Depuis le temps que Jean-François Lisée cruise Québec solidaire, lui envoyant des fleurs et lui lançant de doux clins d’œil, la stratégie a fini par porter ses fruits.

La formation de Françoise David a accepté de répondre à l’invitation de Mononcle.

DES CONDITIONS NON NÉGOCIABLES

Attention, n’envoyez pas les faire-part tout de suite!

Il n’est pas question de mariage, juste d’une alliance de circonstance destinée à barrer la route aux libéraux.

«On ne va pas coucher ensemble parce que ça nous tente. On va coucher ensemble parce que ça va faire suer le gars d’en face.»

Mais Québec solidaire impose ses conditions pour fréquenter le chef du PQ.

La formation de Françoise et Amir a beau avoir dit Oui à l’offre de monsieur Lisée, elle tient quand même à protéger son honneur. Elle ne veut pas se donner gratuitement, comme ça, au premier venu.

Ce n’est pas parce qu’on est à gauche qu’on n’est pas conscient de sa valeur marchande.

Tout se négocie, en ce bas monde, même chez les ennemis du capitalisme.

Parmi les conditions «rigides» émises par Québec solidaire pour «fréquenter» le parti de Jean-François Lisée, un engagement ferme de la part du PQ à reconnaître le droit à l’autodétermination des peuples auto­chtones, qui leur permettrait de faire sécession.

Vous avez bien lu.

«Tu veux coucher avec moi? Tu as besoin de moi pour sortir les libéraux et prendre le pouvoir? Parfait. Tu devras dire haut et fort que tu envisages la partition du territoire québécois advenant l’indépendance.»

PORTE OUVERTE À LA PARTITION ?

Euh... N’est-ce pas ce qu’on avait repro­ché à Pierre Karl Péladeau en novembre 2015?

D’avoir malencontreusement ouvert la porte à une éventuelle partition du territoire québécois?

D’avoir refusé de dire haut et fort que le futur pays du Québec serait indi­visible?

C’est écrit noir sur blanc sur le site du PQ: «En vertu du droit international, un pays qui devient indépendant conserve ses frontières intactes...»

Et maintenant, parce qu’il a besoin de QS pour prendre le pouvoir, le PQ devrait renier un de ses articles les plus importants?

Ben coudonc!

«Je suis prêt à mettre de l’eau dans mon vin», a lancé le chef du PQ.

S’il continue comme ça, ce n’est pas du vin que monsieur Lisée va servir à ses militants.

C’est du Kool-Aid au raisin.

LA MARCHETTE

C’est la CAQ qui doit rire dans sa barbe.

Pendant que le PQ et QS jouent à «qui est le parti le plus souverainiste et le plus à gauche?» le parti de François Legault n’aura pas de difficulté à se démarquer.

Il sera le seul parti de centre droit.

«Pour qui voulez-vous voter? Un parti de gauche ou un parti qui penche vers sa gauche pour cruiser ledit parti de gauche, ou un parti qui se tient debout tout seul et qui croit qu’il n’a pas besoin de s’appuyer sur une autre formation pour prendre le pouvoir?»

Avant, le PQ marchait droit.

Maintenant, il titube et il a besoin de la béquille de QS pour ne pas tomber. Pas facile de vieillir.