«Dieu merci», doit se dire Pauline

Médias et politique


(Québec) Mario Dumont en boxeur blond à Dieu merci!, et Pauline Marois qui traduit de l'anglais au français pour Rachelle Lefevre à Tout le monde en parle, on a vu un beau mélange de politique et de showbizz hier sur les grands réseaux, mais on n'a rien appris de nouveau.
Dans le politiquement correct, Pauline Marois a probablement gagné la soirée : elle était détendue, souriante, «pétante» de santé et rapide sur la répartie.Dans le style populaire, Mario Dumont a montré qu'il était autre chose qu'un jeune homme correct, cravaté et bien peigné, en se prêtant à une improvisation qui frôlait dangereusement le ridicule. Mais bon, puisqu'il a fait ça pour ses enfants, qui adorent l'émission, il est difficile de lui en faire le reproche.
M. Dumont n'aurait sans doute pas participé à ce genre d'émission s'il avait su qu'elle serait diffusée en pleine campagne électorale. Incarner le rôle d'un boxeur à l'oeil au beurre noir appelé looser, quand on tente de rebâtir sa crédibilité politique, n'est pas exactement la meilleure recette. Mais l'émission a sans doute ses fans qui apprécieront qu'un leader politique participe à une improvisation aussi risquée.
La querelle de M. Dumont avec Guy A. Lepage en début de semaine l'a encore desservi hier soir à Tout le monde en parle, où les animateurs ont utilisé leur tribune pour en remettre.
La participation de Pauline Marois à l'émission, dans ce contexte, l'a bien servie. Elle a eu quelques bonnes lignes, tout particulièrement lorsqu'elle a admis, en réponse à une question sur sa santé, qu'elle était fatiguée... de Jean Charest. On n'a pas appris grand-chose de nouveau sur ses engagements politiques, si ce n'est qu'elle a affiché une certaine réserve lorsqu'on lui a demandé si elle était d'accord avec Louise Beaudoin, qui veut «obliger» les immigrants à apprendre le français. Elle a d'abord répondu que ce sont les immigrants qui «devraient s'obliger», pour ajouter ensuite qu'un gouvernement péquiste prendrait les moyens «pour les aider». Nuance importante, Louise Beaudoin devra prendre son mal en patience.
C'était la quatrième participation de la chef du PQ à cette émission. Sans parler de favoritisme, on peut dire qu'elle a été choyée puisqu'on avait invité une infirmière sur qui on faisait de gros plans sympathiques chaque fois que Mme Marois s'apitoyait sur le sort des employés du réseau de la santé.
C'est avec les autres invités que la chef du PQ a probablement affiché la meilleure performance.
D'abord avec Rachelle Lefevre, la vedette du film Twilight, pour qui elle a fait la traduction de l'anglais au français, et avec qui elle a établi une belle complicité. Et ensuite avec le transexuel Michelle Blanc, consultant en marketing et stratège Web, qui lui a appris que ses conseillers avaient été «poches» en modifiant le site Web du PQ pour les fins de la campagne. Au lieu de s'en défendre, Mme Marois a pris note de son expertise avec humilité et intérêt.
Bref, une excellente émission pour la chef du PQ, diffusée à deux jours d'un débat des chefs où elle devra se distinguer. Quant à Mario Dumont, il est difficile de ne pas voir dans l'une de ses réparties d'hier soir l'explication de sa baisse dans les sondages. «J'aurais dû rester dans les poids légers», a-t-il répondu, lorsqu'on lui a demandé pourquoi il avait un oeil au beurre noir.
Décidément...


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