Des scènes de pillage et l'attaque d'un commissariat ont été observées en marge des rassemblements organisés à Minneapolis après la mort de George Floyd lors d'une interpellation policière. Des émeutes ont également été constatées à Los Angeles.
Pour la deuxième soirée consécutive, la ville de Minneapolis a été le théâtre d'intenses débordements en marge de rassemblements organisés après la mort de George Floyd, un citoyen afro-américain de 46 ans qui, le 25 mai, a fait l'objet d'une violente interpellation dans cette grande ville américaine du Minnesota. Un agent de police l'a en effet plaqué au sol en gardant pendant de longues minutes son genou sur son cou jusqu'à ce qu'il s'évanouisse, puis décède.
Des violences ont éclaté à proximité du commissariat où travaillaient, avant qu'ils soient limogés, les policiers mis en cause dans la mort de George Floyd.
«Après être restés pacifiques pendant des heures, les manifestants ont commencé à vandaliser le [...] commissariat», témoigne par exemple Christine Nguyen, une journaliste sur les lieux.
«Des pilleurs s'emparent de télévisions et de matériel électronique [...] lors de l'émeute à Minneapolis», a par ailleurs commenté un autre reporter sur place, Andy Ngô, filmant des scènes devant le grand magasin Target.
A l'intérieur, les émeutiers s'en sont également pris aux caisses automatiques.
«La situation s'aggrave alors que [certains] continuent de détruire des bâtiments et de piller [pendant] que des manifestants continuent de protester», témoigne encore le journaliste Chad Nelson.
La situation a amené des citoyens armés à protéger certaines enseignes de cette grande ville du Minnesota où le port d'armes est légal. «Ces hommes disent qu'ils soutiennent les protestations mais pas le pillage. Ils se sont présentés pour aider ce propriétaire d'un bureau de tabac à empêcher les gens d'entrer par effraction», rapporte le journaliste Max Nesterak.
Elle a un couteau ! Elle a un couteau !
Les pillages ont d'ailleurs donné lieu à des scènes de la plus haute confusion, comme en témoigne une vidéo montrant des individus qui tentent de s'en prendre à une femme en fauteuil roulant. «Elle a un couteau ! Elle a un couteau !», peut-on entendre à plusieurs reprises dans la clameur générale.
«De nombreuses personnes sont parties alors que les protestations ont pris un tournant très destructeur. Des bâtiments sont incendiés», a témoigné plus tard dans la soirée Chad Nelson.
Et de fait, la violence est visiblement allée crescendo dans la nuit. «Le chantier du complexe de logements des 29/26e est sur le point de s'effondrer. La chaleur est si intense que l'on peut la sentir [à distance]», relate par exemple la journaliste Liz Sawyer, image à l'appui.
Vous n'êtes qu'une bande de voleurs, ne prétendez pas défendre la cause de George Floyd
Des débordements qui n'ont pas manqué de provoquer l'indignation de commentateurs, parmi lesquels le comédien afro-américain Terrence Williams, militant assumé pro Donald Trump, qui ne cache pas sa colère face aux pillages et scènes d'émeutes qui selon lui «dévalorisent les efforts sincères de celles et ceux qui réclament justice». «Le meurtre injustifié [de George Floyd] devrait être l'occasion de protester pacifiquement», a-t-il tonné, s'en prenant de façon virulente aux manifestants violents «Vous n'êtes qu'une bande de voleurs, ne prétendez pas défendre la cause de George Floyd», s'est-t-il encore emporté devant les scènes de pillages.
Une manifestation sur l'autoroute à Los Angeles, des voitures de police prises pour cible
La mort de George Floyd a déclenché des manifestations dans d'autres villes américaines, comme à Los Angeles, où les citoyens mobilisés ont appelé à ce que justice soit rendue.
«Les manifestants, la plupart portant des masques, ont fermé l'autoroute 101 ce soir près du centre-ville de Los Angeles pour protester contre la mort de George Floyd à Minneapolis, qui est décédé après qu'un officier de police se soit tenu sur son cou pendant sa détention», témoigne par exemple le média en ligne LAist.
Sur ce tronçon d'autoroute californien, une voiture de police a été prise à partie par des manifestants, avant de parvenir à se débarrasser des assaillants.
Alors qu'elle a rapidement été commentée par Donald Trump qui a assuré que justice serait faite après ce qu'il a lui-même qualifié de triste événement, la mort de George Floyd s'avère pour l'heure être un événement explosif dans un pays où les tensions raciales sont particulièrement marquées.