Même les meilleurs amis ne vivent pas dans la même maison

Doit-on absolument détester les Anglos pour vouloir se séparer du Canada?

Ce pays qui sera le nôtre nous attend

Tribune libre


Il n'est pas nécessaire de détester les anglos-Montréalais, ni les Canadiens pour justifier le désir de l'indépendance. Certains présentent cela comme une nécessité absolue alors qu'au fond ce n'est pas du tout essentiel. Il n'est pas nécessaire de créer un antagonisme entre les deux nations qu'un abîme sépare naturellement, nul besoin de conflit réel ou artificiel pour légitimer le droit fondamental de vivre en son propre pays.

Non, tout peuple mérite son pays, point.

Nous la nation des Québécois, des Canadiens-français, des Tremblay d'Amérique, avons bien mérité un beau et grand pays bien à nous et reflétant notre identité commune. C'est poser un noble geste d'affirmation, aucunement motivé par un réflexe de défense ou un esprit revanchard.
Ce n'est pas parce que les Canadiens sont méchants ou non à notre égard que nous allons nous séparer; cet aspect de la chose m'apparaît des plus secondaire. Nous voulons un pays, nous le faisons. L'objectif ultime qui est à notre portée, c'est que le Québec puisse accéder au concert des nations et réaliser son plein développement et son plein épanouissement à l'échelle internationale.


Personnellement, je n'ai absolument rien contre les Anglos-Montréalais ou les Canadiens. Il y en des bons et des mauvais comme partout ailleurs. Ce sont simplement d'autres personnes que Nous sur le plan de l'identité, avec une mentalité et une vision du monde divergentes des nôtres. Cela suffit amplement pour vouloir être 2 pays au lieu d'un seul. C'est à eux qu'il incombera de devenir de bons voisins tout comme nos amis Américains pour consolider des échanges commerciaux profitables.

Il ne me semble pas nécessaire d'exciter l'acrimonie entre les 2 parties en essayant de faire passer l'autre pour le gros méchant. N'est-il pas plus simple de dire: "on est ici chez nous, voici maintenant notre pays, que ça vous plaise ou non. Rien ni personne ne peuvent nous empêcher de le réaliser". Le droit à l'auto-détermination des peuples est reconnu universellement. Nous nous en prévaudrons.


Il est futile de débattre si leurs démonstrations d'affection sont sincères (comme au référendum de 1995 -qui y a cru réellement?) ou si c'est de la frime, ou s'il ont juré notre perte, car il nous faut devenir souverain dans un cas comme dans l'autre. Votre meilleur ami ne vit pas dans la même maison que vous. Votre voisin non plus.

Gardons à l'esprit la sagesse de nos mères. Lorsque les enfants se chamaillaient un peu trop fort dans la ruelle, elles les rappelaient tous en criant: "chacun dans sa cour, comme ça y aura pas de chicane".

Car au fond, la fédération du Québec et du Canada, c'est un peu comme si l'Espagne et la France étaient associées depuis 250 ans. Rien ne les unissant fondamentalement, c'est donc contreproductif de forcer une telle union avec aussi peu de points en commun, de références partagées.

Parlant de l'Espagne, rappelons qu'elle a été occupée par les Maures durant des siècles jusqu'au jour où les Espagnols ont voulu retrouver leur pays d'avant l'invasion. Ils se sont ressaisis et ont réussi à redevenir ce qu'ils étaient avant. Faisons de même pour que le Québec soit ce qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être: notre seule et unique patrie.
Les Québécois se sentent de moins en moins canadiens et de plus en plus Québécois:
http://www2.lactualite.com/jean-francois-lisee/la-decanadianisation-du-quebec-saccelere/7024/#more-7024

Les signes avant-coureurs sont bel et bien là: l'indépendance est en marche.
Réjean Labrie, de Québec, capitale nationale.

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Réjean Labrie889 articles

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Réjean Labrie est natif de Québec. Il a fait une partie de sa carrière dans la fonction publique provinciale.

