Paul Daniel Muller, Économiste et consultant en politiques publiques - Le gouvernement, les étudiants, les chefs d’établissement et les syndicats de profs souhaitent tous « sauver » la session d’hiver. Gageons que, peu importe si le conflit se règle ou pas, la session sera « sauvée » pour une simple et mauvaise raison : c’est ce que tous les groupes désirent ! Voyons voir : les étudiants ne veulent pas assumer les conséquences de leurs actes ; les professeurs d’université ne veulent pas rater la saison des colloques internationaux ; les professeurs de cégep ne veulent pas changer leurs plans de vacances ; la ministre de l’Éducation ne veut pas porter l’odieux d’annuler la session ; les administrateurs ne veulent pas se casser la tête à digérer un bouchon de 170 000 étudiants qui engorgera le système pour les deux prochaines années.
Face à tous ces alliés objectifs, personne ne défend la valeur des diplômes décernés par les cégeps et les universités. Tout le monde a intérêt à faire semblant que les professeurs peuvent enseigner (et les étudiants assimiler) la matière d’un cours dans le quart ou le tiers du temps qui est normalement requis. Facile ! Suffit de supprimer les travaux de session et « d’alléger » la matière à examen. À tous ceux qui sont tentés par cette lâcheté, dites-vous une chose : quand les étudiants ayant boycotté leurs cours arriveront à l’université ou devant un employeur un peu exigeant, leurs diplômes fondés sur des cours tronqués seront marqués du sceau du carré rouge.
Paul Daniel Muller
Économiste et consultant
en politiques publiques
Le 7 mai 2012
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé