Et si Bourgault avait persisté...

En serions-nous encore aujourd'hui à tergiverser?

Peut-être aurions-nous avantage à tirer des leçons de l'histoire!

Tribune libre

Dans mes premiers articles parus sur cette tribune libre au début de 2011, pas moins de quatre de ceux-ci tournaient autour de l’idée de « remettre à la une le rêve de René Lévesque » et ce, entre le 14 et le 22 janvier de cette année-là.
C’est vous dire tout l’engouement que j’éprouvais pour le fondateur du Parti québécois, encore sous l’effet du dynamisme qu’il avait su insuffler au mouvement souverainiste québécois au début des années ’70 alors que je me trouvais au début de la vingtaine.
Puis, les années ont passé…À la suite de la défaite référendaire de 1980, le PQ s’est usé sur les chaises du pouvoir, il est allé par la suite refaire ses classes dans l’opposition jusqu’au 30 octobre 1995 où le glas de ses convictions souverainistes a sonné, annonçant le départ précipité du dernier véritable défenseur de l’indépendance du Québec, à savoir Jacques Parizeau.
Un peu plus d’un an et demi après la parution des articles dont je vous ai parlé plus haut, et ce, grâce surtout aux quelque 340 articles que j’ai écrits depuis et que Vigile a consenti à publier sur sa tribune libre, le temps a soulevé peu à peu la poussière qui s’était accumulée sur mes convictions souverainistes et permis à mon regard de jeter un œil prospectif sur les événements qui ont donné naissance au PQ.
À cet effet, j’aimerais vous faire part de l’argument invoqué par l’auteur d’une opinion parue dernièrement dans un quotidien, et des réactions que m’ont suscitées la lecture de cet article.
Pour soutenir sa thèse avançant l’union des forces indépendantistes comme moyen d’éviter la division du vote souverainiste, l’auteur évoque le 26 octobre 1968, date à laquelle Pierre Bourgault, le président du RIN, propose la dissolution de son parti pour permettre à ses membres, compte tenu de l’échec des négociations entre les deux formations, de joindre le MSA de René Lévesque, une fusion qui donnera naissance au PQ, l’argument de l’auteur de l’article étant essentiellement basé sur la question du vote stratégique pour évincer Jean Charest du pouvoir en se ralliant derrière le PQ.
Après la lecture de cet article, je me suis demandé si nous en serions encore aujourd’hui à tergiverser autour de la notion de souveraineté-association de René Lévesque, perpétuée jusqu’en 2012 dans la gouvernance souverainiste de Pauline Marois, si Pierre Bourgault avait persisté dans ses convictions profondes en maintenant l’existence du RIN il y a plus de 40 ans.
Alors, avant de proposer des fusions entre un PQ usé et embourbé dans les racines de ses propres origines et d’autres formations s’affichant résolument indépendantistes, peut-être aurions-nous avantage à tirer des leçons de l’histoire!
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2092 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com




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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    10 août 2012

    M. Marineau, vous soulevez une question de fond. À l’époque, j’ai assisté avec mon père, aux réunions du RIN de Pierre Bourgault et, à mon souvenir, même si ses discours étaient enflammés, il n’y avait aucune violence sous-jacente. Mon père, qui était un pacifiste ne l’aurait pas toléré. Pierre Bourgault a sabordé le RIN pour le MSA devenu le PQ qui était définitivement plus édulcoré que le RIN qui lui, était véritablement rassembleur. Bien sûr, tout cela est loin maintenant mais les médias, étant ce qu’ils sont, veules, désinformants et au service de l’oligarchie, même Le Devoir, n’ont laissé aucune place à l’ON, l’Option Nationale. M. Aussant n’a jamais pu, au travers des pages de ces médias, s’adresser à la population québécoise pour expliquer son extraordinaire programme et ce n’est pas tout le monde qui va prendre la peine d’aller sur le site de ce parti politique pour le consulter. On veut continuer, gros jean comme devant, à suivre, en suiveux ignare, ce que disent les autres, ce qu’ils nous dictent. J’ai fait un article sur ce sujet : jamais je ne voterai par dépit, pour le moins mauvais. Ce serait éterniser une situation, traîner en longueur, encore une fois, notre indécision atavique pour continuer dans la veine de Mme. Marois qui veut diriger une PROVINCE et non pas un pays. Je l’ai déjà dit aussi, je n’ai aucune confiance dans ce personnage, aucune! Un peu de courage! Ceux qui veulent jouer au suiveux et voter par dépit peuvent encore le faire pour ce qu’il leur reste de liberté qui elle, s’envole à vitesse grand V.
    Merci M. Marineau pour votre article qui, en fait, conforte ma décision.
    Ivan Parent

