À tous les indécis

Des questions à se poser avant d'aller voter

Tribune libre

Les élections ne sont pas à prendre à la légère. Chaque citoyen devrait se poser certaines questions avant d’aller voter. Bien souvent, nous nous présentons aux urnes et nous votons en suivant nos émotions. Nous oublions que les élections font appel à l’émotif surtout avec la prépondérance des médias aujourd’hui dans les campagnes électorales.

Le quatrième pouvoir ou les médias et de nos jours avec les réseaux sociaux ou le cinquième pouvoir, les campagnes électorales sont bien différentes. Les médias influencent largement l’électorat. Il faut se poser les questions suivantes : à qui appartiennent tel ou tel journal ou chaîne de télévision ? Quels sont les intérêts du propriétaire du journal ou de la chaîne de télévision? Si nous prenons l’exemple de Radio-Canada, nous savons très bien que cette chaîne nationale défend le fédéralisme. En ce qui concerne les journaux, la question à se poser est la suivante : est-ce un texte journalistique, une chronique, un éditorial? Une chronique ou bien un éditorial présente l’opinion de la personne qui a écrit l’article. Ce n’est donc pas forcément objectif. Prenons par exemple, André Pratte dans La Presse, il défend le néolibéralisme et le fédéralisme. Toujours garder en mémoire ceci «qui contrôle les idées contrôle le monde». C’est d’autant plus important de se poser ces questions et de lire avec un esprit critique les journaux qu’il n’y a pas de grand quotidien indépendant au Québec.

Ensuite, il faut se renseigner sur les différents programmes proposés par les partis politiques. Il faut les comparer avec nos attentes. Si nous prenons l’exemple de cette campagne électorale plusieurs thèmes sont abordés : l’identité nationale, la langue, l’indépendance, l’environnement, l’immigration, la culture, l’économie et la santé. Est-ce que dans l’ensemble, leurs propositions répondent à mes attentes?

Il est important de prendre en ligne de compte le système politique dans lequel nous évoluons. En Amérique du Nord, le système électoral est un scrutin à un tour et non pas comme dans de nombreuses démocratie un scrutin majoritaire à deux tours. Il n’y a pas non plus de scrutin proportionnel. Le système québécois crée donc une bipolarisation. Par conséquent, le vote stratégique est bien plus important. Ne pas garder en tête cet élément peut créer des surprises et donner le pouvoir au dernier de nos choix.

Il est clair qu’au Québec une partie de la population veut du changement. Mais, sommes-nous vraiment prêts pour un changement qui réunisse la majorité de la population? Malheureusement, la grande majorité de la population vit dans le confort et l’indifférence comme l’avait déjà si bien souligné Denys Arcand dans son film documentaire de 1981. Rien n’a changé de nos jours. Il semble que la population n’ait pas le désir d’un projet commun de société nationaliste ou identitaire. Les gens sont trop préoccupés par leur petit confort. De plus, notre système électoral ne permet pas vraiment le changement. Également, notre mépris de la classe dirigeante est-il assez élevé? Les germes du changement sont-ils là? Avons-nous un idéal commun afin d’engendrer ce changement?

Trois éléments empêchent les changements au Québec, la corruption, la lourde bureaucratie et l’absence d’alliance entre les divers partis politiques dans ce système qui, en fait, est conçu pour deux partis politiques. Nous voulons du changement, mais nous sommes prêts à voter pour un parti corrompu, le PLQ ou pour un parti qui augmenterait la bureaucratie et refuse toute alliance, Q.S. C’est donc contradictoire avec notre désir de changement. Posez-vous, les nationalistes de gauche, cette question : si le Québec avait un scrutin à deux tours, quel serait le mot d’ordre de Q.S pour le deuxième tour? Q.S appuierait-il le P.Q ou bien le PLQ?

Nous devons nous poser bien d’autres questions en gardant en tête l’importance du vote stratégique. Il est clair que deux partis peuvent potentiellement diriger le Québec : le PLQ et le P.Q. Quel parti défend le plus les biens nantis ou le commun des mortels? Les inégalités ont augmentées au Canada. Nous assistons à une concentration de la richesse. Quel parti lutte contre la corruption? Quel parti propose la meilleure politique environnementale? Quel parti propose la meilleur politique sociale? Quel parti propose de mettre en place un projet d’identité nationale? Quel parti propose une politique d’immigration qui intègre le mieux les immigrants? Quel parti défend la langue française? Quel parti propose le meilleur plan pour le contrôle de nos ressources naturelles? ? Quel parti investit le plus dans le domaine de la culture? Il ne faut pas oublier qu’un peuple qui désire du changement doit contrôler ses ressources naturelles. Les propositions des partis sont-elles réalistes? Prenons par exemple la CAQ qui propose l’abolition de la taxe santé ou bien des taxes scolaires? Où Legault trouvera 3 milliards de dollars pour remplacer ce manque à gagner? Quelles pourraient être les conséquences d’un pillage des ressources naturelles ou d’une augmentation de la dette comme il s’est passé lors des 9 années libérales? Probablement à long terme, la privatisation des actifs du Québec, comme les néolibéralistes le souhaitent. Je vous laisse trouver la réponse qui n’est pas difficile.

Réfléchissez bien à ces questions avant de voter lundi. Pensez également à cette phrase écrite par Cervantès dans son roman Don Quichotte : « La liberté est un des dons les plus précieux que le ciel est fait aux hommes». Voulons-nous notre entière liberté économique et culturelle? Je termine ce texte par une pensée du père de la loi 101, Camille Laurin : « Le sort a voulu que le Québécois naisse et grandisse sous le signe de l’ambiguïté et de l’ambivalence ce qui en fait un être confus, tourmenté, divisé contre lui-même, incapable d’intégrer les éléments de sa riche personnalité, d’harmoniser ses inspirations et son action, d’inscrire ses rêves dans la réalité, de secouer les tutelles, de vaincre ses peurs, d’affronter l’inconnu à ses risques et périls, d’assumer pleinement sa liberté, son histoire et son existence.» Sommes-nous enfin prêts à changer le sort?


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