Droits de scolarité: des milliers d'étudiants manifestent à Montréal

Grève étudiante - automne 2011


Pascale Breton La Presse - Quelque 200 000 étudiants sont en grève aujourd'hui pour protester contre la hausse des droits de scolarité. Entre 5000 et 10 000 d'entre eux convergent vers le parc Émilie-Gamelin pour ensuite manifester dans les rues de Montréal jusqu'au bureau du premier ministre Jean Charest situé au coin Sherbrooke et McGill College.

Dans son dernier budget, le gouvernement Charest a décrété une hausse de 1625$ des droits de scolarité au cours des cinq prochaines années. Pour les étudiants, cette hausse est inacceptable, car elle limitera l'accès aux études universitaires.
«Des milliers d'étudiants vont se rassembler à Montréal et le message qu'on envoie à M. Charest est qu'il faut donner la chance à chaque enfant de fréquenter l'université», affirme le président de la Fédération étudiante collégiale du Québec, Léo Bureau-Blouin, qui représente 50 000 membres.
Toute la journée, des lignes de piquetage sont organisées devant les institutions collégiales et universitaires de la province.
À Montréal, des étudiants se sont réunis mercredi soir pour tenir un sit-in au Collège Édouard-Montpetit, avant de converger vers le Cégep Rosemont ce matin.
Des dizaines d'étudiants ont également bloqué les entrées de l'Université du Québec à Montréal, pancartes à la main.
Pour l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), le message est clair. «C'est le dernier avertissement à ce gouvernement avant qu'on passe à la prochaine étape dans les moyens de pression. S'il ne recule pas sur sa hausse des frais de scolarité après la mobilisation exceptionnelle d'aujourd'hui, on va se diriger vers une grève générale illimitée à l'hiver», affirme Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de l'ASSÉ, une organisation de 40 000 membres.
Déjà, dix associations ont en main un mandat pour consulter leurs membres sur la tenue d'une grève générale illimitée.
Le mouvement a par ailleurs reçu de nombreux appuis dans la population. Au cours des derniers jours, une centaine de groupes sociaux ont offert leur support aux étudiants. Tant le Parti québécois que Québec solidaire se sont aussi prononcés contre la hausse des droits de scolarité.
Des membres des grandes centrales syndicales, de même que des syndicats de professeurs et d'enseignants marcheront aux côtés des étudiants.
«On voit que la cause n'est plus juste une cause étudiante, mais c'est vraiment rendu une cause pour la population québécoise, pour le droit à l'accessibilité universitaire. C'est très encourageant, ça faisait longtemps qu'on n'avait pas vu ce mouvement de mobilisation-là», déclare Martine Desjardins, présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), qui compte 56 000 membres en grève ou en levée de cours aujourd'hui.
Il s'agit d'ailleurs de la plus importante mobilisation étudiante depuis 2005. À ce moment, des dizaines de milliers d'étudiants avaient décrété une grève générale illimitée qui avait duré plusieurs semaines.
Les étudiants protestaient contre des compressions de 103 millions dans le régime de bourses.


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