Il tire la plus grande fierté d’être un enraciné de la 11ème génération en sol natal. Son élan nationaliste se porte sur la valorisation de la culture québécoise et sur la préservation de l'identité culturelle québécoise et de sa démographie historique.

Il se considère comme un simple citoyen libre-penseur sans ligne de parti à suivre ni carcan idéologique dont il se méfie comme des beaux parleurs de la bien-pensance officielle.

L'auteur se donne pour mission de pourfendre les tenants de la pensée unique, du politiquement correct, de la bien-pensance vertueuse, toutes ces petites cliques élitistes qui méprisent le bon peuple.

Près de 900 articles publiés en ligne ont été lus un million et demi de fois par tous ceux qui ont voulu partager une réflexion s'étendant sur une période dépassant 15 ans. À preuve que l'intérêt pour une identité nationale québécoise affirmée ne se dément pas, quoi qu'on en dise.





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4 commentaires

  • Jacques Bergeron Répondre

    27 janvier 2011

    Est-ce que l'on peut croire que les ennemis de notre idéal, et non ses adversaires,quoi qu'en disent certains individus, aiment notre peuple. Pour nous convaincre de leur amour,ou même de leur sympathie à l'égard de notre peuple il n'y a qu'à analyser leurs comportements (au pluriel)lors de tous les référendum, ce qui inclus ceux sur la conscription lors des guerres 1917 et 1939, pour nous convaincre que nous n'avons pas à les détester, puisque ce sont gens qui détestent le Québec et ses concitoyennes et ses concitoyens. Peut-on croire que ces individus peuvent aimer notre peuple lorsque nous lisons leurs propos haineux(souvenons-nous de leurs accusations contre Bouchard et M,. Parizeau qu'ils traitaient de nazis) à l'égard de notre peuple dans leurs journaux?Tout ce que les Canadian attendent de nous, c'est que nous demeurions leurs clients et qu'ils conservent une porte sur la mer par le biais du canal du Saint-Laurent. Voler au Québec la bourse de Montréal,deux fois plutôt qu'une, avec la complicité de quelques fédéralistes Canadiens-français, toutes ethnies confondues,en amenant chez eux les sièges sociaux des sociétés financières et industrielles, voler un pays aux Québécoises et aux Québécois par leurs nombreuses malversations,«1995», ces actions ne doivent et ne peuvent être considérées comme des actes d'amour, ni même de sympathie à l'égard de notre nation, si ce mot veut dire quelque chose dans la bouche et dans les politiques du gouvernement Harper.Si quelqu'un peut aimer les Anglais et les Anglophones à partir de ces quelques remarques c'est qu'il est masochiste.Si on ne veut pas se convaincre des sentiments de ces gens envers nous, on peut se souvenir qu'ils ont tout fait pour faire disparaître toute trace de notre langue et de notre culture par leurs nombreuses lois linguistiques en partant de 1755, lorsqu'ils ont déporté nos frères Acadiens qui refusaient de se soumettre à la royauté, puis cette autre loi de 1771 qui interdisait à celles et ceux qui étaient revenu-e-s au New-Brunswick de parler leur langue, ce qu'ils ont fait aussi au Manitoba, en Sakatchewan et en Alberta, et en Ontario par leur réglement «17». Est-ce que l'on peut aimer un peuple qui nous déteste à ce point sans être quelque peu colonisés sur les bords?

  • Stéphane Sauvé Répondre

    25 janvier 2011

    "Comment pouvez-vous envisager l'autodétermination alors que notre économie et le pouvoir son gangrèné par la mafia ?"
    La réponse est dans la question.
    Merci à Jacques Lalonde pour nous amener à développer le réflexe de poser les bonnes questions.
    Merci aussi à O pour avoir écrit:
    "Pas nécessaire de les détester, mais il serait fort utile d'apprendre à contourner leurs barricades pour trouver l'entrée de notre maison…"

