Espagne

Débat sur le voile intégral

Accommodements ou Intégrisme - ailleurs dans le monde



Après la Belgique et la France, voilà que le débat sur le voile intégral s'invite en Espagne, notamment en Catalogne, où les interdictions municipales se multiplient.
Le Parlement régional de Catalogne doit se prononcer mercredi pour ou contre une motion, non contraignante, de deux députés de droite pressant les autorités régionales d'interdire le voile intégral (burqa ou niqab) dans tout l'espace public.
La semaine dernière, le Sénat espagnol a adopté une motion similaire de la droite demandant au gouvernement d'interdire le voile intégral dans les lieux publics.
Les promoteurs de la motion estiment que l'Espagne ne peut continuer de « s'abriter derrière le politiquement correct » et « rester en marge du débat européen ».
La Belgique a approuvé fin avril l'interdiction du voile intégral dans tout l'espace public. En France, un projet similaire sera présenté en juillet au Parlement.
En Espagne, où la communauté musulmane représente 1,2 million de personnes, le port du voile intégral est très minoritaire.
Neuf municipalités de la Catalogne, abritant d'importantes communautés marocaines et pakistanaises, ont interdit ces dernières semaines le voile intégral dans les édifices publics, mais pas dans la rue.
La question du voile intégral met le gouvernement socialiste dans l'embarras, car il se retrouve partagé entre la défense de l'égalité homme femme et le respect des cultures qu'il promeut internationalement à travers son initiative de « Dialogue des civilisations » entérinée par l'ONU.
Ne manquant pas d'humour, la ministre de l'Égalité, Bibiana Aido, a déclaré : « À ce rythme, il y aura bientôt plus d'arrêtés municipaux que de burqas en Espagne », jugeant toutefois « nécessaire une régulation générale du voile intégral ». Elle reconnaît également que la burqa est « une question extrêmement complexe qu'il faut aborder avec réflexion pour ne pas créer beaucoup plus de problèmes ».
L'Église catholique espagnole défend, pour sa part, le port du voile intégral au nom de la Constitution qui stipule : « Les personnes et institutions ont le droit de manifester leur croyance, dans la limite du respect de l'ordre public ».
L'ONG de défense des droits de la personne Amnistie internationale s'est prononcée mardi contre cette interdiction, au nom de la liberté religieuse et d'expression.
Radio-Canada.ca avec Agence France Presse


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