Traditionnellement, c’est bien connu, les Québécois aiment beaucoup les fêtes et le Jour de l’An offre une bonne occasion de s’adonner à ces festivités. Plusieurs traditions se rattachent à la célébration du jour de l’An au Québec. Aussi, ai-je ru bon de vous en rappeler quelques unes.
Autrefois, les hommes du village passaient de maison en maison pour ramasser des dons pour les pauvres du village. Ils récoltaient surtout des produits de la ferme. Cette tradition, qui avait lieu le 31 décembre, s'appelait «la guignolée » et, pour annoncer l'arrivée des guignoleux, les enfants du village les précédaient en faisant toutes sortes de bruits en frappant des bâtons entre eux.
Au Québec d’antan, dès la veille du premier janvier, les festivités commençaient. Tout d'abord, se tenait le réveillon où toute la famille se retrouvait autour d'une table pour manger, jaser et s’amuser. Rôti et ragoût de porc, fèves au lard, tourtières et beignes étaient les mets prisés pour l'occasion de cette première nuit de l’année. Une fois la panse bien remplie, c'était le temps de fêter. On dansait et chantait au son des rigodons, cotillons, gigues et chansons à répondre du violoneux et la fête se prolongeait jusqu’aux petites heures du matin.
Une des traditions les plus importantes du Jour de l’An québécois était sans aucun doute la traditionnelle bénédiction paternelle. À cette occasion, le patriarche de la famille bénissait ses enfants et petits-enfants agenouillés devant lui. Cette tradition remplie de symbolisme s'est perpétuée longtemps et, encore aujourd’hui, certaines familles la poursuivent.
En ce qui a trait à notre famille, la coutume voulait que nous visitions les deux parentés, soit celles de mon père et de ma mère et ce, dans un ordre différent à chaque année de façon à souper et à veiller dans une famille différente à chaque Jour de l’An, voyageant bien cordés dans la voiture familiale, souvent en pleine de tempête, du quartier Limoilou à Québec jusqu’à l’Île d’Orléans, et dans le sens opposé l’année suivante.
Je me rappelle de mes tantes qui s’étonnaient d’année en année de nous voir grandir et qui s’empressaient de nous souhaiter du succès dans nos études tout en nous barbouillant de leur rouge à lèvres, de mes belles petites cousines avec qui j’avais la chance, en fin de soirée, de danser un slow sous l’œil discret de ma mère.
Je me souviens aussi de mon parrain, mon oncle Félix, lorsqu’il sortait de la poche de son veston sa musique à bouche et qu’il se mettait à jouer un air qui avait la magie de nous emporter dans le tourbillon des danses folkloriques…et de mon oncle Georges qui entonnait sa chanson à répondre plutôt grivoise qui avait le don de mettre sa femme dans tous ses états.
De nos jours, même si ces traditions tendent à s’envoler malheureusement dans la nuée des temps, j’ai le goût de vous inviter à chanter avec moi « swing la bacaisse dans l’fond d’la boîte à bois » et…de souhaiter, en bon québécois, une bonne et heureuse année 2012 à vous tous et toutes!
Henri Marineau
Québec
Bonne et heureuse année...
Et swing la bacaisse dans l'fond d'la boîte à bois!
Tribune libre
Henri Marineau2101 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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