Élections Québec 2012: un «référendum sur le cynisme», selon Lisée

L'ancien chroniqueur de L'Actualité a refusé de condamner les propos de Gilles Duceppe. «Mon objectif, c'est le rassemblement», s'est-il borné à répéter.

Élection Québec 2012 - les souverainistes


Alexandre Shields -
Le chroniqueur politique et désormais candidat péquiste Jean-François Lisée estime que l'élection du 4 septembre prochain est d'abord un «référendum sur le cynisme» alimenté par le gouvernement Charest, qui espère selon lui que les Québécois n'iront pas voter. Il dit aussi souhaiter que le Parti québécois puisse tenir un référendum dans son premier mandat.
Même s'il juge pertinent que le Parti québécois (PQ) ne fixe pas d'échéancier pour un éventuel référendum sur la souveraineté, il croit que cela pourrait très bien se faire d'ici quatre ans. «J'espère bien que dans le mandat, les Québécois se diront "on veut sortir du Canada". Le Parti québécois sera là pour leur donner cette opportunité», a-t-il fait valoir samedi matin après son assemblée d'investiture dans la circonscription montréalaise de Rosemont.
Jean François-Lisée a surtout profité de sa première sortie publique comme candidat pour lancer plusieurs attaques contre le gouvernement Charest. «S'il fallait que Jean Charest soit réélu, le Québec s'enfoncerait davantage dans le cynisme pour quatre longues années», a déclaré M. Lisée.
Le choix même du 4 septembre pour le jour du scrutin est selon lui «le comble du cynisme». Le premier ministre libéral, a insisté M. Lisée, espère que les Québécois, en pleine rentrée, «seront le moins nombreux possible» à exercer leur droit de vote. «Plus les gens décrocheront du débat démocratique, plus Jean Charest aura l'occasion de faire triompher le cynisme», a-t-il par la suite prévenu.
Il a également rappelé que le gouvernement Charest a «refusé» l'idée que des bureaux de vote soient installés dans les institutions d'enseignement supérieur pour favoriser le vote des jeunes. Il a qualifié cette décision de «refus de l'équité intergénérationnelle». Il faut dire que des bureaux de vote sont bien souvent implantés dans les centres pour personnes âgées.
À l'instar de ce que répète le PQ depuis le début de la campagne, Jean-François Lisée est convaincu que le chef libéral a décidé de déclencher une campagne électorale en plein été, afin d'éviter que les électeurs puissent «entendre des vérités» qui seront dites lors des audiences de la Commission Charbonneau, qui doivent reprendre à la mi-septembre.
En appelant les militants péquistes à s'engager en politique, il a soutenu que le PQ est «le plus grand véhicule de changement social au Québec». Même s'il a dit respecter les autres formations politiques, M. Lisée a fait valoir que Québec solidaire «ne peut prendre le pouvoir» et que la Coalition Avenir Québec se borne «à une vision comptable» de la réalité.
Faire payer les plus riches
Le candidat péquiste de Rosemont a pour sa part plaidé de nouveau pour une révision du système fiscal qui impliquerait une plus grande contribution des classes aisées. «On peut faire payer plus aux gens de Sagard [ndlr: le domaine du milliardaire Paul Desmarais] pour payer les soins les soins de santé des citoyens de la 12e avenue, dans Rosemont», a lancé celui qui se réclame de «la gauche efficace».
La député sortante de Rosemont, Louise Beaudoin, mais aussi le chef bloquiste Daniel Paillé étaient présents à l'assemblée. Quant à l'ex leader du Bloc, Gilles Duceppe, il n'a pas voulu commenté (sic) de nouveau ses propos très durs à l'endroit d'Amir Khadir. Il a qualifié ce dernier d'«opportuniste» et de faux souverainiste qui ne mérite pas le respect. «Je dis ce que je pense et je pense ce que je dis», a-t-il simplement répondu aux journalistes à son arrivée à l'investiture de M. Lisée. L'ancien chroniqueur de L'Actualité a refusé de condamner les propos de Gilles Duceppe. «Mon objectif, c'est le rassemblement», s'est-il borné à répéter.
Homme habitué à prendre la parole sur plusieurs tribunes, M. Lisée a reconnu qu'il lui sera «difficile» de ne pas dire ce qu'il pense dans certaines certaines circonstances afin de respecter la ligne de parti.


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