La société québécoise fout le camp. Est-ce vraiment de cette société dont j'ai rêvé et dont je rêve encore? La réponse est non. Les gens grassement payés de la Caisse de dépôt (que nous appellerons désormais la Caisse de Dépense et de Déplacement), malgré leurs curriculum vitae et leur notoriété sont maintenant pour une grande partie de la population de fieffés incompétents. 40 milliards $ ont été perdus et tout le monde s'en lave les mains. Tout de suite on se dit : ils sont si pressés de se laver les mains, il y a sûrement de l'argent sale quelque part. Du moins, sommes-nous en mesure de le craindre puisque le gouvernement de Monsieur Charest ne veut absolument pas qu'il y ait une commission d'enquête sur cette bévue monumentale. Rappelons-nous que les libéraux de Jean Chrétien ne désiraient pas qu'il y en ait une sur le scandale des commandites. On a vu pourquoi.
Quelle est cette démocratie où l'on dilapide l'argent des travailleurs avec un sans-gêne aberrant? Parlons plutôt de ploutocratie! Les puissances financières font ce qu'elles veulent avec notre argent et nous n'aurions pas le droit de savoir? On a fait un cadeau de 378 000 $ à l'ancien directeur de la Caisse de Dépense, Henri-Paul Rousseau, qui sentait probablement que la soupe devenait un peu trop chaude. Voilà ce qu'on fait avec vos économies! Et ça, c'est ce qui est connu. Imaginez le reste!
Aussi, tout le monde s'entend pour dire qu'il est urgent de prendre soin de notre environnement pour notre bien-être et celui de nos enfants. Pourtant le BAPE (Bureau d'audiences publiques sur l'environnement) donne son aval à des projets de centrales hydroélectriques sur les dernières rivières sauvages qu'il nous reste, avec les conséquences que l'on sait sur la faune et la flore, alors que l'on sait très bien que des parcs éoliens produiraient encore plus d'électricité et avec pratiquement aucun dommage sur nos écosystèmes.
Beaucoup de Québécois s'entendent pour dire que nous n'avons pas besoin de Gentilly II avec son maigre 3 % d'électricité. De nombreux médecins se sont prononcés sur les dangers du nucléaire pour la santé. Et pourtant, on s'obstine, depuis les débuts de Gentilly I , en 1966, à nous faire croire qu'il n'y a aucun problème avec ce genre d'énergie. Pourquoi alors tous les savants comités supposément en train de réfléchir sur les déchets nucléaires n'ont-ils pas trouvé de solution saine et efficace pour disposer de ces déchets radioactifs et cela 43 ans après le début de cette aventure qui tourne à vide?
Est-ce vraiment ce pays dont je rêve? Doit-on continuer à laisser ces puissants hypothéquer la vie des générations qui nous suivront? N'y a-t-il vraiment que le dieu Argent qui compte? On comprend mieux après les déboires de la Caisse de Dépense pourquoi Monsieur Charest était si pressé d'aller en élection.
Non, le Québec est loin d'être la société démocratique qu'elle prétend être. Le peuple québécois n'a plus son mot à dire sur son avenir et cela est plus que dommage, c'est tout simplement catastrophique. Il est peut-être encore temps d'agir en manifestant énergiquement son désaccord. Que choisirons-nous? De maintenir le navire à flot et de modifier sa trajectoire ou de couler avec le bateau en criant dans la tempête : chacun pour soi? Je pense qu'il faut que les Québécois descendent dans la rue et que le « so-so-so solidarité» des manifestations devienne plus qu'un mot. On nous vole notre avenir et celui de nos enfants. Les puissants sont allés beaucoup trop loin.
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Guy Marchamps
Photo: Le Nouvelliste
Le Nouvelliste
L'auteur, Guy Marchamps, de Trois-Rivières est écrivain.
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