Des voyageurs québécois incapables de rentrer au pays

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Ottawa n'est d'aucune aide pour les Canadiens à l'étranger


Alors que Québec et Ottawa demandent aux voyageurs de rentrer au pays aussitôt qu'ils le peuvent, certains Québécois à l’étranger sont empêchés de le faire. 


Judy Lafrenière et sa famille sont coincées à Hanoï, au Vietnam. Depuis neuf jours, ils sont confinés dans leur chambre d’hôtel, raconte-t-elle, les larmes aux yeux. 


Pourtant, ils sont asymptomatiques. 


«La police vient ici chaque jour pour contrôler les allées et venues des touristes, dit Mme Lafrenière. La police vient voir ce que vous faites, d’où vous venez, vous êtes qui... Je me suis mis à avoir peur. Si mes enfants devaient se mettre à tousser ou à faire de la fièvre...» 


Elle craint d’être mise en quarantaine, ce qui se traduirait par un autre 14 jours pris en Asie pour sa famille. 


«Pendant deux semaines, il y a le temps de s’en passer des choses, craint-elle. Depuis cinq jours, les frontières se ferment, les avions ne volent plus, les [vols] sont annulés», poursuit-elle. 


Quelque 10 000 km plus loin, Valérie Martin est coincée au Maroc, qui suspendra tous les vols internationaux en partance et à destination de son territoire le 19 mars. 


Elle ne risque pas de pouvoir prendre son billet à destination de Londres, en Angleterre, le 20 mars. 


«Les vols de dernières minutes, c’est un peu difficile à trouver. C’est surtout que les prix ont énormément monté dans les deux derniers jours», explique-t-elle. 


De l’autre côté de l’océan Atlantique, en République dominicaine, Pierre Chapleau et son épouse sont en quarantaine. 


Elle a reçu un résultat négatif à son test pour la COVID-19, mais lui attend toujours son résultat. Ils ont dû annuler leur retour. 


«La quarantaine, ici, c’est n’importe quoi», plaide Pierre Chapleau. 


M. Chapleau a pu dénicher un vol de retour prévu pour vendredi, mais il risque de manquer de médicaments vitaux d’ici là. 


«Je vais être à risque, moi. Je peux faire des phlébites n’importe quand. Je suis laissé à moi-même. Pourtant, ce serait très simple d’avoir une dérogation», décrit-il. 


Éparpillés aux quatre coins du monde, Pierre Chapleau, Valérie Martin et Judy Lafrenière sont unis par un point commun: ils déplorent l’inaction d’Ottawa. 


Le personnel de bord oublié? 


L’agente de bord Pamela Bradet-Desgagné dénonce, quant à elle, qu’il n’y ait pratiquement aucune mesure adoptée pour le personnel de bord. 


«Si seulement on pouvait augmenter les précautions. De ce que j’ai vu, je ne suis pas satisfaite, dit-elle. C’est inquiétant, c’est notre santé en fin de compte qui est en jeu avec tout ça.» 


De plus, elle affirme que les clients sont de plus en plus agressifs. 


«J’ai fait un vol, la nuit dernière, et les gens qui toussaient étaient montrés du doigt, les gens demandaient à changer de place», relate-t-elle.




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