  • François Ricard Répondre

    10 août 2012

    J'étais du RIN à ce moment-là.
    J'étais à l'aréna Maurice-Richard en 1969 lors de la création du Parti québécois.
    C'est à ce moment que nous avons joint les rangs du PQ afin de ne pas diviser les rangs indépendantistes, croyant que nous pourrions avoir une influence dans le PQ.
    Lévesque a eu tôt fait de bannir Pierre Bourgault de toutes les instances dirigeantes du parti. Et pendant des années, nous du RIN qui militions pour le PQ avons longtemps porté le stigmate dévolu à ceux qui avaient été du RIN.
    Aujourd'hui on reproche à Jean-Martin Aussant de faire le contraire de Pierre Bourgault disant qu'il divise les forces souverainistes. Pourtant le PQ, avec Marois, n'est pas plus indépendantiste qu'il ne l'était avec Lévesque. Et Jean-Martin Aussant eut-il demeuré en son sein n'aurait pas réussi à le changer.
    J'ai été du PQ depuis 1969 jusqu'à mon adhésion à l'ON.

  • Mario Boulet Répondre

    9 août 2012

    En effet, si Pierre Bourgault aurait persisté en tant que président du RIN, que se serait-il passé. La question mérite d'être posé. Peut-être serions-nous déjà indépendant! J'ai trop eu de notions concernant Pierre Bourgault et ses intentions à cette époque. Que pronait-il exactement? S'est-il éclipsé à cause que ses intentions se rapprochait visiblement trop du FLQ par le recours à la force, voire armée?
    Étant trop jeune pour bien me souvenir de cette époque et n'ayant pu trouvé aucun bouquin encore sur cette époque de crise, je n'ai en tête que la courte mini-série où Emmanuel Bilodeau incarne René Lévesque. De ce que je me souviens, c'était Lévesque ou Bourgault. Il n'y avait pas de place pour les deux travaillant côte-à-côte. Lévesque s'apprêtait à quitter les lieux.
    Je souhaiterais que des gens ayant assisté personnellement tel que Jacques Parizeau puisse nous en parler ouvertement.
    Merveilleux article M. Marineau!

