Deux ministres caquistes ont joué un rôle dans la transaction Rona

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Dubé et Girault viennent du sérail libéral

Les ministres Nadine Girault et Christian Dubé ont tous deux joué un rôle significatif dans la transaction ayant mené à la vente du fleuron québécois RONA au géant américain Lowe’s, pourfendue à répétition par François Legault quand il siégeait dans l’opposition.


C’est donc sans surprise si le gouvernement caquiste a réagi plutôt timidement à l’annonce de lundi.


«C’est le résultat des libéraux», a lancé en toute fin de journée le premier ministre François Legault aux journalistes qui l’attendaient dans les corridors de l’Assemblée nationale.


L’attaché de presse du ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbond, Mathieu St-Amand, a fait savoir que «le gouvernement est sensible aux préoccupations des employés qui voient leur magasin fermer».


Deux joueurs clés


Au sein du nouveau Conseil des ministres, on retrouve Nadine Girault aux Relations internationales. Elle siégeait au conseil d’administration d’Investissement Québec (IQ) lorsque la décision de liquider les actions du bras financier du gouvernement dans RONA a été prise.


Un procès-verbal révèle qu’elle était à table lorsque cette résolution a été adoptée à l’unanimité, en 2014.


En liquidant ses actions, le gouvernement a perdu le levier qui lui aurait permis de bloquer l’acquisition du fleuron québécois RONA par Lowe’s, en 2016.


Dans la foulée de cette transaction controversée, le ministre de l’Économie Jacques Daoust, qui est décédé depuis, avait fini par démissionner.


Mme Girault avait à cette époque songé à succéder à M. Daoust en se présentant dans Verdun sous la bannière libérale. Elle a finalement fait le saut en politique avec la CAQ en mai dernier.


Devenu président du Conseil du trésor après un retour surprise en politique en plein milieu de campagne électorale, Christian Dubé était quant à lui vice-président de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) au moment où cette dernière a accepté de vendre à Lowe’s les 18,2 millions d’actions qu’elle détenait dans RONA.


Ce qu’ils avaient dit... lors de l’achat de RONA


«Nous allons respecter les six engagements que nous avons pris envers vous, vous avez ma parole.» — Sylvain Prud’homme, président de Lowe’s au Canada


«Je suis inquiet de voir le Québec se transformer en économie de succursales... Nous sommes placés devant un fait accompli, c’est un triste jour pour le Québec.» — François Legault, chef de la CAQ


«Ce qui est important pour nous [...] est de nous assurer que les emplois seront maintenus ici, voire augmentés. Ce qui est important, c’est que les bannières RONA soient maintenues [...] Ce sont les garanties que nous avons obtenues.» — Dominique Anglade, ex-ministre de l’Économie, en février 2016