Sachant que Sarkozy est un grand nerveux, il a voulu lui faire le coup que Franco a fait à Hitler en octobre 1940 à Hendaye : il l’a fait attendre un bon moment. Sacré Poutine ! Il est pâlot comme une bouteille de lait, il est petit, presque laid. Parfois, quand il s’exprime à la télé, on dirait presque un adolescent timide. Il est vrai que d’autres fois, on n’a vraiment pas envie de le chatouiller. Eh bien, malgré tout cela, ils sont tous tombés sous son charme : les Schröder, les Berlusconi, les Fillon et, donc, notre Sarko national. De vrais vassaux ! Avec des yeux pleins d’humilité et un sourire d’écolier de classe primaire, enfin … un écolier appliqué d’hier pas dévergondé comme celui d’aujourd’hui. Mais pourquoi ? Parce que l’obsession fondamentale – quoique inconsciente – de tout homme normalement constitué … est d’en avoir. C’est existentiel, eschatologique même.
Et ils savent tous que Poutine, lui, il en a et que, par-dessus le marché, il en est bien fourni. Oh ! Ils n’éprouvent pas de jalousie, seulement de l’envie. Ils voudraient bien, tous, en avoir autant que lui, mais ils savent bien que ce n’est pas possible. Ce n’est pourtant pas l’envie qui leur en manque, hein Nicolas ? D’abord, il y a leur Europe avec son tas de principes idiots, un tas gros comme un sac de pommes de terre.
Ensuite, il y a la démocratie, étouffante comme une mère qui ne comprend pas qu’elle nuit au développement de leur virilité et les limite à leur puberté. Enfin, il y a leur pays à chacun, qui n’est finalement qu’un lopin de terre, petit comme un ex-jardin soviétique avec sa vache, ses quelques poulets et ses concombres, alors que, lui, il règne sur un véritable continent. Ça aussi, quand même, ce n’est pas rien. De plus, lui, il a toujours le temps, alors qu’eux, ils ne sont que des blackboulés de la dernière échéance électorale.
Et puis, finalement, s’il en a beaucoup, alors qu’eux, ils en ont si peu qu’ils voudraient parfois se cacher, c’est surtout parce que, derrière lui, il a tout un peuple, un peuple simple qui aime son pays, ne le dénigre jamais – comme le fait un autre peuple « maso » qu’on connaît bien -, un peuple qui n’a pas du tout, mais alors pas du tout envie de tomber dans la dégénérescence qui est en train de détruire, chaque jour, la mosaïque vieillie de ces petits pays qui ne peuvent s’empêcher de lui donner des leçons.
En Russie, on ne se marie pas entre personnes du même sexe, on ne laisse pas la racaille brûler des voitures, on n’oublie pas la victime au profit du délinquant, on n’envisage pas de légaliser la consommation de certaines drogues, on n’oublie pas les SDF pour satisfaire des milliers de migrants. En Russie, on sait encore ce qu’on veut, on ne se pose pas des centaines de questions sur tel ou tel sujet, on ne pleurniche pas, on fait face à l’événement. Et en Russie, on s’occupe de la Russie. Bref, on est viril, tout simplement. Et un peuple viril a des chefs qui le sont aussi.
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