Des vieux préjugés qui ont la vie dure

Tribune libre

C'est vraiment déprimant d'entendre encore bien des personnes blâmer les gens à l'aide sociale pour tout ce qui va mal au Québec.
Dernièrement, une dame m'a encore déçu en sortant les vieilles sornettes usées à propos des assistés sociaux. Pourtant, avec la crise de l'économie qui frappe l'Occident depuis quelques années déjà, il me semble que les gens devraient y voir enfin plus clair.
Encore une fois, cette dame a déclaré sans rire que le travail c'était la santé. J'ai répondu à cette dame que si c'est l'inquiétude qui rend malade, ce n'est alors pas le travail qui donne la santé. J'ai poliment corrigé cette dame en lui faisant remarquer que le revenu issu du travail peut apporter une sécurité qui aide à la santé, ce qui n'est pas la même chose.
Et j'ai ajouté que s'il y avait plus de gens malades parmi les assistés sociaux, c'était parce qu'avec 589$ par mois, ils n'étaient pas en mesure de bien s'alimenter après avoir payé le loyer, l'électricité et le téléphone et qu'en plus, ils se trouvaient de cette façon toujours inquiets du lendemain.
Ce dont les gens ne se rendent pas compte, c'est que de déblatérer sur le dos des assistés sociaux arrange bien ceux qui veulent que nous leur soyons soumis pour pouvoir assurer notre survie.
Malgré que la base manufacturière se soit dégradée considérablement au Québec depuis les dernières décennies, les gouvernements qui se succèdent continuent d'être guidés par l'idéologie.
Si l'on se base sur la déclaration universelle des Droits de l'Homme, une vie décente est pourtant un droit:
«Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires».
On peut donc conclure que dans une société civilisée, c'est l'être humain et ses besoins qui devraient être la principale préoccupation de ceux qui gouvernent.
C'est dans cette optique que le regretté syndicaliste Michel Chartrand faisait la promotion du revenu de citoyenneté universel.


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    30 novembre 2012

    « S’tu fais d’bon, travailles-tu ? »
    @ Jean,
    C'est la fameuse question pour savoir si tu es fréquentable, si tu réponds aux besoins du marché. Quelle soumission!
    Comme disait monsieur Michel Chartrand, un revenu de citoyenneté universel nous rendrait enfin libres... et aussi libres de tous les préjugés.

  • Serge Jean Répondre

    29 novembre 2012

    La bonne santé mentale et physique, permettent de déployer de l'énergie pour le travail et non pas l'inverse.
    Ceux qui ragent contre les assistés sociaux n'ont qu'à demander la fin de ce programme s'ils le désirent; cependant ils ne pourront plus empêcher la débâcle de ceux qui iront se servir eux-mêmes dans leurs richesses naturelles, qu'on leur a toujours interdit d'approcher sans être inféodé au préalable, à un exploitant du club capitaliste des autorisés prévilégiés, par le pouvoir vendu à la loi du marché. Le marché pour le marché et le marché direct pour le peuple ce n'est pas du tout la même chose.
    Un peuple qui s'enrichit lui-même, un peuple qui sort du coma, on n'en veut pas de ça, on veut un peuple de morts vivants qui travaille.
    « S'tu fais d'bon, travailles-tu? » La question gestapo des colonisés morts vivants.
    Jean