  • Luc Archambault Répondre

    9 août 2012

    Pas question de fusion. Nous sommes d'accord.
    L'UNITARISME a vécu. L'UNITÉ autour du seul Bloc PQ a vécu.
    Le pluralisme est une victoire sur l'unitarisme débilitant. À l'époque ou seul le PQ prenait toute la place, on a pu craindre avec raison, l'État à parti unique. Ce n'est plus possible de le penser aujourd'hui. La pluralité démontre qu'il y aura plusieurs partis dans l'État à venir, de la gauche au centre droit, ne reste que se forme un parti démocratique de droite pour occuper de la gauche à la droite, tout l'éventail politique.
    Cette pluralité est fertile, mais dans la seule mesure où l'on fait ce qu'il faut pour contrer les distorsions du système électoral uninominal à un tour qui encourage le nivellement par le bas et le gouvernement de la minorité, contre le gouvernement de la majorité. La majorité REFUSE d'adhérer à la Constitution actuelle du Québec/Canada. Mais ce refus est inexprimé puisque jamais les canadianisateurs n'ont accepté de solliciter l'aval référendaire des Québécois,es.
    Le pluralisme démocratique ne peut pas s'exprimer dans le système électoral canado-britannique actuel. Il ne peut s'exprimer que dans un système proportionnel à venir.
    Cette contrainte peut être contournée cependant. Ce, grâce à au pragmatisme québécois. Grâce à la formation d'une VRAIE et MULTIPARTITE COALITION NATIONALE - Démocratie et Souveraineté du Québec souhaitée par les Québécois,es, pour sortir ce peuple de l'IMPUISSANCE dans laquelle le plonge la division actuelle grâce un dispositif simple de Proportionnelle pragmatique partie de la CN-DSQ.
    Pour la mettre sur pieds cette VRAIE et MULTIPARTITE Coalition de Salut DÉMOCRATIQUE national, il faut s'entendre sur UN même programme COMMUN d'État qui transcende les Programmes concurrents de gouvernance de l'État des partis soi-disant souverainistes. C'est une question de SALUT NATIONAL DÉMOCRATIQUE.
    À défaut, chaque parti défend son territoire, contre la cohésion et l'UNION des forces démocratiques de ce peuple, contraint de vivre dans un État qui NIE la primauté de sa SOUVERAINETÉ DÉMOCRATIQUE puisqu'il s'impose sur SON sol et sous-sol national du Québec, aussi impunément que durablement, SANS avoir obtenu le clair OUI référendaire des Québécois,es. Ce qui est un DÉNI démocratique caractérisé.
    Il faut cesser de tolérer ce clair DÉNI DÉMOCRATIQUE !
    Pour cesser, il faut REFUSER de gouverner le peuple alors que le gouvernement du peuple doit obéir à une Loi Constituante qui n'a pas reçu l'aval du peuple.
    On refuse dès lors qu'on s'ENGAGE devant le peuple, AVANT les élections, à APPELER sans délai ni condition, Le PEUPLE, à USER de ses PLEINS DROITS et POUVOIRS démocratiques qui le rendent apte et capable du seul fait de le dire par référendum, tout État qui sur son sol et sous-sol national, s'impose SANS avoir obtenu le clair OUI référendaire du peuple souverain du Québec.
    Nous pouvons nous entendre là-dessus, puisque nous sommes des démocrates. Seuls les autocrates refuserons d'admettre que ce peuple dispose MAINTENANT, sans condition ni délai, des PLEINS POUVOIRS DÉMOCRATIQUES sur SON sol et sous-sol national du Québec.
    Ce qui permet de les démasquer, ce qui permet de les pousser dans leurs derniers retranchements, qu'ils sévissent chez les soi-disant néo-DÉMOCRATES ou du côté des autruches opportunistes de la fausse Coalition Sirois/Legault qui prévoient FOULER aux pieds la SOUVERAINETÉ démocratique des Québécois,es.
    Mais encore faut-il soi-même prendre fait et cause pour la défense et le respect du principe premier de la DÉMOCRATIE qui stipule qu'il n'y a d'État démocratique que lorsque le peuple TRÔNE au sommet de l'État, et, Le PEUPLE trône au sommet de l'État quand, et seulement quand, il APPROUVE les Actes constituants de l'État. Cette approbation est claire et nette, quand cette approbation est référendaire. La loi sur la clarté c'est ça ! Cette clarté n'est pas de la partie puisque les canadianisateurs refusent de soumettre l'État du Canada aux dispositions de sa propre loi dite de la clarté. La Clarté est asymétrique, elle vaut pour les autres, mais pas pour l'État du Canada.
    Il faut renverser ce vicieux paradigme canadianisateur de l'asymétrie démocratique qui n'est rien d'autre que l'arbitraire totalitaire. Un État s'impose sur un peuple, par-dessus la tête du peuple.
    Quel que soit l'État il doit être d'abord DÉMOCRATIQUE. L'État actuel en vertu duquel le PLQ, la CAQ et le PQ pourront exercer le pouvoir que La LOI confère au gouvernement du peuple, N'EST PAS DÉMOCRATIQUE.
    Pour renverser cette dictature, il faut prévoir APPELER Le PEUPLE à la RENVERSER, en non pas seulement renverser le gouvernement pour le remplacer par un autre gouvernement collabo de la dictature canadianisatrice.
    Ce qu'aucun parti ne prévoit faire, pour l'instant.
    Il faut donc faire pression sur les partis souverainistes pour qu'ils le soient VRAIMENT. C'est encore possible d'ici la tenue des prochaines élections décisives à tenir.
    Un sursaut DÉMOCRATIQUE pourrait UNIR les forces citoyennes et politiques démocratiques, pour renverser non seulement le gouvernement de fin de Régime de Jean John James Charest, mais renverser le Régime lui-même.
    Seule l'UNION des forces démocratiques de ce peuple est en mesure de le faire. À commencer par l'UNION des forces politiques soi-disant souverainistes, donc soi-disant en faveur de la primauté effective de la SOUVERAINETÉ démocratique du PEUPLE sur SON territoire national du Québec.
    La jeunesse est descendu dans la rue pour défendre la démocratie scolaire, contre la privatisation forcée de l'éducation nationale des Québécois,es. La jeunesse est résolument et radicalement DÉMOCRATIQUE. Il faut savoir démontrer que nous sommes nous aussi RADICALEMENT DÉMOCRATIQUES. Il faut que s'incarne dans une UNION plurielle, multipartite, cette exigence DÉMOCRATIQUE qui met fin à 253 ans de gouvernance collabo d'une dictature qui se prend pour une démocratie.
    Les Québécois,es n'attendent que ça !
    Des élites politiques qui cessent de gouverner le peuple, par-dessus la tête du peuple, à coup de rivalités partisanes irresponsables et débilitantes qui compromettent durablement l'usage des pleins pouvoirs démocratiques de ce peuple, par pur opportunisme à courte vue.
    Attaquer QS, attaquer en retour le PQ, se poser en arbitre à l'ON, s'entre ex-communier ou s'entre-encenser sans prévoir refuser de gouverner le peuple dans un État qui NIE sa SOUVERAINETÉ démocratique, sans s'ENGAGER à APPELER ce peuple à USER sans délai ni condition de SES pleins droits et pouvoirs démocratiques, livre ce peuple à l'IMPUISSANCE et à la fatalité de la morsure dictatoriale et ce, de manière totalement IRRESPONSABLE et ANTI-DÉMOCRATIQUE.
    Il n'y a pas de fatalité qui tienne, il n'y a que la responsabilité et la puissance démocratique qui ne demande qu'à se matérialiser ici et maintenant, sans autres considération que l'effectivité de la puissance démocratique du peuple souverain du Québec sur SON sol et sous-sol national du Québec.