  • Archives de Vigile Répondre

    24 janvier 2011

    Cher ami,
    Je me suis bien amusé en lisant votre alégorie de la reconquête espagnole. J'imaginais nos nationalistes vêtus de boites de carton, chevauvant de petits vélos en pleine charge contre l'anglo-montréalais.
    Dans les faits, saviez-vous que les choses ne se sont pas passé aussi simplement? Saviez-vous que la reconquête espagnole est le fait d'une alliance composée de cinq langues? Évitons de tout ramener à un simple jeu de blocs espagnol-arabe. Vous révélez votre xénophobie. Il faut être prudent avec l'histoire, M. Labrie, ne serais-ce que pour éviter de se faire accuser de manipulation.
    Il y a autre chose. Vous parlez de la reconnaissance universelle du droit à l'autodétermination des peuples. Rien, dans la réalité objective contemporaine, ne supporte cette assertion. Il s'agit tout au plus d'un malentendu romantique qui, sous les grands empires coloniaux, les conflits militaires, la décolonisation, la guerre froide puis, enfin, l'extention de la toile économique par des pays comme la Chine conduit ceux-ci à manipuler des nations affaiblies par la crise.
    Dites-moi, M. Labrie, comment pouvez-vous envisager l'autodétermination alors que notre économie et le pouvoir son gangrèné par la mafia?

  • Archives de Vigile Répondre

    24 janvier 2011

    L’antithèse « comme si l’Espagne et la France étaient associées depuis 250 ans » serait encore plus frappante si on opposait « l’Angleterre et la France ». Car au fond, depuis 250 ans, la première a écrasé militairement la seconde et les 2 peuples ne l’ont jamais oublié depuis!
    « Il n’est pas nécessaire de détester les Anglos Montréalais, ni les Canadiens pour justifier le désir de l’indépendance. »
    « Il ne me semble pas nécessaire d’exciter l’acrimonie entre les 2 parties en essayant de faire passer l’autre pour le gros méchant. N’est-il pas plus simple de dire : "on est ici chez nous, voici maintenant notre pays, que ça vous plaise ou non. »
    Ben voilà : ça ne leur plaît pas! Leur opinion est que nous sommes une partie de leur pays d’un océan à l’autre et que notre tribu n’a pas ce droit à la sécession. Ils n’osent pas nous le redire par la bouche des canons, mais utilisent toutes les ruses pour bloquer nos velléités autonomistes. Toujours « l’indirect rule » mise de l’avant par l’Empire dans ses colonies : au lieu de braquer les conquis en leur imposant un leader étranger, on les amadoue en installant aux commandes un notable qui a leur apparence, en l’occurrence un PM de langue française. Ce fut vrai à Ottawa comme ce l’est maintenant à Québec. Ce dernier ayant pour mission de « normaliser » la tribu d’expression française a d’abord sévi (peu après le We Love You) en partitionnant la métropole de façon à réduire ses pouvoirs d’obstruction dans la mission d’anglicisation. Ce même mercenaire obéit à la royaliste Cour suprême du Canada en neutralisant la Charte de la langue française, en infiltrant l’Office de la langue française et en bloquant à l’Assemblée nationale l’adoption d’une Constitution québécoise régissant l’identité de la nation québécoise.
    Ce n’est pas « essayer de faire passer l’autre pour le gros méchant » que de rappeler les accointances du mercenaire avec cet autre franco, même ontarien, qui contrôle la presse écrite sur notre territoire. Obstacle majeur à notre concertation pour en venir à voter majoritairement : « on est ici chez nous, voici maintenant notre pays ». Pendant que nous tergiversons, qui, pensons-nous, s’affaire à nous détrousser de la Caisse de Dépôt, de la Bourse des valeurs mobilières comme immobilières, des ressources naturelles, du financement de la santé (CUSM) et de l’éducation (subventions universités), qui retient notre part des surtaxations non harmonisées à Ottawa? Qui met le pied sur le tube à oxygène? Et pourtant, à pleines pages de Globe comme de la Gazette, c’est nous qu’on taxe de racisme, de repli sur soi, de xénophobie…
    « Personnellement, je n’ai absolument rien contre les Anglos-Montréalais ou les Canadiens. » (les cathos ont appris à prier pour ceux qui les persécutent)
    Pas nécessaire de les détester, mais il serait fort utile d’apprendre à contourner leurs barricades pour trouver l’entrée de notre maison…