipalité à collecter les taxes normalement dues à l’Etat du New Jersey par les casinos, à hauteur de 33,5 millions de dollars. Mais le gouverneur a refusé de valider ce plan, estimant que la charge du redressement de la ville n’avait pas à être assumée par les contribuables de l’Etat.


«Nous voulions donner à Atlantic City cinq ans pour que (les élus, NDLR) règlent eux-mêmes ces problèmes, mais ils ne l’ont pas fait», a-t-il déclaré. Il a rappelé que la dette avait augmenté de 50% en cinq ans et que le déficit structurel de la ville dépassait les 100 millions de dollars pour 2015.


Pour y remédier, il propose qu’un représentant de l’Etat prenne en main les finances d’Atlantic City avec pour missions principales la restructuration de la dette, une revue des actifs de la ville avec possibilité de cession d’une partie d’entre eux et l’éventuelle privatisation de certains services municipaux. Le plan du gouverneur Chris Christie, qui a reçu l’accord du maire d’Atlantic City et du président du Sénat de l’Etat, Stephen Sweeney, devra encore être soumis au vote du Sénat.


Source: francetvinfo



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